vendredi 22 avril 2011

La prime aux salariés : une prime électoraliste !

La proposition de verser une prime de 1000 euros aux salariés des entreprises augmentant leurs dividendes est un nouveau coup médiatique du gouvernement. Un coup médiatique qui est une mauvaise réponse au problème réel et profond de pouvoir d'achat des habitants de notre pays et ce pour 3 raisons :

Tout d'abord, le gouvernement va accroître les inégalités de revenus entre salariés car la prime ne concerne qu'une partie d'entre eux, ceux qui ne comptent pas parmi les plus précaires de la population.

Ensuite, le gouvernement fait encore une fois un cadeau aux entreprises en mettant en place des rémunérations exonérées de cotisations sociales. Cette politique systématique d'exonérations affaiblit notre système de protection sociale, dont nous n'avons jamais eu autant besoin qu'aujourd'hui.

Mais surtout on ne peut répondre par une mesure ponctuelle et partielle aux problèmes durables de pouvoir d'achat qui touchent la majeure partie des salariés.

C'est à l'augmentation des prix de l'essence, des produits alimentaires, du logement qu'il faut répondre. Car ces tensions sur les prix vont continuer à s'accroitre si nous ne changeons pas pour un mode de vie plus économe en ressources, et pour une véritable politique du logement.

C'est aussi à la précarité et à l'inéquité des salaires qu'il faut s'attaquer. Une autre politique salariale et de revenus est possible. Elle doit réduire le nombre et augmenter la rémunération des temps partiels subis qui affectent essentiellement les femmes, en proposant une prime sur les premières heures travaillées. Elle doit revenir sur le gel des salaires des fonctionnaires pour 2012. Elle doit assurer une véritable redistribution des richesses, et donner corps à la notion de revenu maximum acceptable par le resserrement des échelles des salaires dans les entreprises, et par une reforme fiscale majeure.

Ce sont ces solutions profondes et durables que les habitants de notre pays attendent et non cette politique d'affichage qui reporte les questions essentielles à plus tard.

EELV-Les Ulis

mardi 19 avril 2011

Une Mosquée pour les Ulissiens

La ville des Ulis avait fait la demande, le 2 mars dernier, auprès du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et du recteur de la Grande Mosquée de Paris d’exercer une médiation auprès des deux associations musulmanes des Ulis, l’ACMU et El Andalous, afin de mettre en place une coordination pour mener à bien l’édification d’une mosquée aux Ulis.

Le CFCM s’est engagé, par un courrier signé de son Président, Monsieur Mohammed Moussaoui, :  "je vous confirme par la présente que le Conseil Français du Culte Musulman s’engage à exercer une médiation entre l’association El Andalous et l’ACMU." Le CFCM étant l’organe national reconnu par l’Etat en charge de la gestion du culte musulman, il lui appartient de réunir toutes les conditions nécessaires au dialogue entre les deux associations.

Hier soir (18 avril 2011), lors d’une réunion en mairie des Ulis, en présence de monsieur le Sous-préfet de Palaiseau, deux représentants du Conseil Régional du Culte Musulman (dont un membre du CFCM) et deux représentants de la fédération régionale de la Grande Mosquée de Paris se sont engagés à réunir les musulmans des Ulis autour de ce projet.

Depuis notre élection, la majorité municipale a toujours souhaité traiter les deux associations, aussi légitimes l’une que l’autre à représenter nos concitoyens de confession musulmane, comme des partenaires. Ainsi, nous n’avons jamais ménagé nos efforts afin d’encourager l’ACMU et El Andalous à travailler ensemble. Dans le respect de nos engagements républicains, et dans l’intérêt de tous, nous déplorons que cette coordination n’ait pu se concrétiser, malgré l’engagement des deux associations.

La municipalité, représentée par son maire, Madame Maud Olivier, va signer le bail à construction.

La signature se fera avec l’association El Andalous, conformément à la délibération, adoptée à l’unanimité, du 25 juin 2010, mais, comme le prévoit explicitement la délibération, le bail pourra être transféré à une autre entité regroupant les deux associations, dès lors que le travail, entre elles deux, aura abouti.

La majorité municipale fait confiance à l’esprit de responsabilité des dirigeants locaux et nationaux des associations de fidèles musulmans pour tout mettre en œuvre afin que ce lieu de culte, tant attendu par nos concitoyens de confession musulmane, voit le jour rapidement.

Alors que beaucoup de municipalités cherchent à retarder et surseoir aux projets de création de lieux de culte pour les musulmans, notre majorité, soucieuse du respect de la dignité de chacun et du « vivre ensemble » n’a jamais failli pour que ce projet avance.

Elle tiendra ses engagements.

Les Ulis, le 19 avril 2011

mercredi 6 avril 2011

Les Ulis se prononcent, en Conseil Municipal, contre le gaz et le pétrole de schiste

A l'initiative du groupe Europe-Écologie-Les Verts des Ulis la ville s'est prononcée, ce soir, à la majorité du conseil municipal, via la motion ci-dessous, contre la prospection et l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste.

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MOTION CONTRE LE GAZ ET LE PÉTROLE DE SCHISTE

Rapporteur : Bruno BOMBLED
Date : 6 avril 2011

La Commission Européenne a adopté le 8 mars 2011 une feuille de route visant à transformer l’Union Européenne en "une économie compétitive et sobre en carbone" à l’horizon 2050. Celle-ci explique comment atteindre de manière "rentable" l’objectif de réduire de 80 à 95 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, par rapport à 1990.

Malgré cela, le Conseil de l'Union européenne, réuni vendredi 4 février 2011 à Bruxelles, a recommandé aux 27 états membres de se lancer dans une politique d'exploration de ses ressources en gaz de schiste et en schiste bitumeux.

Dès lors en Rhône-Alpes, en Languedoc Roussillon, en Picardie et en Île-de-France, des permis exclusifs de recherches de forages des gaz et huiles de schistes ont été attribués, et des gisements ont été vendus sans aucune concertation publique, ni débat. Le gouvernement a décidé, là aussi en contradiction avec ses propres engagements du grenelle de l’environnement, d’offrir le sous-sol français aux exploitants privés d’hydrocarbures non conventionnels !

L’exploitation des gaz de schiste pose un problème écologique car elle utilise des technologies destructrices. Elle menace en particulier les nappes phréatiques qu’elle peut contaminer à cause des nombreux produits chimiques toxiques utilisés pour ce que l’on appelle la fracturation hydraulique. Lorsque l’on observe ce qui s’est passé aux USA ou au Canada et que l’on évalue le rapport risque-bénéfice, on se rend compte que celui-ci est très défavorable avec un bilan énergétique souvent négatif et entraine des dommages immenses tant au niveau de la santé qu'au niveau environnemental. Devant la large mobilisation sur le terrain d’élus, de citoyens et associations, le gouvernement a reculé en déclarant un moratoire des forages par fracturation, mais non des forages d'explorations verticaux, et en ouvrant une enquête dont les conclusions seront connues au mois de juin.

Cette course vers les hydrocarbures non conventionnels, que l’Europe encourage, révèle, bel et bien, que nous sommes au bord d’un pic pétrolier qui ne veut pas dire son nom. C'est pourquoi investir dans ces énergies, se fait au détriment d'autres investissements plus utiles et notamment vers la recherche de solutions alternatives et vers des économies d’énergie. C’est aussi toujours plus de Gaz à Effet de Serre émis alors que les recommandations du GIEC appellent à les réduire afin de stabiliser le réchauffement global à 2°C. Faire ces recherches c’est poursuivre la fuite en avant de notre monde carboné plutôt que d’anticiper et prendre les mesures qui s’imposent pour un monde réellement durable.

C'est pourquoi :

CONSCIENT des enjeux globaux et locaux

SOLIDAIRE sans réserve des régions concernées par ces prospections et de ceux qui tentent de les protéger

CONSCIENT que la France doit entrer dans une transition énergétique en augmentant progressivement la part des énergies renouvelables dans sa consommation.

Le Conseil Municipal des Ulis après en avoir délibéré :

S’OPPOSE à la destruction de l’environnement et à la mise en danger de la santé des populations liées à l’exploitation du gaz de schiste.

MAINTIEN toute sa vigilance au sujet des conditions d’exploitation des ressources du sous-sol français.

DEMANDE l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels et l’annulation des arrêtés ministériels accordant des permis exclusifs de recherches.

DEMANDE une évolution législative afin de garantir la transparence des activités d’exploration et d’exploitation en général.

DEMANDE que les permis d’exploration soient soumis à débat public et à enquête publique

EXIGE la suppression de la niche fiscale de « provision pour reconstitution de gisements » qui bénéficie aux opérateurs privés aux dépens du contribuable.

EN APPELLE a une reconversion écologique de la France par un investissement fort de notre pays vers la recherche de solutions alternatives aux énergies carbonées.

Un printemps d'émancipation

Expression Municipale du Groupe Europe-Écologie - Les Verts des Ulis 
avril 2011

Depuis plusieurs mois maintenant quel Ulissien n’a pas le sentiment profond que les choses lui échappent ? Que notre monde change ?

De Tunis à Rabat, en passant par le Caire, Tripoli, Manama ou encore Sana’a, un vent de liberté et de démocratie souffle. Il est porté par la jeunesse et l’ensemble de ses peuples.

Europe Ecologie /les Verts des Ulis soutient sans réserve ces mouvements d’émancipations démocratiques de ce « printemps arabe », parce que, pour nous, la démocratie ne s’impose pas par les armes mais doit venir du peuple. Alors que nos ministres expliquent leurs cacophonies et leurs défaites électorales par une crise venue d’on ne sait où, qui est la cause de tout et dont on ne peut rien faire, quelques peuples viennent nous apporter une nouvelle voix. Nous croyons en effet qu’il est possible qu’une population prenne en main sa destinée.

Face à cela, le japon vient de découvrir que certaines crises ont des conséquences réellement ingérables. La guerre écologique de l’énergie ne fait que commencer…

Aussi nous présentons aux Ulissiens, qui ont de la famille ou des proches dans ces pays, toute notre solidarité et nos espoirs dans les luttes pour des meilleures conditions de vie sociales, économiques et écologiques.

En ce printemps 2011, nous vous appelons, vous Ulissiens concernés et motivés par une écologie sociale et solidaire, à nous rejoindre afin d'investir ensemble les débats.

En ce qui nous concerne, nous avons engagé, au sein de notre majorité, bon nombre de projets dont certains sont d'ors et déjà bien engagés. Mais il est toujours temps pour que, tous ensemble, nous continuions d’investir les réflexions politiques Ulissiennes comme l’avenir de notre école, l’accès à l’emploi, l’amélioration des services de transports pour tous, l’équité face au logement, la considération pour sa jeunesse en devenir ou bien encore la maitrise énergétique décarbonée.

Ne nous sentons pas coupable du désengagement de l’état, mais agissons ! Il nous appartient d’avoir une réponse locale face à ce désordre globale.

Amitiés Ecologistes à tous et à toutes.

Europe Écologie - Les Verts - Les Ulis

samedi 2 avril 2011

Yves Cochet : Gaz de schiste, présidentielles et autres fondamentaux

Yves Cochet est un personnage français de l’écologie politique : dès 1984, il participe à la fondation des Verts. Il s’illustre ensuite notamment en devenant ministre de l’Environnement du gouvernement de Lionel Jospin en 2001, ou en participant à la création de l’Agence bio. Aujourd’hui, il est député de la 11ème circonscription de Paris (depuis 2002, car il a été réélu en 2007), et président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale. Il est par ailleurs l’un des rares hommes politiques français spécialistes de la déplétion pétrolière. Il nous éclaire sur les risques de la possible exploitation du gaz de schiste en France, ainsi que sur la probable candidature de Nicolas Hulot aux présidentielles de 2012, et défend un concept qui lui est cher : la décroissance…

DeveloppementDurable.com : L’exploitation du gaz de Schiste est étudiée en France. Quels en seraient les dangers ?

Yves Cochet : L’expérience américaine nous a montré, notamment au travers du film Gasland, que les procédés nouveaux – hydrofracturation et forage directionnel – qui sont utilisés dans l’exploitation du gaz de schiste sont extrêmement impactants pour l’environnement, le paysage et la santé humaine. Penser qu’il existe encore un trésor caché dans le sous-sol est par ailleurs utopique. Les réserves sont finalement relativement faibles, et cette activité ne fera que perpétuer notre addiction au pétrole et au gaz. Sans compter qu’elle sera responsable de nouvelles émissions de gaz à effet de serre.
EELV y est donc opposé, aussi bien en France qu’en Pologne ou en Grande-Bretagne, où des explorations sont également menées.
Il existe une alternative pour obtenir du gaz : la fermentation des déchets. Ceci éviterait de plus au méthane, qui a un forçage radiatif bien plus important que le CO2, de se retrouver dans l’atmosphère.

DD.com : Cette activité est-elle financièrement intéressante ?

Y. C. : Elle peut l’être, mais c’est très limité dans le temps. Le PDG de Chesapeake, la plus grande société américaine exploitant le gaz de schiste, l’a lui-même reconnu : le taux de croissance de l’exploitation est extrêmement rapide, mais celui de la décroissance l’est tout autant. Contrairement à une poche de gaz ou de pétrole conventionnel, que l’on peut exploiter durant environ 50 ans, une réserve de gaz de schiste ne dure que 4 à 8 ans.

DD.com : Pensez-vous que le gouvernement pourrait renoncer au gaz de schiste, sachant que la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a suspendu les travaux d’exploration dans le Sud de la France, dans l’attente des conclusions d’un rapport remis le 31 mai ?

Y. C. : Le gouvernement a décidé ce moratoire juste avant les élections cantonales : il s’agissait donc d’une pure conjonction électorale. Par ailleurs, NKM a déjà affirmé que les méthodes utilisées en Europe seront différentes de celles employées aux Etats-Unis : je voudrais bien savoir lesquelles. Aux niveaux législatif et réglementaire, je veux bien le croire, mais au niveau technique, j’ai beaucoup de mal.

DD.com : En ce qui concerne les primaires écologistes, vous affirmez deux choses : que vous vous retirerez en cas de candidature de Nicolas Hulot, et que vous êtes quasiment certain que le reporter va se présenter. Pourquoi êtes-vous si emballé à l’idée d’une candidature Hulot ?

Y. C. : Nicolas Hulot donnera sa réponse vers la mi-avril, et je suis sûr à près de 90 % qu’elle sera positive au vu de ce que je sais de lui et de ce que disent ses amis : il s’est beaucoup préparé, il est en train de quitter sa fondation et TF1…
Je me retirerais alors, à condition que la posture stratégique de sa campagne soit acceptable pour moi et l’ensemble des militants écologistes. Je n’ai pas encore toutes les garanties, mais j’espère qu’il les donnera suffisamment tôt.
Pourquoi je suis emballé ? Nicolas Hulot a deux vertus principales : il est incontestablement écolo, et il dispose d’une notoriété très importante, bien supérieure à la mienne ou celle d’Eva Joly. Il a donc du potentiel. Il faut maintenant voir ce que son capital sympathie va donner en politique…

DD.com : Que reprochez-vous à Eva Joly ?

Y. C. : Pas grand-chose. C’est une femme tout à fait remarquable, courageuse, et très droite. Elle connaît très bien les mécanismes de la corruption, le fonctionnement des paradis fiscaux.
Mais auprès de nos concitoyens, elle ne passe encore pas pour une véritable écolo. Elle est nouvelle dans le domaine, et même en politique. Elle est ainsi davantage connue pour ses combats judiciaires. Il y a donc un risque de décalage entre son image de justicière et celle de militante écolo, qu’elle n’a pas encore. Et en une quinzaine de mois, cela va être difficile à changer.
Sinon, sur le fond, je ne suis pas sûr qu’elle corresponde à ce que j’attends d’une campagne écolo, notamment sur des sujets environnementaux comme le nucléaire, la biosphère, ou la biophysique. Côté social, en outre, est-elle pour la semaine de quatre jours ? Est-elle pour le revenu d’existence, c’est-à-dire un revenu inconditionnel de base pour tout le monde ? Je ne pense pas. Son projet est trop différent de celui que je défendrais si j’étais candidat.

DD.com : Qu’avez-vous pensé de la proposition de José Bové de ne pas organiser de primaires écologistes, au profit d’un débat ?

Y. C. : Je pense que les primaires sont une bonne chose. Mais comme je suis également de ceux qui croient au « tsunami Hulot », je pense que, comme moi, Eva Joly devrait se retirer en cas de candidature du présentateur. De toute façon, les différents sondages qui paraîtront cet été la lanceront certainement dans cette voie.

DD.com : Face à la montée du Front National, certains, à gauche, ont appelé au « vote utile » pour les présidentielles. Pensez-vous, à l’instar de Cécile Duflot (secrétaire nationale d’EELV), que le vote écolo est un vote utile ?

Y. C. : Je suis persuadé que le vote écologiste sera le plus utile en 2012 car nous sommes les seuls à anticiper la prochaine crise. Nous constatons en effet que le début de 2011 ressemble étrangement à celui de 2008. Il est donc très probable que le grand sujet de la présidentielle ne soit pas la sécurité, l’immigration, ou la délinquance, mais la récession ! Il serait donc inopportun de voter pour des partis qui pensent que nous allons renouer avec la croissance. Il va falloir s’habituer à une décroissance du PIB. Et il n’y a que les écologistes qui sont en mesure de proposer un type de gestion économique et un modèle sociale différent capable d’éviter le chaos social en France.

DD.com : En cas de victoire de la gauche aux présidentielles, lui faîtes-vous confiance sur l’écologie ?

Y. C. : Absolument pas ! Lors des élections nationales ou locales, il n’y a pas de grandes alliances entre le PS et EELV. Et pour cause : la gauche est encore très productiviste et n’a toujours pas réalisé le changement de vision du monde que représente l’écologie politique. Ce qui compte pour eux, c’est la croissance, la consommation, les grands travaux, les grandes infrastructures,… Or le monde a beaucoup changé depuis le 20ème siècle.
Cela dit, j’espère quand même que la droite sera battue et que nous cogérerons la France.

DD.com : Vous vous dîtes décroissant. Pourquoi ?

Y. C. : Il y a d’abord une probable récession qui s’annonce, et qui sera bien pire que celle de 2008-2009, du point de vue économique, social, voire démocratique. Le système productiviste n’en a donc plus pour très longtemps. Et ce n’est pas la lutte des classes qui en sera responsable, contrairement à ce que pense Olivier Besancenot, mais la déplétion pétrolière.
Je crois par ailleurs à un projet de société plus sobre, dans laquelle il y aurait moins de biens, mais plus de liens, c’est-à-dire moins de surconsommation. L’idée serait alors de partager avec nos frères du Sud. Notre mode de vie est en effet tout à fait inexportable à l’ensemble de la planète.
Pour les pays riches, il y a enfin ce que l’on appelle la baisse de l’empreinte écologique, qui est un critère bien plus intéressant pour mesurer la santé d’une population que le PIB. L’empreinte écologique de la France est beaucoup trop forte : comme le disait le président Chirac, il faudrait trois planètes Terre si tout le monde vivait comme un Français ! Il faut donc baisser notre exubérance consumériste, quitte à vivre avec moins de matériel et d’énergie. Car le bonheur n’est pas dans la surconsommation ! Il est dans les relations humaine, l’amour, le sport, les militantismes syndicale, associatif, politique, la méditation, la lecture et Mozart.

DD.com : Que vous inspire le concept de développement durable ?

Y. C. : Beaucoup de méfiance. Il était peut-être bon dans les années 1980, au moment où Gro Harlem Brundtland a lancé le « sustainable development », mais il a été beaucoup dévoyé depuis. Aujourd’hui, tout le monde fait du développement durable, y compris les plus gros pollueurs, comme Areva ou Total, qui s’abritent derrière le greenwashing. Il s’agit de plus d’un oxymore intellectuel. Il vaut mieux parler d’écologie politique, de décroissance, ou d’empreinte écologique.

DD.com : Au sein d’EELV, on est plutôt développement durable ou décroissance ?

Y. C. : Il y a des débats. Il y en a qui sont pour le développement durable, d’autres pour la décroissance. Nous avons une base fondamentale qui est l’écologisme, mais certains sont plus radicaux, car nous n’avons pas la même vision de l’avenir. C’est peut-être d’ailleurs la différence entre Eva Joly et moi. Cette dernière croit en la croissance verte, qui est également un oxymore… largement utilisé par la droite.

DD.com : Quel est votre prochain chantier parlementaire ?

Y. C. : La commission à laquelle j’appartiens, la Commission du développement durable, d’ailleurs, n’a pas de projets de loi en vue. Je vais donc essayer, au sein du Parlement, de faire progresser cette idée de la probable récession de la France. Ma base de réflexion sera la raréfaction des matières premières.

Propos recueillis par Yann cohignac

Site Internet d’Yves Cochet : www.yvescochet.net/wordpress

vendredi 1 avril 2011

Cantonales 2011 : l'écologie politique au coeur des territoires


Félicitations aux nouveaux conseillers généraux Europe Ecologie Les Verts, et un grand bravo aux vaincus qui ont réalisé des scores tout à fait honorables lors de ces élections cantonales. Vous êtes maintenant 46 conseillers généraux EELV ou apparentés, 33 d'entre vous ont été élus dimanche dernier contre 14 en 2004, nous avons donc plus que doublé notre nombre d'élus sur les mêmes cantons (pour mémoire 15 conseillers généraux ont été élus en 2008).

Avec une moyenne de 12,1% au premier tour et 1172 candidats présentés, Europe Ecologie Les Verts a su prouver à nouveau son existence sur la scène politique actuelle. Malgré la forte présence du FN au second tour, EELV reste un des grands vainqueurs de ces élections : plus proche de la parité que les autres partis, un très grand nombre de candidats et, de fait, le double des voix de 2008 en notre faveur, nous avons montré, en nous battant avec loyauté, que l'avenir politique de notre pays (aussi) ne pouvait plus s'envisager sans nous.

Enfin, nous avons aussi prouvé que EELV était le parti de la proximité, des combats locaux, de la qualité de vie au quotidien, avec des élus dévoués, honnêtes, combatifs, et qui connaissent leurs dossiers. Beaucoup de victoires inattendues le prouvent, de Tence à Yenne, en passant par Bonnieux et Le Vigan !

Les 46 conseillers généraux Europe Ecologie - Les Verts

Alpes-de-Haute-Provence (19) Peyruis Gérard De Meester
Alpes-Maritimes (10) Grasse-Sud Jean-Raymond Vinciguerra
Aude (09) Castelnaudary-Nord Stéphane Linou
Bas-Rhin (28) Strasbourg-2 Marie-Dominique Dreyssé
Corrèze (30) Brive-Sud-Est Jean-Claude Chauvignat
Corse Sud (40) Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini
Côtes-d'Armor (29) Perros-Guirec Sylvie Bourbigot
Doubs (28) Besançon-Est Eric Alauzet
Drôme (10) Dieulefit Philippe Berrard
Drôme (29) Valence-1 Patrick Royannez
Essonne (15) Massy-Ouest Guy Bonneau
Gard (05) Anduze Geneviève Blanc
Gard (26) Saint-Chaptes Christophe Cavard
Gard (39) Le Vigan Eric Doulcier
Haut-Rhin (11) Huningue Max Delmond
Haut-Rhin (28) Colmar-Sud Frédéric Hilbert
Haut-Rhin (12) Kaysersberg Henri Stoll
Haute-Garonne (48) Toulouse-13 Patrick Jimena
Haute-Loire (27) Tence Jacqueline Decultis
Haute-Vienne (31) Limoges-Isle Gilles Bégout
Hauts-de-Seine (12) Clamart Vincent Gazeilles
Hérault (18) Les Matelles Christian Dupraz
Indre-et-Loire (26) Tours-Est Christophe Boulanger
Isère (56) Fontaine-Seyssinet Catherine Brette
Isère (12) Grenoble-1 Olivier Bertrand
Loiret (21) Orléans-Bourgogne Estelle Touzin
Loiret (38) Chécy Thierry Soler
Lozère (02) Barre-des-Cévennes Michèle Manoa
Maine-et-Loire (23) Les-Ponts-de-Cé Philippe Bodard
Marne (36) Châlons-en-Champagne-3 Alain Biaux
Mayenne (18) Laval-Nord-Ouest Claude Gourvil
Meurthe-et-Moselle (23) Nomény Anthony Caps
Morbihan (06) Elven Joël Labbé
Rhône (13) Lyon-II Gilles Buna
Rhône (14) Lyon-III Raymonde Poncet
Rhône (47) Villeurbanne-Centre Béatrice Vessiller
Savoie (09) Chambéry-Nord Nicole Guilhaudin
Savoie (29) Yenne René Padernoz
Seine-et-Marne (05) Le Châtelet-en-Brie Jean Dey
Seine-Saint-Denis (31) Sevran Jean-François Baillon
Somme (44) Amiens-7 (Sud-Ouest) Jean-Pierre Tétu
Territoire de Belfort (11) Danjoutin Daniel Feurtey
Val-de-Marne (34) Arcueil Daniel Breuiller
Val-de-Marne (33) Vitry-sur-Seine-Ouest Jacques Perreux
Vaucluse (07) Bonnieux Olivier Florens
Yvelines (39) Andrésy Joël Tissier

Maintenir public l’hôpital ! Défendre le service public de santé


Depuis plusieurs mois, Les restructurations se poursuivent inexorablement entraînant le démantèlement de notre système public hospitalier.

Le gouvernement poursuit la mise en œuvre de la loi HPST dans sa logique : Casser le service public de santé pour distribuer au privé les locaux, les compétences, les moyens. Dans la seule région parisienne, alors qu’un francilien sur 10 est sous le seuil de pauvreté, que les disparités sociales s’accentuent, que le nombre des personnes seules et les familles monoparentales ne cessent d’augmenter ainsi que le nombre de personnes âgées, on nous parle de 300 millions d’économies d’ici 2012 mais aussi de 3000 à 4000 emplois supprimés. Le démantèlement porte sur les maternités, les centres IVG, la psychiatrie, la médecine du travail, la médecine scolaire, l’éducation pour la santé…

On organise une concurrence déloyale entre les hôpitaux publics et les cliniques privées car les maladies chroniques, les complications longues et les problèmes sociaux restent, pour l’essentiel, à la charge du service public. Les pathologies rentables au privé et les non rentables au public : c’est la marchandisation de la santé légalisée.

Demain il sera trop tard, quand l’hôpital public sera mis en pièces, pour pleurer sur la déshumanisation de l’accueil des malades, pour constater la souffrance au travail des personnels soignants, l’abandon de l’enseignement et de la recherche au privé, et pour s’apitoyer sur le sort des malades qui devront attendre des mois pour se faire soigner, s’ils ont encore les moyens de le faire !

Europe Ecologie Les Verts a bien compris qu’il était temps de parler de Développement Durable aussi à l’hôpital : de mener la réflexion avec les habitants, les élus, les salariés, les syndicats, afin de maintenir « public » l’hôpital, c’est à dire ouvert à tous et de repenser globalement la politique de santé.

C’est pourquoi EELV appelle à :

- UN MORATOIRE SUR LA LOI HPST

- L’ACCES AUX SOINS ET A LA PREVENTION POUR TOUS

- UNE POLITIQUE DE PREVENTION PAR LA SANTE ENVIRONNEMENTALE ET L’EDUCATION POUR LA SANTE

- ARRETER LA PRIVATISATION DU SYSTEME DE SANTE QUI ENGENDRE L’AUGMENTATION DES INEGALITES

- INSTAURER UN GRAND DEBAT DEMOCRATIQUE SUR LE SYSTEME DE SANTE POUR DEMAIN .

Europe Ecologie Les Verts