samedi 1 décembre 2012

L’aéroport de Notre Dame des Landes ne doit pas se faire.

Au saccage nous choisissons la vie.


Considérant :
  • Que le dérèglement climatique est désormais incontestable,
  • Que le prix des carburants ne cessera plus d’augmenter,
  • Que la destruction des écosystèmes s’accélère et que les zones humides de Landes sont un des écosystèmes de préservation de la biodiversité parmi les plus fragiles et les plus menacés en France.
  • Que l’artificialisation des terres agricoles se poursuit.
  • Que l'impact des nuisances d'un aéroport sur les hommes comme sur l'environnement dépasse largement le périmètre, stricto sensu, du dit aéroport, nous le savons bien aux Ulis
  • Que la seule justification de cet aéroport est la diminution des nuisances de l'aéroport de Nantes alors même que le gouvernement pourrait envisager un réaménagement plus respectueux de l'environnement et des hommes de Nantes-Atlantique, à l'instar de pays européens qui modernisent l'existant plutôt que de construire sans cesse
  • Que le coût financier des aéroports pour les collectivités en situation économique dégradée est insoutenable face aux urgences sociales induites par la crise des financiers
  • Est-il bien raisonnable d’investir plus de 250 millions d’euros d’argent public pour aider une multinationale à bétonner et saccager plus de 2000 hectares de terres agricoles et de zones humides ?

Souvenons-nous que :
  • Lors de l’enquête publique, 80 % des contributions faites aux sept enquêteurs étaient opposées au projet. Cependant, l’enquête s’est quand même avérée positive et a validé la Déclaration d’Utilité Publique (DUP). Deux enquêteurs ont d’ailleurs démissionné indignés par cette décision.
  • Lors de la DUP, l’ACIPA a déposé cinq recours au Conseil d’Etat pour annuler la procédure. Ils ont été rejetés sans motivation.
  • L’argument de la saturation de Nantes Atlantique ne tient pas, car ce qui sature un aéroport n’est pas le nombre de passagers mais le nombre de mouvements c’est dire de décollages et d’atterrissages. Nantes Atlantique stagne à ce sujet depuis dix ans.
  • A ce sujet, comparons ce qui est comparable et observons que Nantes Atlantique (3 million de passagers) est comparable à des aéroports majeurs comme Genève (10 millions), Londres-Gatwick (31 million) ou bien encore San Diego (17 million) et qui ne s'affichent pas comme saturés.
  • L'Allemagne compte 49 aéroports, et la grande Bretagne 37 alors que la France en compte plus de 147 dont 14 dans le grand ouest et 2 en Loire Atlantique. S'il fallait que l'on batte nos voisins européens sur quelque chose, ne cherchez pas, c'est chose faite !
  • L’aéroport de NDDL n’est plus conçu pour neuf millions de passagers mais pour quatre millions, c’est à dire le même nombre que dans l’aéroport actuel.
  • Le projet est passé de 16 % de fonds publics à 44 %.
  • Avec ses 1600 ha prévus (1/4 de la superficie de Strasbourg ou 1/7 de la superficie de Paris intra-muros), l'Ayraultport de Notre Dame des Landes sera plus grand qu'Orly (1 528 hectares) ou Roissy.
  • L’aéroport de Nantes Atlantique est classé parmi les aéroports les moins dangereux au monde.
  • Que les pilotes se demandent pourquoi les procédures de décollages et d’atterrissages les obligent à passer au-dessus de Nantes alors que, dans 80 % des mouvements, cela ne se justifie pas.
  • Que si par malheur NDDL se faisait, Nantes Atlantique ne fermerait pas car Airbus resterait.
  • Etc …

Aujourd'hui aucun argument recevable n'est opposé par le gouvernement à l'ensemble des acteurs impliqués dans cette bataille (habitants, agriculteurs, techniciens, pilotes, politiques, scientifiques etc …)

Souvenons-nous, également, que François Hollande, le 14.septembre.2012, déclarait à l'occasion de la Conférence Environnementale que « Lutter contre la consommation rapide des terres agricoles, ce n'est pas protéger une profession, c'est protéger le pays, c'est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas accepter que disparaissent 100 000 hectares de terres agricoles tous les ans. La lutte contre le gaspillage qu'accentue l'étalement urbain sera menée avec tous les moyens juridiques nécessaires. » Nous espérons que cette lueur de lucidité n’était pas juste de l’affichage écologique sans profondeur … L’avenir nous le dira.

Aujourd'hui ce projet, datant (et daté) des années 60 n'est plus en adéquations avec les défis (énergétiques, agricoles, économiques et climatiques) du XXIème siècle, fédère des milliers et des milliers citoyens de tout le pays (souvent ceux qui ont voté pour le changement maintenant) qui disent Non aux vielles solutions destructives, productivistes, carbonées et bétonnées qui nous emmènent droit dans le mur et préfèrent des solutions durables, basées sur le respect des équilibres naturels du seul vaisseau spatial que nous ayons.

Aujourd'hui le gouvernement propose de revenir à la table des négociations, en instituant une « commission du dialogue » mais nous regrettons que les conditions pour une rencontre efficace, juste et équitable ne soient pas réunies. Le gouvernement de préciser que le but de ces rencontres serait pour expliquer le bien fondé du projet et que les ministres de l’Ecologie Delphine Batho, du Transport Frédéric Cuvillier et de l’Agriculture Stéphane Le Foll «confirment la nécessité de poursuivre le déroulement du projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique». Propos confirmés ensuite par Frédérique Espagnac, co-porte-parole du PS, qui a affirmé que le projet « se fera dans tous les cas de figure ». Nous n'appelons pas cela un dialogue mais bien un monologue ... nous ne l'acceptons pas !

Ne souhaitant pas que ce projet devienne le Larzac de la Gauche, comme une tache indélébile sur l’action du gouvernement ni le symbole d'une vision bétonnée et carbonée de notre avenir, nous, écologistes de l’Essonne - menacés, également par le bétonnage de notre région par les projets non concertés et sans visions durables – en solidarité avec les manifestants et opposants à ce projet inapproprié et inutile, souhaitons affirmer, avec force, que ce projet ne doit pas se faire, tant pour des raisons écologiques, que sociales et économiques.

Nous, écologistes de l’Essonne, demandons au gouvernement de revenir sur ce projet et de l’abandonner définitivement, au profit d’une véritable conversion écologique de notre pays, seule garante d’un avenir durable et pacifique pour notre peuple.

EELV-Les Ulis.

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