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mardi 29 janvier 2013

Comité de Soutien NDDL du plateau de Saclay

Prochaine réunion du comité de soutien
Notre Dame des Landes
du Plateau de Saclay

Jeudi 21 février 2013

à 20 h 30

St Rémy-lès-Cheveuses,
salle de l'ancienne mairie
face au RER B



samedi 1 décembre 2012

L’aéroport de Notre Dame des Landes ne doit pas se faire.

Au saccage nous choisissons la vie.


Considérant :
  • Que le dérèglement climatique est désormais incontestable,
  • Que le prix des carburants ne cessera plus d’augmenter,
  • Que la destruction des écosystèmes s’accélère et que les zones humides de Landes sont un des écosystèmes de préservation de la biodiversité parmi les plus fragiles et les plus menacés en France.
  • Que l’artificialisation des terres agricoles se poursuit.
  • Que l'impact des nuisances d'un aéroport sur les hommes comme sur l'environnement dépasse largement le périmètre, stricto sensu, du dit aéroport, nous le savons bien aux Ulis
  • Que la seule justification de cet aéroport est la diminution des nuisances de l'aéroport de Nantes alors même que le gouvernement pourrait envisager un réaménagement plus respectueux de l'environnement et des hommes de Nantes-Atlantique, à l'instar de pays européens qui modernisent l'existant plutôt que de construire sans cesse
  • Que le coût financier des aéroports pour les collectivités en situation économique dégradée est insoutenable face aux urgences sociales induites par la crise des financiers
  • Est-il bien raisonnable d’investir plus de 250 millions d’euros d’argent public pour aider une multinationale à bétonner et saccager plus de 2000 hectares de terres agricoles et de zones humides ?

Souvenons-nous que :
  • Lors de l’enquête publique, 80 % des contributions faites aux sept enquêteurs étaient opposées au projet. Cependant, l’enquête s’est quand même avérée positive et a validé la Déclaration d’Utilité Publique (DUP). Deux enquêteurs ont d’ailleurs démissionné indignés par cette décision.
  • Lors de la DUP, l’ACIPA a déposé cinq recours au Conseil d’Etat pour annuler la procédure. Ils ont été rejetés sans motivation.
  • L’argument de la saturation de Nantes Atlantique ne tient pas, car ce qui sature un aéroport n’est pas le nombre de passagers mais le nombre de mouvements c’est dire de décollages et d’atterrissages. Nantes Atlantique stagne à ce sujet depuis dix ans.
  • A ce sujet, comparons ce qui est comparable et observons que Nantes Atlantique (3 million de passagers) est comparable à des aéroports majeurs comme Genève (10 millions), Londres-Gatwick (31 million) ou bien encore San Diego (17 million) et qui ne s'affichent pas comme saturés.
  • L'Allemagne compte 49 aéroports, et la grande Bretagne 37 alors que la France en compte plus de 147 dont 14 dans le grand ouest et 2 en Loire Atlantique. S'il fallait que l'on batte nos voisins européens sur quelque chose, ne cherchez pas, c'est chose faite !
  • L’aéroport de NDDL n’est plus conçu pour neuf millions de passagers mais pour quatre millions, c’est à dire le même nombre que dans l’aéroport actuel.
  • Le projet est passé de 16 % de fonds publics à 44 %.
  • Avec ses 1600 ha prévus (1/4 de la superficie de Strasbourg ou 1/7 de la superficie de Paris intra-muros), l'Ayraultport de Notre Dame des Landes sera plus grand qu'Orly (1 528 hectares) ou Roissy.
  • L’aéroport de Nantes Atlantique est classé parmi les aéroports les moins dangereux au monde.
  • Que les pilotes se demandent pourquoi les procédures de décollages et d’atterrissages les obligent à passer au-dessus de Nantes alors que, dans 80 % des mouvements, cela ne se justifie pas.
  • Que si par malheur NDDL se faisait, Nantes Atlantique ne fermerait pas car Airbus resterait.
  • Etc …

Aujourd'hui aucun argument recevable n'est opposé par le gouvernement à l'ensemble des acteurs impliqués dans cette bataille (habitants, agriculteurs, techniciens, pilotes, politiques, scientifiques etc …)

Souvenons-nous, également, que François Hollande, le 14.septembre.2012, déclarait à l'occasion de la Conférence Environnementale que « Lutter contre la consommation rapide des terres agricoles, ce n'est pas protéger une profession, c'est protéger le pays, c'est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas accepter que disparaissent 100 000 hectares de terres agricoles tous les ans. La lutte contre le gaspillage qu'accentue l'étalement urbain sera menée avec tous les moyens juridiques nécessaires. » Nous espérons que cette lueur de lucidité n’était pas juste de l’affichage écologique sans profondeur … L’avenir nous le dira.

Aujourd'hui ce projet, datant (et daté) des années 60 n'est plus en adéquations avec les défis (énergétiques, agricoles, économiques et climatiques) du XXIème siècle, fédère des milliers et des milliers citoyens de tout le pays (souvent ceux qui ont voté pour le changement maintenant) qui disent Non aux vielles solutions destructives, productivistes, carbonées et bétonnées qui nous emmènent droit dans le mur et préfèrent des solutions durables, basées sur le respect des équilibres naturels du seul vaisseau spatial que nous ayons.

Aujourd'hui le gouvernement propose de revenir à la table des négociations, en instituant une « commission du dialogue » mais nous regrettons que les conditions pour une rencontre efficace, juste et équitable ne soient pas réunies. Le gouvernement de préciser que le but de ces rencontres serait pour expliquer le bien fondé du projet et que les ministres de l’Ecologie Delphine Batho, du Transport Frédéric Cuvillier et de l’Agriculture Stéphane Le Foll «confirment la nécessité de poursuivre le déroulement du projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique». Propos confirmés ensuite par Frédérique Espagnac, co-porte-parole du PS, qui a affirmé que le projet « se fera dans tous les cas de figure ». Nous n'appelons pas cela un dialogue mais bien un monologue ... nous ne l'acceptons pas !

Ne souhaitant pas que ce projet devienne le Larzac de la Gauche, comme une tache indélébile sur l’action du gouvernement ni le symbole d'une vision bétonnée et carbonée de notre avenir, nous, écologistes de l’Essonne - menacés, également par le bétonnage de notre région par les projets non concertés et sans visions durables – en solidarité avec les manifestants et opposants à ce projet inapproprié et inutile, souhaitons affirmer, avec force, que ce projet ne doit pas se faire, tant pour des raisons écologiques, que sociales et économiques.

Nous, écologistes de l’Essonne, demandons au gouvernement de revenir sur ce projet et de l’abandonner définitivement, au profit d’une véritable conversion écologique de notre pays, seule garante d’un avenir durable et pacifique pour notre peuple.

EELV-Les Ulis.

dimanche 11 novembre 2012

Les écologistes de l'Essonne solidaires de Notre Dame des Landes

Plateau de Saclay / Notre-Dame-des-Landes
Terres agricoles en danger

A l'initiative du groupe local des 3 vallées, Europe Ecologie Les Verts Essonne organisait, le 10 novembre 2012, une flashmob à Saclay afin de montrer toute leur opposition au projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (NDDL) en Loire Atlantique.





Plateau de Saclay/NDDL, même combat : Ces deux territoires sont deux terres de lutte contre les grands projets inutiles qui participent de la disparition de terres agricoles et d'espaces naturels à préserver, pour les citoyens d'aujourd'hui et de demain.


Etaient présents : 
EELV, ATTAC, Confédération Paysanne, 
Les jardins de Cérès (AMAP), les jardins de Pecqueuses (AMAP). 



Sur la vidéo ci après, les militants de la flashmob du plateau de Saclay, solidaires des résistants de Notre Dame des Landes, s'expriment :


Merci à Eric Coquelin pour les photos, Merci à Patricia Kasperet et à Kim pour les vidéos.

jeudi 7 juin 2012

Plateau de Saclay : Agriculture, métro, et cohabitation

Ce mardi 5 juin, une réunion publique s’est tenue à la mairie de Saclay, sous la présidence de Marie-Pierre Digard, candidate "Europe Écologie – Les Verts" dans la 5ème circonscription de l'Essonne, avec pour objet initial un sujet qui mobilise fortement les habitants du Plateau de Saclay : "Agriculture et métro, la cohabitation est elle possible ?".

Le volet "Agriculture" du débat n’a pu être développé en raison de l’absence pour force majeure de François Lerique (ancien président de l’AMAP "les jardins de Cérès"), mais cette problématique était déjà bien connue de par l’unanimité des prises de position de tous bords, bien relayées par les médias locaux.

Par contre le volet "Métro" a fait l’objet d’une intervention détaillée de Pierre Serne, (vice président du Conseil Régional en charge des transports).

Entendons-le : depuis le protocole d’accord entre l’Etat et la Région Ile de France, la fusion entre leurs deux projets concurrents pour créer le "Grand Paris Express", (circuit ovale barré ceinturant la capitale), est d’une utilité incontestable.

Même si certains tronçons auraient pu être traités de façon moins coûteuse, les lignes bleues et rouge desservent des bassins d’habitation et d’emploi très denses. Mais il lui apparaît que la ligne verte du Plateau est déconnectée des urgences et préoccupations des franciliens.

Les relations ne sont pas simples entre la "Société du Grand Paris" (SGP, établissement public étatique chargé de la réalisation du réseau) et le "Syndicat des Transports d’Ile de France" (STIF, établissement public administratif chargé de l’exploitation). Le STIF est l’émanation des collectivités territoriales depuis la loi de décentralisation de juillet 2005, mais La SGP, créée par la loi Grand Paris de juin 2010, a redonné à l’Etat un pouvoir régional. Expression d’un conflit politique qui n’a fait que freiner la Région dans son effort d’amélioration des transports.

Les financements relatifs aux missions sont de sources différentes, voire interpénétrées (cf protocole d’accord Etat/Région précité). En résumé, la SGP est dotée d’effectifs généreux (presque le double des 160 agents du STIF) qui effectuent le lobbying auprès des élus. Qui ne veut pas inaugurer sa station de métro ? Où il veut, et tant pis si la connexion aux autres transports radiaux est plus problématique, elle est à la charge du STIF ! La SGP n’en est qu’à la préfiguration du réseau, et accumule à ce jour le produit des taxes dédiées, pendant que le STIF peine à entretenir l’existant. En particulier les RER B et C qui concernent la région de l’OIN, et surtout la ligne A, qui est la plus chargée d’Europe (1,2 millions de voyageurs par jour).

Alors la ligne verte du métro apparaît comme un luxe au détriment de toute la Région IdF : 4,5 milliards d’euros, pas encore budgétés, pour seulement 5.000 voyageurs par heure de pointe, 20.000 par jour. Avec cette somme, le STIF trouverait de quoi résoudre tous ses problèmes (lignes à moderniser, tunnels à agrandir, matériel à remplacer). Il pourrait remplacer ce métro du Plateau par un bus BHNS (Bus à Haute Densité de Service), 20 fois moins cher, et tout à fait adapté au flux. Et aussi créer des liaisons modernes entre le Plateau et les vallées desservies par les RER.

Ou alors c’est que masquée, l’urbanisation massive guette. Le Schéma de Développement Territorial (SDT) de Etablissement Public Paris Saclay (EPPS, autre création étatique de la loi Grand Paris) ne prévoit il pas (page 75) jusqu’à globalement 8.000 logements par an sur les 49 communes de l’OIN (Opération d’Intérêt National), soit le doublement en 30 ans de la population de cette région ?

Marie-Pierre Digard remet également en cause l’ampleur et la centralisation de l’opération Campus. Les seuls emplois crées seront le fait d’entreprises "start up" du "cluster", mais combien sur l’ensemble ? Car tous les autres, à volume constant en Ile de France, seront des emplois déplacés, avec leurs tracas de déplacement, de logement, ou de précarité.

C’est vrai que le rassemblement d’Etablissements d’Enseignement Supérieur (ENSTA, Mines, Centrale, ENS Cachan …) peut sembler séduisant et les responsables d’établissement acteurs de la Fondation de Coopération Scientifique ont signé pour rejoindre Polytechnique et Supélec. Qu’en pensent la majorité de leurs enseignants, employés, et élèves ? La mutualisation d’équipements lourds de recherche est bien sûr souhaitable, mais Agro Paris Tech Grignon a-t-elle besoin du diffuseur neutronique Soleil au point de laisser ses champs expérimentaux à 30 km ? Ne semble t’il pas absurde aussi de déplacer l’université Paris Sud d’Orsay de 3 km en l’éloignant de sa station RER pour la rapprocher d’un métro hypothétique dans 15 ans ? A moins que l’attraction du foncier libéré dans des sites très prisés ne soit visée pour financer en partie le jeu de taquin …

A notre époque, la communication entre scientifiques n’a pas besoin d’une cafeteria commune pour se réunir. La synergie est plus fonction d’une souplesse des gouvernances que de la proximité géographique. Le précédent gouvernement s’y est d’ailleurs frotté avec Polytechnique.

Un millier de participants aurait manifesté le samedi 12 mai à l’initiative du collectif "Enterrez le Métro". Avec en tête, les candidats UMP et PS.

Mais pas EELV, Pierre Serne nous dit pourquoi :

Pour lui, la meilleure façon de supprimer les nuisances, ce n’est pas d’accepter le métro et de l’enfouir, mais c’est le projet lui-même qu’il faut "enterrer".

En croyant que l’essentiel était déjà joué, une bonne partie des manifestants s’est fait enrôler insidieusement derrière la bannière des héritiers des grands projets spectaculaires (les abattoirs de la Villette, le France, le Concorde), dont les slogans ("Silicon Valley", "visibilité mondiale", "développement", "croissance") frappent les esprits et les vanités.

Pour EE-LV, l’OIN n’est pas qu'une invention du dernier Président, elle a été décrétée avant lui par Dominique de Villepin, car elle traîne dans les rêves des technocrates depuis 40 ans. Cet état d’esprit d’un autre âge subsiste dans les partis dits "de gouvernement", qui ne se posent plus la question de refaire la donne, vu "l’énergie déjà dépensée". Et qui sait si ceux qui en ont été frustrés ne sont pas tentés par la gouvernance d’un "grand machin", l’EPPS ou la SGP ?

A l’instar de nombreuses associations environnementales, et des cahiers d’acteurs de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), les "Verts" du Plateau ont affirmé leurs positions : vraiment contre le gaspillage des deniers publics, absolument contre la ligne de métro pernicieuse, et judicieusement pour la qualité de vie des citoyens. De quelque couleur que soient les couleuvres, Marie-Pierre Digard et Fabienne Elbaz les lèvent, elles ne les avaleront pas. Elles sont armées pour pouvoir défendre ces positions à l’Assemblée Nationale.

Texte : Meunier Michel (http://www.monsaclay.fr/)
Photo : Claude Gallas

mardi 29 mai 2012

Sur le plateau de Saclay, les derniers paysans de Paris

Le vent souffle sur le plateau de Saclay et dessine des vagues qui filent dans les champs d'orge. Nadine Vilain avance sur le chemin agricole bordé de coquelicots, montrant ce qu'il restera bientôt de son exploitation : sur les 40 hectares, seule une parcelle de 13 hectares devrait être épargnée des constructions. Juste à côté passe la N118 - route nationale qui coupe en deux le plateau et rejoint Paris à une quinzaine de kilomètres. Derrière, les bâtiments de Supélec et d'autres grandes écoles ont déjà poussé en lisière des champs, prémices du projet de cluster scientifique et technologique qui doit s'installer sur les terres du plateau francilien, dans le cadre du Grand Paris.



Ce n'est pas pour elle que Nadine Vilain s'inquiète, mais pour sa fille, Élodie. Et c'est par son époux, qui exploitait en fermage des terres du Plateau, que commence son récit : "Il est décédé en 1999 d'un cancer du cœur. Mes deux filles étant mineures, un juge des tutelles m'a conseillé de ne pas laisser tomber l'exploitation, au cas où l'une d'entre elles souhaiterait reprendre l'activité." Ce fut le cas : après son bac et quelques réorientations, la cadette se sent une vocation d'agricultrice, spécialité maraîchage bio et équitation. "Avec le cancer de mon mari, à 45 ans, on s'est posé des questions... Elle ne veut pas toucher aux produits chimiques", dit sa mère.

Un dernier diplôme à remporter et Elodie Vilain sera fin prête pour s'implanter, dès cet été, sur l'exploitation paternelle, avec un projet de ferme pédagogique et de vente directe de fruits et légumes bio sous le bras. Elle a déjà racheté le hangar contenant charrue, herse, semeuse et autres matériels onéreux. Mais voilà, "arrive sur ça le projet du Grand Paris", lâche Nadine Vilain. Et la possible amputation de plus de deux tiers des terres de l'exploitation. "Ça remet complètement en question mon installation", s'inquiète Elodie.

UN AVENIR EN SUSPENS

Une dizaine d'agriculteurs exploitent les terres du plateau de Saclay. Comme Elodie Vilain, cinq exploitations au total doivent être touchées par le projet de cluster, selon l'association Terre et Cité. Deux, selon l’Établissement public Paris-Saclay (EPPS) pilotant ce vaste chantier - qui doit voir sortir de terre un campus universitaire, des écoles et entreprises du secteur scientifique et technologique, des milliers de logements et un métro.

Il y a Emmanuel Laureau et sa ferme de la Martinière, construite au XIXe siècle et exploitée par sa famille depuis plusieurs générations, qui pourrait perdre près d'un tiers de ses 220 hectares - ce qui menacerait, selon l'agriculteur, la viabilité et l'avenir de son exploitation. Il y a Emmanuel Vandame, dont un champ doit être traversé par le futur métro aérien et dont une partie des terres est menacée par le transfert d'un golf. D'après Dorian Spaak, de l'association Terre et Cité, il y a aussi la famille Trubuil, et les terres expérimentales de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique).

Pour Antoine du Souich, directeur développement durable à l'EPPS, tout va rentrer dans l'ordre, notamment en redistribuant les terres des agriculteurs qui partent à la retraite sans repreneurs. "Les voyants sont au vert", assure-t-il. Dans le cas d’Élodie Vilain, en cas d'échec d'un accord à l'amiable, "l'EPPS pourrait acquérir ces terrains par voie d'expropriation", annonce le fonctionnaire. Tout en s'engageant à trouver une solution pour permettre son installation, et plus généralement, "à encourager les échanges entre la ville et l'agriculture".

Mais ce qui pèse le plus sur les agriculteurs franciliens, c'est le manque de visibilité, et donc de confiance, concernant l'avenir de leurs terres, sans cesse menacées par l'avancée de l'urbanisation. "Il y a trois ans, j'ai acheté une moissonneuse-batteuse. Puis j'ai perdu 30 hectares. Ça va donc être plus long de rentabiliser l'engin... Comment investir correctement si on n'a pas de vision claire, à long terme, de notre entreprise ?" interroge Emmanuel Vandamme. "S'ils veulent prendre ces champs, qu'ils les prennent, mais pas à petit feu comme ça !" proteste-t-il.

UN ÎLOT AGRICOLE SANCTUARISÉ

"Chez les agriculteurs du plateau, l'idée plane que la disparition totale des terres est déjà programmée", note Bernard Saugier, ex-président de l'Académie de l'agriculture et membre de Terre et Cité. Selon un rapport de l'EPPS (document PDF), 977 hectares de terres agricoles, soit un quart des surfaces cultivées du plateau, ont été perdues depuis 1982. Une urbanisation en mitage, sans vision d'ensemble, au coup par coup.

Pourtant, les terres du plateau de Saclay sont considérées comme les plus fertiles de France et parmi les plus fertiles d'Europe. Les rendements de blé moyens oscillent entre 85 et 90 quintaux par hectare sur le plateau, pour 74 qx/ha en France et 56 qx/ha en Europe. "On fait pousser de l'orge d'hiver, du blé, parfois du maïs et du colza... Tout cela sans jamais irriguer", assure Nadine Vilain. "Ce sont des terres limoneuses, avec en souterrain une épaisse couche d'argile qui retient l'eau, explique Dorian Spaak. Historiquement, le plateau était un marécage, avant d'être drainé par Louis XIV pour alimenter le jardin du château de Versailles. C'est grâce à ces conditions naturelles et à cette intervention humaine qu'il est devenu un territoire agricole très fertile." Aujourd'hui encore, rigoles et étangs forment le système vasculaire du plateau.

La majeure partie de ces terres agricoles sont toutefois sanctuarisées par la loi relative au Grand Paris de juin 2010 : 2 300 hectares sont inscrits dans une zone de protection "intouchable", pour 340 hectares destinés à être aménagés. "Ce sont des années de mobilisation pour en arriver à cette carte", note Jean-Francis Rimbert, élu local Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et vice-président de la communauté d'agglomération du plateau de Saclay (CAPS). Au-delà de ce compromis, les points de friction portent désormais sur le tracé précis de cette zone - qui sera déterminé par décret, après enquête publique, d'ici à l'automne prochain, selon l'EPPS.

POUR UNE AGRICULTURE PÉRIURBAINE

Derrière la question du nombre d'hectares à conserver, se pose aussi celle du type d'agriculture le mieux adapté à cette situation périurbaine, en pleine région parisienne.

Loin de s'appuyer sur le marché francilien, l'agriculture saclaysienne est encore dominée par de vastes exploitations céréalières dont la production est en partie destinée à l'exportation. Mais les choses bougent. "On a tous fait des efforts pour se repositionner par rapport à la demande", estime Nadine Vilain. Alors que son mari vendait ses fruits et légumes à la sortie de la gare du RER B Lozère, sa fille a aussi prévu de se lancer dans le maraîchage et la vente directe.

Pionnière dans le domaine, la Ferme de Viltain propose de venir cueillir directement ses fruits, légumes et fleurs dans son jardin potager. Charles Monville élève des poulets bio. Une Amap (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), les Jardins de Cérès, s'est installée. Et les Jardins de Cocagne, une association qui fait de la réinsertion sociale et professionnelle par le maraîchage, s'installent cet été dans une ferme anciennement tenue par les bonnes sœurs de l'abbaye de Vauhallan.

Quant à Emmanuel Vandame, il a converti ses 230 hectares à l'agriculture biologique, fabrique et vend son pain. "Je ne lutte pas contre les bulldozers, car on va perdre. Je préfère apprendre à m'adapter, dit l'agriculteur francilien, de guerre lasse. Sur le plateau, on devrait s'associer davantage pour se rendre utiles aux citoyens qui nous entourent. On pourrait inonder le marché local, ambitionne-t-il. Quand il n'y aura plus de pétrole, ils seront bien contents de manger des légumes de Saclay plutôt que ceux importés d'Espagne ou du Chili."

Angela Bolis (lemonde.fr)

Qu'Emmanuel VANDAME se rassure, tout n'est pas perdu, les écologistes se battent de toute leur énergie, Cécile DUFLOT est en charge du Grand Paris ... la guerre contre le bétonnage et la mégalomanie n'est pas encore perdue.

EELV-Les Ulis
 

lundi 9 janvier 2012

Un protocole prématuré et inutile pour la gouvernance du Plateau de Saclay

Communiqué de Presse – 9 janvier 2012
Le groupe des Elu-es Europe Ecologie et Solidaires
Communauté d’agglomération du Plateau de Saclay
Conseil général de l’Essonne


Les élu-es écologistes du territoire de la CAPS avec le soutien du Vice-Président du CG 91, Guy Bonneau, souhaitent influer positivement et efficacement sur les développements de la frange sud du plateau de Saclay.

Après avoir défendu et obtenu le principe d’une zone agricole de 2300 hectares(1) sur les 2650 du plateau, acté de la création du campus Paris-Saclay et de l’aménagement des 300 hectares sur la frange sud, nous entendons maintenant y apporter un contenu écologique et cohérent.

Nous souhaitons participer à l’orientation des contenus thématiques des activités de recherche et contribuer à développer des innovations technologiques responsables. Les questions du logement, des transports, des réseaux, de l’hydraulique doivent s’inscrire dans un projet exemplaire, d’envergure internationale.

Mais aujourd’hui, la structure décisionnelle du projet ne permet toujours pas d’influer sur les choix cruciaux de l’aménagement.

Nous refusons tout retour au projet de Christian BLANC avec des chiffres gonflés et des ambitions irréalistes ayant pour certains d’entre eux l’unique objet de justifier un métro lourd.

Un gouvernement de la gauche et des écologistes nous offrira un choix beaucoup plus favorable aux demandes et orientations d’aménagement que nous souhaitons avec les habitants.

Réinventer la ville, décentraliser une République nouvelle, réorienter la recherche publique et notamment l’activité du CEA, créer des emplois verts liés à la conversion énergétique sont des choix de l’accord législatif national EELV-PS, et qui se déclineront concrètement par la modification des projets du Grand Paris, du cluster Paris Saclay et du métro lourd sur le Plateau de Saclay tel que prévu et présenté actuellement par le gouvernement, l’EPPS(2) et la SGP(3).

De ce fait, les élu-es écologistes demandent le report de toute décision concernant la gouvernance après les résultats des élections présidentielles et législatives.

Nous demandons aux électeurs de nos communes de s’exprimer par leur vote sur ces choix à venir.

Nous prendrons alors notre place pleine et entière et avec responsabilité dans les organismes de gouvernance modifiée pour un projet de campus et d’aménagement réorienté.


Les élu-es du groupe Europe Ecologie et solidaires de la CAPS :
Arnaud Deschamps, Marie-Pierre Digard, Catherine Gimat, Jean-Francis Rimbert, Michel Rouyer
Guy Bonneau, Vice-Président du Conseil Général de l’Essonne

Contact : MP Digard 06 24 62 20 27

(1) Zone de protection et Périmètre agricole :
Les Élus EELV demandent que le périmètre proposé par l’EPPS soit modifié à l’issue de l’enquête publique et prenne en compte la surface agricole utile (plutôt que la surface des parcelles) nécessaire à la viabilité économique d’une agriculture périurbaine sur le Plateau, notamment le maintien des terres agricoles à Guyancourt et la prise en compte de l’ensemble du périmètre voté par la CAPS.
(2) Établissement Public Paris-Saclay. C’est un Établissement Public d’Aménagement (EPA) aux pouvoirs surdimensionnés et à la gouvernance inéquitable.
(3) Société du Grand Paris

mardi 5 juillet 2011

Rassemblement le 10 juillet, pour la protection des terres agricole du plateau de Saclay


Dimanche 10 juillet se tiendra un pique-nique militant et festif à Guyancourt, Yvelines

Depuis 2005, l’Etat tente d'urbaniser le plateau de Saclay. Grâce à l'action des habitants, des associations et des élus, jusqu'à ce jour la préservation d'au moins 2300 hectares de terres agricoles devait être garantie .

Mais l'Etat vient d'annoncer ses projets d'urbanisation sur le plateau de Saclay qui sont loin de respecter les 2300 hectares minimum et la viabilité économique de l'agriculture du Plateau de Saclay.

Ici Saclay, là le triangle de Gonesse dans le Val d'Oise, là encore les hectares promis au village nature en Seine et Marne, etc.

Le Grand Paris considère la zone rurale comme reserve foncière, gaspille les terres agricoles au profit de clusters , de centres commerciaux et de projets accroissant les inégalités territoriales.

Défendre les terres agricoles sur le plateau de Saclay, c'est dire non au grand Paris !

Nous vous invitons à un rassemblement festif, dimanche 10 juillet, pique-nique à partir de 12 h30

Merci d’avance à toutes et tous de votre soutien par votre présence nombreuse.

(Suivre le fléchage piéton à partir du Rond-point des Frères Perret à Guyancourt ou de l’avenue du Golf-hameau de Villaroy).

vendredi 4 février 2011

Grand Paris : la folie des grandeurs de Nicolas Sarkozy ne pourra aller contre la volonté des citoyens

L’annonce de Maurice Leroy aujourd’hui devant le Sénat de la création d’un métro automatique desservant le plateau de Saclay vient conclure, une semaine après l’annonce d’un accord Etat-Région sur le Grand Paris, une mascarade de consultation des élus et des citoyens.

Le Président l’a exigé, Valérie Pécresse l'a quémandé, Maurice Leroy s’exécute ! Ceci, au détriment de l’intérêt général et des conclusions sans appel exprimées par les franciliens lors des débats publics : l’amélioration en priorité des infrastructures existantes. Cette mobilisation doit être notamment garantie par le financement du Plan de mobilisation transport, comme le préconise le rapport du député Carrez.

Les élus écologistes ont toujours affirmé la priorité sur la nécessaire amélioration en urgence des conditions de transports au quotidien et la priorité donnée à la desserte des quartiers enclavés. Le projet du Président Sarkozy n’apporte lui aucune réponse concrète et immédiate, notamment sur l’indispensable maillage du territoire francilien, mais propose une infrastructure de transport lourde, inadaptée et dangereuse pour l’avenir des terres agricoles du Plateau de Saclay.

Les élus écologistes dénoncent l’attitude outrancière de Nicolas Sarkozy qui préfère jongler avec les milliards pour satisfaire sa folie des grandeurs au détriment des attentes et des besoins des habitants de l’Ile-de-France.

EELV organisera la mobilisation face à ce passage en force, notamment sur le Plateau de Saclay. Le Grand Paris ne pourra se faire au détriment des citoyens et d’un aménagement durable de l’Ile-de-France.

Cécile Duflot, Présidente du groupe Europe Ecologie - Les Verts en Ile-de-France
Jean-Vincent Placé, vice-président Europe Ecologie-Les Verts (EELV), chargé des transports et de la mobilité