Livre Blanc pour la prévention aux ULIS
Tome 1 du constat à la stratégie
Par Europe Écologie Les verts des Ulis
AOUT 2010
AVANT PROPOS ET CONTEXTE
La ville des Ulis se situe au carrefour de nombreuses contraintes quant à la sécurité économique, sociale, environnementale,...
Dans la période de crise actuelle, les populations les moins aisées sont celles qui sont touchées le plus durement et en premier lieu.
En effet, la crise a comme effet une très forte diminution de l'offre d'intérim, une augmentation des licenciements économiques, des plans sociaux, un accroissement immédiat des populations fragiles
La population des Ulis est donc particulièrement impactée par les conséquences économiques et sociales de cette crise.
La situation politique nationale au regard de la prévention a donné une image d'intolérance envers l'insécurité, augmentant les peines, multipliant les motifs de garde à vues, prônant un chantage aux aides sociales,...Dans le même temps, la France a donné des exemples dramatiques qu'une partie de la population était au dessus de toute régulation morale, économique et sociale. Ajouté à cela, les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous et donc, nous assistons à une méfiance grandissante des populations envers les représentants de l'état en général.
Aux Ulis, nous avons une déficience grave de la prévention, notamment par l'absence de Plan de Prévention depuis plus de 4 ans. La conséquence est de fait une confusion des objectifs, des moyens et des ressources pour l’ensemble des acteurs en.
la prévention en soi a bien entendu peu de signification, elle est à de multiples niveaux ou domaines, elle ne peut s'arrêter à la délinquance et elle souffre d'une multiplicité des causes et conséquences.
Depuis 2008, un grand débat au sein de la majorité municipale a lieu et un certain nombre d'actions touchant à la prévention ont été menées:
Refonte des relations avec les acteurs institutionnels Réflexion sur le Plan de Prévention avec une mise en place au plus vite Création en cours d'un service de médiation de nuit Création des Conseils de la jeunesse, des anciens, des étrangers Assises diverses (Sport, Démocratie participative, développement durable...) Création de bourses au permis de conduire, aux projets culturels multiplication des embauches de courtes durées (jobs d'été) par la ville en direction des jeunes majeurs ulissiens Création d'un forum de l'emploi Remise en question du rôle et de l'efficacité du Club de Prévention Soutien aux services de sécurité pour leur faciliter les actions Collaboration avec les entreprises de transport, et les grandes enseignes de commerce Création d'une procédure d'urgence en cas d'accident grave création d'un numéro vert revendication devant les services d'état que celui-ci remplisse ses missions notamment pour ce qui concerne la maison du droit recomposition du CLSPD en cours, ...
Cependant, quelques événements, ainsi que divers échanges ont révélé un certain nombre de déficiences en matière de prévention.
manque de coordination manque de fluidité de l'information mauvaise définition des acteurs hétérogénéité de perception par les responsables politiques et territoriaux, dans les objectifs et les fonctionnements de la prévention.
nous héritons d'une situation, où une généralisation des trafics en tout genre s'est structurellement installée. La conséquence directe est une violence extérieure moins excessive mais une violence intérieure et un sentiment d'insécurité très diffus.
Aussi, il faut prendre en compte le fait du « tout consommer » qui appelle tout le monde, y compris ceux qui n'en ont pas les moyens.
Cela crée un sentiment encore plus grand de déséquilibre entre les personnes et les conditions d'une jalousie diffuse. Combien de fois, en effet, entendons-nous les responsables politiques nationaux nous signifier que la croissance reviendra par la consommation?
Ce contexte nous invite naturellement au niveau local à créer les conditions pour limiter les conséquences potentielles de ces aspects.
Ce document a pour ambition de proposer une vision construite de la prévention et donner un certain nombre de pistes réalisables afin de soutenir les décideurs dans la mise en place d'une politique de prévention.
Ce n'est pas un manuel de la prévention ou de la sécurité, c’est l'implication de l'ensemble des acteurs qui permettra les conditions d'un mieux vivre ensemble et donc d'une meilleure sécurité.
Pour finir, la prévention est un thème complexe qui demande du discernement, de l’humilité et de la coopération. Seule la coopération des acteurs peut permettre de mettre en place un maillage efficace couvrant la globalité de la problématique.
Savoir pour prévoir, afin de pouvoir.
Auguste Comte
I. LES MOTS : de l'importance de s'accorder sur les termes
Une des principales difficultés rencontrée par les acteurs est la définition de termes et ce qu'ils impliquent. Nous proposons ici un lexique de mots récurrents afin d’améliorer la lisibilité pour le lecteur. Ces définitions sont bien sûr discutables mais ne sont pas l’objet du présent ouvrage.
Prévention :
Si on s'attache à l'étymologie, le mot prévention isolé ne signifie pas grand chose. Prévenir de quoi, prévenir quoi, prévenir où, prévenir qui? On pourrait plus facilement décliner le terme prévoir qui s’écrirait : voir avant.
Nous proposons ici un cadre général du terme :
Prévention signifie « prévention de l'insécurité », où l'insécurité concerne tous les domaines social, environnemental, sanitaire, économique,... Ceci parce que les causes et conséquences de l'insécurité sont multiples et donc s'imbriquent dans l'ensemble de ces domaines.
Prévenir n'est pas empêcher. Une ville est une micro société humaine et il est inutile de croire ou laisser croire que l'on peut tout empêcher, la politique locale n'ayant pas pouvoir sur tous les domaines. Ceci n'est pas un rappel inutile, c'est une explication primordiale quand on va s'adresser au gens.
Pour prévenir, il faut savoir ce qu'il se passe. Prévenir c'est s'informer. Il est primordial de préserver une veille informative efficace.
Causes et conséquences
Prévenir, c'est traiter la cause, soigner c'est traiter la conséquence.
Nous nous attachons ici à traiter les causes. Pour cela, il faut que les différents acteurs soient d'accord sur les causes et les conséquences
Il y a donc un très important travail de détermination des causes et conséquences, à accomplir.
Notre réflexion nous a mené à donner comme point d'entrée à l'insécurité la dégradation du cadre social
Le cadre social est impacté par le manque de travail les difficultés humaines au travail le manque de reconnaissance la pression du peu d'argent le manque d'espace d'expression de la population les conditions d'habitation les circonstances familiales
Les conséquences peuvent être séparées en 2 catégories
conséquences du 1er type qui concernent le cadre familial au sens large (famille, communauté, bâtiment)
conséquences du 2ème type qui concernent la société
Les conséquences de 1er type sont dites invisibles et les conséquences du 2ème type sont dite visibles. Le 2ème type couvrant la sphère publique de la cité.
Les conséquences de 1er type l'augmentation de la pauvreté le manque de soins la malnutrition la frustration le renfermement dont le repli communautaire
Les conséquences de 2ème type la violence dont la délinquance l'insalubrité la défiance à l'égard des autorités
On peut résumer les causes et conséquences dans le synoptique suivant :
Synoptique des causes et conséquences de l'insécurité
Délinquance
Si on suit le raisonnement ci-dessus, la délinquance n'est donc qu'une partie de la violence issue d'une partie des conséquences de l'insécurité.
La délinquance pourrait être définie par tout acte délictueux commis délibérément par un ou plusieurs individus sur ou à partir de la voie publique.
On exclut ici tous les actes de violences familiales, dont le traitement est très éloigné du fait délictueux décrit ci-dessus.
Insécurité
Nous devons différencier toutes les catégories d'insécurité afin de savoir sur quoi on agit dans notre politique
L'insécurité physique avérée : Ce sont les faits de délinquance, trafics, agressions physiques et verbales, émeutes...
C'est bien sur ce sujet que sont focalisées toute la communication politique et toutes les grandes décisions en matière de sécurité. Mais c'est aussi sur cette insécurité qu'on constate un échec total de la politique sécuritaire de long terme.
Le sentiment d'insécurité qui est du au contexte social et qui quand il grandit amplifie énormément la désagrégation du cadre social. C'est un cercle vicieux qui amplifie ce qui le fait grandir.
L'insécurité médicale: Peut pris en compte, c'est une variable qui augmente énormément en ce moment. Un rapport montre la très grande proportion de personnes ne consultant plus pour raison financière, ni médecin, ni dentiste.
Cela a comme conséquence un affaiblissement important des familles, surtout des adultes (on soigne les enfants avant) et un sentiment d'injustice important.
L'insécurité sociale. Ce sont l'ensemble des événements sociaux, chômage, mal logement, transports, échec scolaire, qui augmentent la pression sur les familles et les tensions entre les gens.
L'insécurité économique qui se traduit par les bas salaires, la non reconnaissance, les plans de restructuration, le chômage, le non emploi, la diminution de la consommation... Cette insécurité ajoute à l'insécurité sociale, mais aussi favorise les économies parallèles, trafics en tout genre, drogues et aussi les vols (Insécurité physique).
L'insécurité regroupe l'ensemble de ces domaines mais les actions à envisager ne jouent pas sur tout et peuvent avoir des conséquences dans tous les domaines ou alors masquer un certains nombre de points. Il convient de déterminer quels leviers sont actionnés et sur quelle catégorie d'insécurité ils jouent.
Alerte
Une alerte représente toute signalisation crédible c'est à dire vérifiée ou venant d'une source sûre (une source sûre étant une source institutionnelle ou civile prédéfinie).
Plainte
Une plainte est une signalisation d'un événement avérée.
II. MULTIPLICITE D'ACTEURS
De par l'ensemble de ses aspects, la prévention de l'insécurité touche donc tous les domaines d'une municipalité, l'ensemble des services d'état, les services sociaux, les services de police, mais aussi doit engager les habitants par le biais des différents conseils, notamment de quartiers, et par le biais des associations.
II.1 Commission Politique de la ville
Le service politique de la ville est chargé de donner cohérence et vie aux actions municipales, à l'ensemble des dotations de l'état et de faire la veille informative de la situation sociale (observatoire social).
A ce titre, ce service joue un rôle essentiel dans l'élaboration de la stratégie. De la veille informative, naît les réponses pertinentes aux différentes notions de prévention. Par exemple, le constat d'augmentation du chômage des - de 24 ans a motivé la création d'actions en faveur de l'emploi des jeunes. Les réponses peuvent être multiples mais elles répondent à une problématique connue.
Autre exemple, l'augmentation du nombre de personnes âgées sur la ville, a déclenché une politique volontariste adressée aux plus âgées.
Cependant la veille informative de ce service est purement théorique et elle n'est donc valable que si nous la recoupons avec la réalité du terrain (services et habitants).
Par exemple, la Cellule de Tranquillité Publique permet de faire un point sur les événements du mois avec un certain nombre d'acteurs. Mais cette cellule n'est qu'une veille et peu d'événements trouvent échos dans une politique globale de prévention.. On est bien là dans un réservoir à informations mais qui ne s'intègre pas dans une vision d'ensemble.
II.2 Commission jeunesse
La commission jeunesse tient un rôle primordial à la fois sur la représentation de la cité par les jeunes, leur appropriation de la ville, le sentiment d'implication et à la fois comme média de la veille informative du terrain. En effet, les animateurs de la ville sont les personnels les plus proches à la fois de l'ambiance générale mais aussi de situations aggravantes de certains quartiers, ou de certaines familles.
Cette commission est aussi une des mieux placées pour lancer des actions envers les jeunes et favoriser ainsi une meilleure relation des jeunes avec leur ville.
II.3 Commission enfance / extra scolaire
Les relations avec les écoles ont gagné en efficacité depuis 2 ans. Cependant, nous ne prenons pas assez conscience de l'importance d'écouter les écoles. Elles sont un miroir de la situation et de l'ambiance dans la ville. Par exemple, les incidents autour des écoles de Courdimanche et des Millepertuis apparaissent sous estimées car sans grosses conséquences. Cependant, elles reflètent une dégradation plus ou moins importante dans une partie de la ville réputée calme.
II.4 Commission culturelle
Les espaces d'expressions, les événements forts, les actions journalières des services, les coopérations culturelles, sont autant de points clés dans le vivre ensemble et le sentiment d'écoute que la population peut ressentir. C'est aussi et surtout, le moyen d'élever les gens, de les emmener vers une autre compréhension de leur vie. La culture est trop considérée, comme un amas d'événements visibles qui vont amuser les gens. Là encore le rôle de la culture, la manière dont on implique les habitants, peut devenir un axe majeur de prévention.
II.5 Commission Développement durable
Cette commission si elle n'est pas concernée dans des actions spécifiques, est partie prenante dans son fondement. En effet, il ne peut exister de développement durable sans amélioration du cadre de vie des habitants.
La mise en place de l'agenda 21 doit amener à refondre la méthodologie de travail de l'ensemble des services en y intégrant méthodologie dynamique et transversale. C'est dans ce cadre de développement durable que doit s'inscrire la politique de prévention.
II.6 Commission urbanisme
Cette commission tient une place importante dans le cadre de vie, dans le budget et donc dans les décisions de la ville. Les projets en cours sont nombreux. Le constat d'aujourd'hui est que, malgré une information poussée et régulière, trop de gens ne suivent pas bien l'avancée. L'appropriation de la ville par les habitants est essentielle pour le vivre ensemble et donc l'avancée des travaux en est une donnée importante.
II.7 Commission Associations
La politique associative est indispensable en matière de prévention. Surtout aux Ulis, où les associations représentent le plus fort acteur de lien social. Or la politique associative des Ulis est assez floue. Elle s'articule autour des actions festives de la ville et autour des projets associatifs. Cela signifie qu'elle est orientée comme support aux associations et non comme initiatrice d'actions. Bien sûr le support aux associations est important mais dans le cadre d'une politique de prévention elle se doit être initiatrice de projets fédérateurs. Et ce pour qu'à l'instar des événements habituels, les associations et donc les habitants se considèrent partie prenante des projets de la ville.
II.8 Commission Démocratie participative
Cette nouvelle politique aux Ulis a une grande ambition, celle de considérer les habitants non plus comme des administrés mais comme des personnalités capables de prendre part aux décisions concernant la ville. Les objectifs de cette commission sont particulièrement efficaces en matière de prévention. Les différentes assemblées sont à la fois outils de veille, mais aussi forces de propositions. Ce sont les oreilles et les bras du terrain. Bien sûr, le terrain n'est pas tout et on ne peut réaliser l'exhaustivité des propositions mais on peut faire de ces assemblées des acteurs essentiels si on les préserve et si on sait les écouter.
II.9 Commission des affaires sociales (CCAS)
La commission des affaires sociales joue un rôle essentiel. Ce rôle est très cadré réglementairement et s'appuie sur plusieurs commissions sociales (logement, aides sociales diverses,...). Elle est garante des relations entre les familles en difficulté, les services sociaux d'état et la municipalité. Il apparaît là aussi un manque de coordination et de procédures d'alertes.
II.10 Commission prévention et sécurité (CLSPD ?)
Cette commission doit être le maître d'ouvrage de la prévention. C'est elle qui doit inventer les outils de coordination et les outils d'actions. Aujourd'hui elle rassemble une part de la veille informative, gère un certain nombre d'actions réglementaires ou pas et surtout se doit de mettre en place le Plan de Prévention.
II.11 Les services de Police
La Police municipale est un outil direct de prévention pour la municipalité. Elle joue un rôle important dans les relations aux habitants tant en présence qu'en intervention. Il paraitrait intéressant de se pencher sur le rôle que peuvent tenir ces agents dans une politique de prévention.
La Police nationale a une action de fond et de longue durée. Elle est cependant soumise à des obligations nationales pas toujours cohérentes avec la réalité locale. La qualité des relations avec la police est particulièrement importante ne serait-ce que pour être informé en cas d'événements graves comme ceux de cet hiver.
II.12 Club de prévention
Le club de prévention est un outil qui a longtemps connu une efficacité, mais qui aujourd'hui semble inapte dans ces objectifs comme dans son fonctionnement à répondre aux enjeux actuels.
Etant donné le travail en cours avec cette association de prévention, nous n'iront pas plus loin dans la description.
II.13 Communication
Une partie de l'insécurité tient aux sentiments que peuvent ressentir les habitants. La nature ayant horreur du vide, tout silence sur telle ou telle situation, toute action invisible déclenchera des explications imaginaires. Il est donc primordial d'allier communication et prévention. A noter, que la communication n'est pas l'information car elle est à double sens. Elle comprend à la fois écoute et diffusion.
Nous faisons le constat que les moyens de communiquer ont énormément évolué et qu'il existe un décalage très important entre la communication institutionnelle et les processus actuels de communication des habitants.
II.14 Les associations
Il existe une multiplicité d'associations aux Ulis. Certaines agissent directement dans des domaines de prévention, les autres agissent dans des domaines socioculturels très variés mais qui font le ciment entre les gens.
Il paraît impensable de concevoir une stratégie politique de prévention sans y impliquer les associations
II.15 La maison du droit et la médiation
Outils indispensables de la prévention, la maison du droit et la médiation ont un impact très fort de prévention. Ces structures permettent de régler un grand nombre de problématiques d'habitants et de ce fait facilitent une meilleure compréhension du système, donnent un sentiment d'aide aux gens et désamorcent des situations parfois très complexes. Ces structures souffrent d’un désengagement de l’état en terme de ressource humaine. Il serait utile d’engager les procédures nécessaires afin d’obliger l’état à respecter les accords pris.
II.16 Les services d'état
Les services d'état ne dépendent pas de la municipalité, cependant ils couvrent de nombreux champs quant à la prévention. Les services sociaux répondent aux besoins spécifiques des familles : allocations, soins, logement.
La mission locale a un rôle spécifique d'insertion professionnelle des jeunes de moins de 25 ans. Il est essentiel de trouver des solutions à cette catégorie d'âge car c'est une des plus touchée par la crise économique et celle qui est la plus fragile quant à la dégradation sociale. Logement dépendant, désoeuvrement, enfants en bas âges...
Le Pôle emploi qui revient dans le centre ville va, nous l'espérons, re-dynamiser l'offre d'emploi pour les ulissiens.
II.17 Les Habitants
Aux Ulis, la diversité culturelle des habitants permet de dégager un certains nombre de personnes jouant un rôle dans telle ou telle communauté, ou bien qui apparaissent comme des personnes référentes (les « grands frères », les anciens, les mères, les représentants des amicales de locataires,...). En cas de graves problèmes, ces personnes s'investissent spontanément pour calmer les choses, ou pour réagir en cas d'accidents, de familles en détresse, etc. Pour être exhaustif dans le choix des acteurs, il serait judicieux de prendre en compte ces personnes.
III. OBJECTIFS DE LA PREVENTION
Toute politique cohérente commence par la définition des objectifs. Quels objectifs pour quelle prévention.
A partir des éléments ci-dessus et de la réflexion menée depuis 2 ans nous dégageons 4 axes classés par ordre logique :
Prévenir, c'est avant tout savoir Prévenir, c'est anticiper Prévenir, c'est traiter les causes Prévenir, c'est communiquer
De ces axes nous distinguons des objectifs :
III.1. Savoir
1. organiser une veille informative coordonnée
2. mettre en place un point unique d'arrivée et de dispatch des informations
3. Créer une hiérarchie d'importance et une classification
III.2. Anticiper
1. Inventer les procédures qui permettent d'agir dès connaissance d'une information
2. créer les schémas d'urgence, les schémas de réponse aux demandes
3. Prendre en compte les données humaines et diffuses
III.3. Traiter les causes
1. Favoriser les projets répondant aux différentes causes définies
2. Déterminer les limites de l'action municipale,
3. Coordonner les différents acteurs afin de fournir la veille, et de créer une efficacité réelle
III.4. Communiquer
1. Revoir les canaux de communication (SMS, mails, Internet, Téléphone...)
2. Communiquer sur les actions menées en faveur du « vivre ensemble »
3. Créer les procédures de diffusion d'alertes, ou de retour d'expérience
Ce que n'est pas la prévention : une solution miracle une excuse politique un moyen d'empêcher tout problème une fin en soi
IV. ORGANISATION - PLANIFICATION
IV.1. Périmètre
Du fait de la multiplicité des acteurs, de la complexité des causes et conséquences, il est important de connaître le périmètre de la stratégie mise en oeuvre.
Le périmètre d'action
Un certain nombre de service ou d'acteurs ne dépendent pas directement de la municipalité et donc, la capacité d'implication, d'initiateur est importante travailler. Aussi, elle dépend de la clarté dans la présentation aux acteurs concernés. Le périmètre décidé met en jeu la responsabilité des acteurs, et on ne peut être efficace en imposant un périmètre et la responsabilité associée qui sera naturellement refusée activement ou pas.
Le périmètre géographique
Une des erreurs habituelles en manière de prévention, est de croire qu'il faut cibler les endroits où il faut faire de la prévention. Erreur de logique, car on soigne des endroits ciblés mais si on prévient, il est préférable d'agir sur l'ensemble de l'entité considérée. Un vaccin va agir sur tout le corps en prévention, mais en cas d'infection, c'est bien la parie ciblée qui doit être ôtée ou soignée.
Il est donc fondamental de concevoir la politique de prévention sur l'ensemble de la ville, sans discerner les différents quartiers. Même si, bien sûr, certaines actions vont cibler tel ou tel public et tel ou tel lieu.
La loi s'applique à tout le monde mais l'action pour l'appliquer est bien souvent ciblée.
IV.2. Veille informative : de l'importance de connaître
« Sun Tzu dit :
Connais ton ennemi et connais-toi toi-même; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.
Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales.
Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. »
L'insécurité apparaît souvent comme une sorte de mal diffus, impossible à enrayer et caractéristique d'une époque sans morale.
Pourtant, les enfants d'aujourd'hui ne sont pas pires que ceux d'hier, et c'est bien l'éducation, la prise en charge, l'accompagnement qui fait d'un enfant un adulte responsable et respectueux.
Et pour garantir un accompagnement efficace, il faut connaître l'enfant, suivre ses activités.
Il en est de même d'une municipalité envers ses habitants. Si l'on ne connaît pas, on ne peut prévenir un risque et on ne connaîtra que la défaite.
Nous devons nous attacher à la veille informative. Et plus précisément à l'organiser.
Entre les services qui obtiennent des informations de par leur fonction, les services qui dans le cadre de leurs activités, rencontrent des dysfonctionnements alentours, les alertes des habitants, les personnels ou élus témoins ou alertés ; on peut penser couvrir une grande majorité de l'information.
La veille informative contient 3 notions : le temps
obtenir l'information au bon moment. C'est à dire, assez tôt pour anticiper ou le cas échéant réagir au plus vite.
la hiérarchisation
hiérarchiser les informations, cela demande d'avoir prévu dans le cadre de la politique, une réactivité dépendant de la classification des informations. En d'autres termes, à partir des objectifs et moyens de la politique, il convient de définir par anticipation des processus de réaction aux événements, dont on déclinera la hiérarchie et la classification des informations.
le traitement
Posséder une information sans la traiter est inutile pour l'action et dangereux pour la compréhension.
Traiter une information c'est vérifier, classifier, hiérarchiser puis orienter
La centralisation de l'information est donc une clé du traitement de l'information. Mais on ne peut centraliser sans comprendre en premier lieu d'où viennent les informations.
IL existe un numéro vert aux Ulis qui permet aux habitants de remonter une information, un désagrément, une plainte. Ce téléphone est géré par la police municipale. Il serait intéressant de chargé la Police municipale de centraliser les informations et de les vérifier. Cela permet aussi de donner à tout acteur un seul point d'entrée. La plage horaire, du fait des astreintes est grande.
De plus cela donnerait un nouveau contenu à ce service, sans créer un nouveau service, ni sans trop d'embauches nouvelles.
IV.3. Anticiper pour maîtriser
Anticiper en matière de prévention est à rapprocher de l'anticipation d'un sportif.
Un joueur de foot ou de tennis, va anticiper un mouvement adverse, se positionner au bon endroit et développer son action tel qu'il le souhaite, y compris en dérogeant si nécessaire à la stricte application des règles d'entraînement. Cependant, ce que nous voyons, quand nous voyons un sportif, c'est le résultat de l'anticipation et non l'anticipation en elle-même.
Pour anticiper le joueur a besoin d'une solide maîtrise technique (que faire et comment dans quelle situation), a besoin de voir le jeu (avoir accès à l'information) de la comprendre (avoir une intelligence d'analyse), puis d'être le premier sur la balle (être prêt à tout moment).
C'est bien de cela qu'il s'agit pour notre sujet, avoir des procédures claires, que n'importe quel acteur sache passer l'information au bon endroit, qu'elle soit traitée à temps et que les actions soient prévues au moins dans leur forme standard.
Créer les procédures d'alerte
Lors de l'incendie Tour Décembre, il est apparu des dysfonctionnements dans la réaction d'urgence. A ce moment, le cabinet a immédiatement commandité la création d'une procédure d'urgence dans des cas de sinistres graves aux familles.
Cette procédure d'urgence et de gestion de crise est simple, claire et efficace. Elle n'est pas assez appliquée, mais elle pourrait servir de modèle à l'ensemble des alertes en matière de sécurité et aussi de prévention, afin de ne pas créer d'usine à gaz mais un socle général.
Les procédures d'alertes pourraient envisager plusieurs cas : Alerte d'un service concernant un ou des habitants Alerte d'un service concernant un autre service (ex.: école) Alerte d'un personnel concernant un ou des habitants ou un service Alerte d'un habitant via un personnel, un élu ou en direct Alerte d'un élu Plainte d'un habitant, d'un personnel ou d'un élu
L'idée étant de donner réponse à chaque alerte ou plainte, même si la réponse n'est pas immédiate.
Créer les procédures d'urgences
De la même manière, en appliquant le même modèle, un certain nombre de cas devraient déclencher une procédure d'urgence. Mise en danger avérée de la vie d'une ou plusieurs personnes Risque avéré de perte de logement Suspicion d'agression grave à une/des personnes Risque avéré de déscolarisation
L'idée étant de donner réponse immédiate à chaque situation d'urgence.
Savoir écouter
Notre sportif doit « voir le jeu ». C'est à dire qu'il doit comprendre le mouvement mais aussi se fier à son intuition sa propre connaissance du jeu et des personnes. En terme d'insécurité, toute une partie de la veille n'est pas factuelle, mais répond à des sentiments, des sensations.
Tout animateur de groupe sait qu'il peut sentir des tendances de groupes sur l'instant mais aussi sur la durée. Cette entrée de l'information ne doit pas être négligée car bien souvent, si elle n'est pas forcément lisible, elle correspond à une réalité.
Là encore quand un risque n'est pas avéré, comment l'éviter sans tomber dans une gestion impossible.
Nous pensons que l'interlocuteur unique de recueil d'informations, s'il a des outils à sa disposition est le mieux placé pour effectuer cette écoute. Il lui appartiendra ensuite d'utiliser tel ou tel canal d'action. Ici, nous confirmons le choix de la police municipale comme élément centralisateur.
IV.4. Traiter les causes
Sur les moyen et long termes, il va de soi que la stratégie mise en place ne peut être résumée à quelques services ou procédures répondant à une demande ponctuelle.
Il est important de construire les outils d'une politique de prévention efficace dans le temps.
Favoriser les projets orientés vers les causes de l'insécurité
Cela signifie que chaque commission municipale doit dans ses projets futurs déterminée les actions à relier à la prévention.
L'implication des acteurs étant une donnée fondamentale, c'est en les faisant réfléchir à leurs propres actions que nous pourrons dégager les priorités en matière de prévention.
Beaucoup de projet se targuent de grandes idées, mais se poser la question de l'inscription de ce projet dans une politique globale est essentiel pour savoir à quelle cause ce projet peut répondre.
Par exemple, favoriser les projets ciblés vers les jeunes est globalement positif en terme de sécurité (on occupe, on intéresse, on motive), mais ce n'est pas pour autant que les dit projets traitent de causes d'insécurité.
On peut citer la semaine de la Santé qui est un exemple concret initiée par le service jeunesse et les services sanitaires qui répond directement à une problématiques d'insécurité sanitaire.
On comprendra aisément que tous les aspects de la gestion municipale sont impliqués, sanitaires, sociaux, économiques, …
Il faut comprendre à ce sujet que l'enjeu ici n'est pas de dire que les projets vont résoudre les problèmes d'insécurité, mais plutôt d'avoir la capacité de couvrir un maximum de périmètre et d'orienter ou faire appel aux services ou aux maîtres d'oeuvre des projets concernés.
Par exemple de pouvoir charger le club de prévention d'une mission particulière qu'il intégrera dans son projet. Encore faut-il que la convention de partenariat le prévoit.
Favoriser les projets des populations
On comprend ici toute demande ou action initiée par les habitants en associations ou isolé.
Il est très important qu'une/des personnes à l'initiative d'un projet puisse trouver une écoute, une aide voire un soutien à son/leur projet. Ce n'est que de cette manière qu'on peut valoriser l'initiative des gens et leur donner le sentiment qu'il est possible de faire, de construire.
Connaître ses limites : maîtriser celles des autres
C'est en définissant à la fois les acteurs, les projets que l'on discernera ce qui dépend directement du choix municipal, ce qui s'inscrit dans un cadre national, ce qui est pris en charge par une/des associations et ce qui n'est pas couvert.
Le cadre ainsi déterminé et mis à jour régulièrement, permettra de mieux répondre aux besoins, mais aussi d'optimiser la veille, puisqu'on saura ce qui est couvert et par qui.
Par exemple, le Secours Populaire gère des problématiques sociales difficiles, il serait contre productif de répondre autrement à un besoin similaire mais on gagnerait en efficacité si cette association était identifié par le centralisateur et les personnes concernées orientées vers elle.
Coordonner pour piloter
On est maintenant au cœur de la problématique de la prévention aux Ulis. Qui coordonne, qui oriente qui remonte les informations, qui agit?
Et les événements récents montrent que le moindre incident peut prendre une ampleur démesurée inintelligente du fait d'une absence de réponse claire, du fait que les gens ne savent pas à qui s'adresser, du fait que l'information de base n'est pas prise au sérieux.
Depuis 35 ans, un grand nombre de projets, d'actions, de services ont été mis en place pour traiter de prévention. Ce qu'il manque comme souvent dans le fonctionnement vertical et peu dynamique des institutions en France, c'est un chef d'orchestre. Et plus précisément pour ce qui nous concerne, il manque un dispatcheur. S'il manque un dispatcheur, alors il faut qu'il y ait une centralisation du recueil d'informations.
Ce raisonnement, s'il est simple, est la pierre angulaire de notre réflexion. Sommairement, tout existe mais personne ne sait que cela existe.
Avoir un organe de coordination permet de garantir une des conditions premières de la politique, ne pas laisser de vide. Si nombre de remontées d'information restent sans réponse, le sentiment qui s'installe est un sentiment d'abandon. Une des pires causes d'insécurité. Il nous paraît donc indispensable de déterminer un organe coordinateur de la prévention qui soit en lien avec les services de politique de la ville et sécurité, mais qui soit dans le fonctionnel.
Ce coordinateur a 4 rôles : centraliser les informations entrantes traiter et hiérarchiser ces informations, notamment en les vérifiant Enclencher les procédures et dispatcher vers les acteurs concernés Devenir la structure pivot entre les différents acteurs, notamment faire le lien avec le cabinet du maire
Ainsi, peut se dessiner un schéma de circulation des informations, bouclées sur les lignes directrices de prévention et donc les conditions d'une véritable politique.
Schéma directeur de la politique de prévention
IV.5. Communiquer
Nous pouvons multiplier les actions, les écoutes, les décisions, si les habitants ne savent pas, ou ne comprennent pas, tous les efforts seront vains.
Communiquer et former
La communication si elle se veut efficace devra se faire comprendre. Et donc, la formation de ceux qui vont servir de relais de communications, la formation des services en matière de prévention, sont des éléments importants du dispositif.
Clarifier ce que l'on communique, à qui et dans quelles perspectives est une obligation préalable.
Et donc former un maximum de personnes à recevoir la communication de prévention est important. Un peu dans l'esprit des formations SST des entreprises. Savoir le rôle de chacun et savoir comment fonctionner en cas de problème ou de suspicion de problème.
Changer notre communication
C'est aussi une des leçons du Conseil des jeunes. Il apparaît que si la sonnerie du 1er mercredi du mois n'a pas de signification pour bon nombre de personnes, le rapport à l'image, la compréhension, l'utilisation de données de communication ont énormément évolué et il reste tout à inventer pour les institutions car la communication institutionnelle traditionnelle n'a plus grand effet.
Un des canaux primordiaux est le terrain. Rien ne remplace le fait d'aller à la rencontre des gens et de leur expliquer. Cette vérité a toujours primée sur toute autre communication, c'est encore vrai aujourd'hui. La question est bien de créer de nouvelles méthodes pour toucher un maximum de personnes.
Communiquer sur l'existant
Communiquer sur les projets existants permet de consolider le sentiment qu'il se passe quelque chose et donc que l'on n'est pas tout seul. Cela sécurise. Mais la limite ici est de ne pas s'engager sur des choses non tenues par la suite car sinon l'effet sera inverse.
Valoriser sur les bourses au permis de conduire sur les aides à l'inscription en supérieur, etc...Pourtant ce ne sont pas des projets sans communication mais encore trop de jeunes ignorent ces possibilités.
Une autre communication efficace, est la remise officielle de telle ou telle aide. Le côté solennel permet d'amplifier le sentiment d'implication des personnes concernées.
Retour d'expérience
Bien sûr il faut un retour d'expérience mais aussi quand une décision est prise en raison de ce retour, communiquer pour expliquer la décision est indispensable.
La communication dans le magazine est de toute façon insuffisante, puisque qu'elle exclut de fait les gens qui ne lisent pas.
IV.6. Planifier
Il sera important de se donner des délais d'organisation et par ce biais intégrer la planification du plan de Prévention.
De plus, posséder son propre planning avec un suivi régulier permet de donner des délais aux différents acteurs et s'assurer ainsi de leur capacité à réagir et la pertinence de nos exigences.
Cela relève plus de la gestion de projet et fera l’objet du 2ème tome.
V. EVALUER
Dans le cadre de l'agenda 21, un gros travail d'évaluation doit être mis en place. Là encore, nous devons mutualiser ce qui existe en terme de méthode, ce qui permet une meilleure lisibilité et une minoration des coûts humains et financiers induits.
V.1. Évaluer pour améliorer
Nous devons sans cesse relire nos politiques aux vues des résultats, est ce que notre action est utile. Dans le cadre de la prévention, cette notion est particulièrement présente car l'inutilité d'une action créée du flou et le flou l'inquiétude. Pour contrebalancer ce système, il faut montrer que l'on s'attache à sans cesse faire évoluer et que chacun peut apporter pierre à l'édifice. Ces 2 notions permettent de se trouver dans une démarche d'amélioration de la qualité. Cela est compatible avec l'agenda 21 et donne une image positive de l'action municipale.
V.2. Évaluer pour comprendre
C'est le retour d'expérience qui permet de discerner ce qui est de l'ordre du fantasme, de la mauvaise information, de dysfonctionnement, de la mauvaise coordination.
Évaluer a comme fonction première de : « donner valeur à ». Le Rex donne donc des informations sur la classification et la hiérarchisation. Il donne aussi des informations sur la capacité et l'efficacité des processus de réactions.
V.3. Évaluer pour décider
Bien sûr une partie de l'évaluation permettra de modifier les lignes directrices et ainsi modifier les attributions de ressources à telle ou telle problématique. L'évaluation est aussi un outil efficace pour les organes de décision qui pourront arbitrer entre les différents axes proposés.
V.4. Évaluer pour faire connaître
L'évaluation comporte une synthèse. La synthèse peut être construite avec ou sans les acteurs de la prévention, selon l'implication qu'on cherche à leur donner.
De même cette synthèse peut être présentée et discuter avec les acteurs de la veille et/ou les acteurs de l'action de prévention.
Enfin cette synthèse d'évaluation doit être diffusé à tous les acteurs sans distinctions, disponible pour tous les habitants et sans doute faire l'objet de présentations où les remarques pourront nourrir le retour d'expérience.
Il vaut mieux employer notre esprit à supporter les infortunes qui nous arrivent qu'à prévoir celles qui nous peuvent arriver.
François de La Rochefoucauld
VI. SYNTHÈSE ET CONCLUSION
VI.1. Synthèse du processus proposé de construction d'une politique de prévention
VI.2. Synthèse de l'application des processus de politique de prévention
VI.3. Conclusion
Ce document propose une méthodologie de mise en place d'une politique de prévention. Il s'attache à prendre en compte l'ensemble des variables de la prévention et surtout à ne pas se focaliser sur un acteur ou un autre.
Cette démarche se veut simple et pragmatique dans son approche en s'appuyant sur les structures existantes. Le souci de minimiser les coûts engendrés et de donner confiance aux personnels mais aussi aux acteurs existants ont accompagné notre réflexion.
La stratégie une fois définie permet de se décliner et notamment de déterminer avec les acteurs de prévention, les missions, les cibles et l'évaluation de leurs projets.
Notamment, ce travail a pour vocation d'affiner nos ambitions pour la structure de médiation de nuit à venir.