dimanche 30 janvier 2011

Le MEDEF parle d'un monde qui n'existe pas

Éric Verhaeghe : « Pourquoi je claque la porte du Medef »

Non, le coût du travail n’est pas trop élevé, c’est la rapacité de l’oligarchie qu’il faut attaquer ! Ex-directeur des affaires sociales de la fédération patronale des assurances, Éric 
Verhaeghe claque la porte du Medef. Il dénonce une doctrine économique qui met en péril la société et la démocratie.

Vous venez de quitter avec fracas le Medef que vous représentiez dans de nombreux organismes paritaires comme, par exemple, l’Apec, la Cnav ou encore l’Unedic. Dans le même élan, vous publiez un livre dans lequel vous remettez en cause, un à un, tous les dogmes économiques du patronat. Quel a été le déclic ?

Éric Verhaeghe. J’ai voulu exercer un droit d’inventaire sur la pensée économique dominante depuis quarante ans. Né à la fin des années 1960, je suis d’une génération qui n’a jamais connu que la crise, une génération qui a vécu dans la nostalgie des Trente Glorieuses. Avec l’implosion du modèle soviétique, quand l’économie de marché est restée comme seul système global, il y a eu un pari : plus on développera ce système, plus vite on arrivera à l’essence du marché en concurrence libre et parfaite, plus vite on sera prospères et on renouera facilement avec la croissance des Trente Glorieuses. Pendant la décennie 1980, on a fait de la privatisation à tout-va ; pendant la décennie 1990, on a abaissé le coût du travail – on a quand même dépensé 1,5 point de PIB en allégements de charges… Le résultat est terrible. En réalité, au bout de quarante ans, non seulement ça ne va pas mieux, mais au contraire, le système est en train de s’autodétruire. Cette crise n’est pas imputable à la rigidité du marché, mais au contraire, à sa flexibilité. Cela oblige à remettre en cause nos vieilles croyances. Collectivement, les élites de ce pays ne peuvent plus continuer à soutenir que les recettes d’avant 2008 vont nous sortir du marasme, elles sont la cause de la crise !

«Prédateurs», «nomenklatura capitaliste», «médias stipendiés par le pouvoir»… Ce vocabulaire fleuri auquel vous recourez dans votre livre peut surprendre venant d’un acteur du système…

Éric Verhaeghe. Ce sont les mots de quelqu’un qui a vu… Aujourd’hui, chacun doit prendre sa responsabilité. Je m’adresse aux citoyens. Et les patrons sont des citoyens, aussi. Croire que travailler dans l’univers patronal signifie endosser forcément des doctrines qui sont dangereuses pour l’économie de marché est une erreur. Et je dis très clairement qu’aujourd’hui la doctrine du Medef est dangereuse parce qu’elle est potentiellement productrice d’un risque systémique. À mes yeux, ce qui ressort de la crise de 2008, c’est que la pérennité de l’économie de marché tient beaucoup plus aux salariés qu’à leurs patrons.

En démontant les impératifs catégoriques de la modération salariale et des baisses d’impôts, vous vous attaquez au cœur des revendications traditionnelles du patronat. 
Le Medef n’est donc pas aussi « réaliste » qu’il le prétend ?

Éric Verhaeghe. Le Medef de Laurence Parisot nous parle d’un monde qui n’existe pas. Il nous parle de gens trop payés, d’un État qui a trop de recettes fiscales, il fait un certain nombre d’observations économiques qui sont totalement à côté de la plaque. Je me souviens d’une réunion, au mois de novembre 2008, sur la protection sociale, où les patrons présents se sont livrés à un exercice de comparaison de leurs retraites chapeau. Ce jour-là, on avait sorti un listing avec les 500 plus grosses retraites chapeau de France, et la seule question qui se posait, c’était : qui est dans le top 100 ? La réalité de la France, aujourd’hui, la voilà : d’un côté, des salariés qui ont envie que ça marche, et de l’autre, un certain nombre de patrons dont la première préoccupation en temps de crise est de vérifier qu’ils sont mieux payés que les autres. J’appelle ça le syndrome « 10 mai 1940 » : en pleine tourmente, l’obsession de l’état-major est de s’occuper de ses prébendes. Est-ce que mes mots sont durs ? Oui, ils le sont, mais parce que la réalité l’est !

À maintes reprises, vous comparez les privilégiés d’aujourd’hui à la noblesse de l’Ancien Régime…

Éric Verhaeghe. Le paradigme de 1789 permet en effet de comprendre notre époque… Avant la Révolution, il y a une crise des finances publiques et une crise économique ; les élites en profitent et ne veulent surtout pas faire le moindre effort pour enrayer la crise. Aujourd’hui, nous avons un phénomène absolument identique : par exemple, mesure-t-on bien que la dette publique, c’est de l’épargne garantie pour les très gros revenus ? Lorsque Liliane Bettencourt reçoit un chèque de 30 millions d’euros au titre du bouclier fiscal, ce chèque est financé par de la dette que Liliane Bettencourt achète sous la forme d’emprunts d’État et, du coup, quand on la rembourse, on lui fait un nouveau cadeau. Le bouclier fiscal est une opération de passe-passe qui permet d’accroître le patrimoine des gros revenus en le faisant financer par l’écrasante majorité des citoyens.

Alors que Denis Kessler, longtemps figure de proue des assurances et du patronat tout court, s’était réjoui de l’élection de Nicolas Sarkozy qui devait, selon lui, permettre de rompre avec l’héritage du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), on peut, à vous écouter, vous imaginer plus proche de certains des objectifs de ce même CNR… « L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie », cela vous parle ?

Éric Verhaeghe. La Sécurité sociale telle qu’elle existe n’est plus la déclinaison de cet objectif. Aujourd’hui, ce sont les salariés qui portent l’essentiel du financement de la protection sociale. En 1945, le travail était la source de la richesse, mais en 2010, le travail l’est beaucoup moins. Il y a une très grande partie de la richesse qui est aujourd’hui produite à partir de l’argent lui-même… Continuer à asseoir la Sécurité sociale sur le seul travail, cela conduit à faire porter aux salariés un poids exorbitant. On a un sujet de fond, là…

Par votre position professionnelle de directeur des affaires sociales à la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA)…

Éric Verhaeghe. Ex-position professionnelle ! Je ne suis 
pas encore licencié, mais c’est en cours…

… Vous pouvez être soupçonné de vouloir faire le jeu des assurances privées qui lorgnent sur le magot…

Éric Verhaeghe. Eh bien, je vais vous répondre de façon transparente. Lorsque la FFSA a proposé, en novembre, de défendre auprès du Medef une position consistant explicitement à baisser le rendement des retraites pour favoriser la vente de produits d’assurance, j’ai écrit à Bernard Spitz (président de la FFSA – NDLR) que je n’étais plus d’accord avec ces positions. Je lui ai fait part de mon intention de partir et, ce faisant, d’abandonner tous mes mandats au sein des organisations patronales.

Est-ce que l’on débat à l’intérieur du Medef ?

Éric Verhaeghe. Sur les retraites, il y a eu un vrai débat parce que ce dossier était suivi par Jean-François Pilliard, de l’UIMM. C’est un vrai professionnel, c’est un vrai homme de dialogue. Sur le droit du travail, il n’y a aucun débat au sein du Medef : il y a un comportement extrêmement autoritaire que j’ai qualifié, et je persiste, d’immobilisme brejnevien.

Quel tableau !

Éric Verhaeghe. Quand j’étais petit, dans ma famille d’artisans du bâtiment, on disait déjà : « Il y a trop de charges ! » Trente ans plus tard, les grands patrons continuent dans la même veine. Ce discours est éternel dans le patronat, petit ou grand, quelles que soient les époques, quel que soit le montant des cotisations. Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est une capacité à remettre en cause les tabous de la pensée unique. Et ça, c’est sûr que le Medef n’a aucune intention 
de le faire. En dehors de sa litanie traditionnelle – « soulageons-nous de toutes les charges que nous avons » –, il n’y a pas de pensée…

En même temps, ça marche : il suffit de regarder les montants en jeu…

Éric Verhaeghe. 30 milliards d’euros par an d’allégements de charges !

Comment rompre avec 
ce système où la société paie à la place des détenteurs 
du capital ?

Éric Verhaeghe. La question n’est pas de savoir s’il faut des allégements de charges… Peut-être qu’il en faut, après tout ! Le vrai sujet, c’est le contrôle démocratique qui s’exerce. Et ce qui n’est pas admissible, c’est de faire vivre le mythe d’une économie de marché qui serait opprimée par l’État, alors qu’en réalité, l’économie de marché est subventionnée par le contribuable et qu’elle refuse dans le même temps tout contrôle sur les subventions qu’elle reçoit. Je préconise la transparence. On peut reprendre un système simple, prévu par la Déclaration de 1789 : « Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. » Dès lors qu’on met 1 euro public dans une activité, le citoyen doit avoir le droit de demander des comptes sur l’utilisation de cet euro.

D’une manière plus globale, il faut défaire l’emprise sur la vie sociale de quelques grandes entreprises, souvent issues du public, qui ont par leur structure capitalistique la capacité de dominer. C’est le cas fameux des entreprises dites « too big to fail » (trop grosses pour faire faillite – NDLR). Alors que le citoyen est obligé de trouver un contrat d’assurance pour toute activité, les banques, par exemple, ont droit à la garantie gratuite de l’État, quoi qu’elles fassent. Il faut commencer par informer les citoyens sur les privilèges exorbitants de ces grands groupes, il faut qu’on en ait conscience collectivement et que ça soit choisi. Je suis partisan du démantèlement des très grandes entreprises : dès lors qu’une entreprise atteint une taille qui la rend plus puissante qu’un État, il faut la démanteler. On sait le faire quand l’entreprise constitue une menace pour la libre concurrence. Je ne vois pas pourquoi on n’aurait pas ce pouvoir dès lors qu’elle menace la souveraineté des peuples.

Singulier parcours d’un affranchi

« Vous n’arriverez pas à me mettre dans une petite case », parie Éric Verhaeghe. Fils d’ouvrier grandi à Liège (Belgique), puisant dans la Révolution de 1789 une bonne partie de ses références politiques – « La France, c’était ça pour moi, le peuple qui s’affranchit de la tyrannie », écrit-il –, ce quarantenaire, au service de la FFSA et du Medef depuis 2007, a gardé de son parcours de haut fonctionnaire passé par l’ENA une certaine conception de l’intérêt général. Jusqu’ici tout va bien !, le livre qu’il vient de sortir aux Éditions Jacob-Duvernet (19,90 euros), en témoigne à foison.

Entretien réalisé 
par Thomas Lemahieu
L'humanité.fr

vendredi 28 janvier 2011

EELV ne jouera pas le rôle de Potiche

La secrétaire générale d'Europe Écologie Les Verts (EELV) et présidente du groupe écologiste à la Région a quitté avec éclat une commission du conseil régional d'Île-de-France. Elle s'estime «trahie» par l'accord État/Région sur le Grand Paris.

Lors de la commission permanente du conseil régional d'Île-de-France jeudi 27 janvier, notre secrétaire générale, Cécile Duflot, présidente du groupe écologiste à la Région, a tapé le poing sur la table pour manifester son grand mécontentement d'avoir été court-circuitée par le président de région,  Jean-Paul Huchon. Prenant la parole en tout début de séance, elle a dit avoir appris l'accord État/Région «par la presse». De ce fait, se sentant «trahie», elle a jugé que la majorité «n'est plus une majorité». S'adressant au président, elle lui reproche d'avoir annoncé «sans le soutien de sa majorité, un accord avec le gouvernement sur le réseau de transport du Grand Paris. Cet accord va à l'encontre de l'avis voté par le conseil régional le 16 décembre 2010 et des engagements de campagne que nous avons chacun pris. Il n'est, en l'état, pas possible pour notre groupe, sans échanges approfondis avec l'ensemble des élus de la majorité, de poursuivre ainsi le travail en commun».

Elle a demandé «une réunion d'urgence» et a affirmé qu'elle ne siégerait pas ce jour. Elle s'est levée et a quitté la séance en compagnie de la dizaine d'élus de son groupe présents à cette réunion. D'autres élus (excepté le Président du groupe Front de gauche, Gabriel Massou qui a souhaité rester dans la salle pour manifester son soutien à Jean-Paul Huchon) de la gauche de la gauche menés par Pascale Le Néouannic, du Parti de Gauche se sont levés à la suite de Cécile Duflot. Pour l'élue du parti de Jean-Luc Mélenchon, «Jean-Paul Huchon, en signant ce protocole, a bafoué l'expression politique de l'Assemblée régionale qui s'était exprimée le 16 décembre sur les conditions d'une concertation». «C'est non seulement un renoncement mais aussi et surtout l'expression d'un mépris donné par le gouvernement, avec l'aval de Jean-Paul Huchon, aux Franciliens et leurs associations quant au respect des règles démocratiques», juge-t-elle, «alors même que les débats publics continuent et qu'une partie importante de la majorité est en désaccord».

Qu'on se le dise, où qu'ils soient les élus et les militants d'Europe Écologie-Les Verts ne joueront pas le rôle de potiches aux cotés de leurs partenaires.

Source : Le figaro.fr

mercredi 26 janvier 2011

Livre Blanc pour la prévention aux ULIS

Livre Blanc pour la prévention aux ULIS
Tome 1 du constat à la stratégie
Par Europe Écologie Les verts des Ulis
AOUT 2010

AVANT PROPOS ET CONTEXTE

La ville des Ulis se situe au carrefour de nombreuses contraintes quant à la sécurité économique, sociale, environnementale,...

Dans la période de crise actuelle, les populations les moins aisées sont celles qui sont touchées le plus durement et en premier lieu.

En effet, la crise a comme effet une très forte diminution de l'offre d'intérim, une augmentation des licenciements économiques, des plans sociaux, un accroissement immédiat des populations fragiles

La population des Ulis est donc particulièrement impactée par les conséquences économiques et sociales de cette crise.

La situation politique nationale au regard de la prévention a donné une image d'intolérance envers l'insécurité, augmentant les peines, multipliant les motifs de garde à vues, prônant un chantage aux aides sociales,...Dans le même temps, la France a donné des exemples dramatiques qu'une partie de la population était au dessus de toute régulation morale, économique et sociale. Ajouté à cela, les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous et donc, nous assistons à une méfiance grandissante des populations envers les représentants de l'état en général.

Aux Ulis, nous avons une déficience grave de la prévention, notamment par l'absence de Plan de Prévention depuis plus de 4 ans. La conséquence est de fait une confusion des objectifs, des moyens et des ressources pour l’ensemble des acteurs en.

la prévention en soi a bien entendu peu de signification, elle est à de multiples niveaux ou domaines, elle ne peut s'arrêter à la délinquance et elle souffre d'une multiplicité des causes et conséquences.

Depuis 2008, un grand débat au sein de la majorité municipale a lieu et un certain nombre d'actions touchant à la prévention ont été menées:

Refonte des relations avec les acteurs institutionnels Réflexion sur le Plan de Prévention avec une mise en place au plus vite Création en cours d'un service de médiation de nuit Création des Conseils de la jeunesse, des anciens, des étrangers Assises diverses (Sport, Démocratie participative, développement durable...) Création de bourses au permis de conduire, aux projets culturels multiplication des embauches de courtes durées (jobs d'été) par la ville en direction des jeunes majeurs ulissiens Création d'un forum de l'emploi Remise en question du rôle et de l'efficacité du Club de Prévention Soutien aux services de sécurité pour leur faciliter les actions Collaboration avec les entreprises de transport, et les grandes enseignes de commerce Création d'une procédure d'urgence en cas d'accident grave création d'un numéro vert revendication devant les services d'état que celui-ci remplisse ses missions notamment pour ce qui concerne la maison du droit recomposition du CLSPD en cours, ...

Cependant, quelques événements, ainsi que divers échanges ont révélé un certain nombre de déficiences en matière de prévention.

manque de coordination manque de fluidité de l'information mauvaise définition des acteurs hétérogénéité de perception par les responsables politiques et territoriaux, dans les objectifs et les fonctionnements de la prévention.

nous héritons d'une situation, où une généralisation des trafics en tout genre s'est structurellement installée. La conséquence directe est une violence extérieure moins excessive mais une violence intérieure et un sentiment d'insécurité très diffus.

Aussi, il faut prendre en compte le fait du « tout consommer » qui appelle tout le monde, y compris ceux qui n'en ont pas les moyens.

Cela crée un sentiment encore plus grand de déséquilibre entre les personnes et les conditions d'une jalousie diffuse. Combien de fois, en effet, entendons-nous les responsables politiques nationaux nous signifier que la croissance reviendra par la consommation?

Ce contexte nous invite naturellement au niveau local à créer les conditions pour limiter les conséquences potentielles de ces aspects.

Ce document a pour ambition de proposer une vision construite de la prévention et donner un certain nombre de pistes réalisables afin de soutenir les décideurs dans la mise en place d'une politique de prévention.

Ce n'est pas un manuel de la prévention ou de la sécurité, c’est l'implication de l'ensemble des acteurs qui permettra les conditions d'un mieux vivre ensemble et donc d'une meilleure sécurité.

Pour finir, la prévention est un thème complexe qui demande du discernement, de l’humilité et de la coopération. Seule la coopération des acteurs peut permettre de mettre en place un maillage efficace couvrant la globalité de la problématique.

Savoir pour prévoir, afin de pouvoir.

Auguste Comte

I. LES MOTS : de l'importance de s'accorder sur les termes

Une des principales difficultés rencontrée par les acteurs est la définition de termes et ce qu'ils impliquent. Nous proposons ici un lexique de mots récurrents afin d’améliorer la lisibilité pour le lecteur. Ces définitions sont bien sûr discutables mais ne sont pas l’objet du présent ouvrage.

Prévention :

Si on s'attache à l'étymologie, le mot prévention isolé ne signifie pas grand chose. Prévenir de quoi, prévenir quoi, prévenir où, prévenir qui? On pourrait plus facilement décliner le terme prévoir qui s’écrirait : voir avant.

Nous proposons ici un cadre général du terme :

Prévention signifie « prévention de l'insécurité », où l'insécurité concerne tous les domaines social, environnemental, sanitaire, économique,... Ceci parce que les causes et conséquences de l'insécurité sont multiples et donc s'imbriquent dans l'ensemble de ces domaines.

Prévenir n'est pas empêcher. Une ville est une micro société humaine et il est inutile de croire ou laisser croire que l'on peut tout empêcher, la politique locale n'ayant pas pouvoir sur tous les domaines. Ceci n'est pas un rappel inutile, c'est une explication primordiale quand on va s'adresser au gens.

Pour prévenir, il faut savoir ce qu'il se passe. Prévenir c'est s'informer. Il est primordial de préserver une veille informative efficace.

Causes et conséquences

Prévenir, c'est traiter la cause, soigner c'est traiter la conséquence.

Nous nous attachons ici à traiter les causes. Pour cela, il faut que les différents acteurs soient d'accord sur les causes et les conséquences

Il y a donc un très important travail de détermination des causes et conséquences, à accomplir.

Notre réflexion nous a mené à donner comme point d'entrée à l'insécurité la dégradation du cadre social

Le cadre social est impacté par le manque de travail les difficultés humaines au travail le manque de reconnaissance la pression du peu d'argent le manque d'espace d'expression de la population les conditions d'habitation les circonstances familiales

Les conséquences peuvent être séparées en 2 catégories

conséquences du 1er type qui concernent le cadre familial au sens large (famille, communauté, bâtiment)

conséquences du 2ème type qui concernent la société

Les conséquences de 1er type sont dites invisibles et les conséquences du 2ème type sont dite visibles. Le 2ème type couvrant la sphère publique de la cité.

Les conséquences de 1er type l'augmentation de la pauvreté le manque de soins la malnutrition la frustration le renfermement dont le repli communautaire

Les conséquences de 2ème type la violence dont la délinquance l'insalubrité la défiance à l'égard des autorités

On peut résumer les causes et conséquences dans le synoptique suivant :

Synoptique des causes et conséquences de l'insécurité

Délinquance

Si on suit le raisonnement ci-dessus, la délinquance n'est donc qu'une partie de la violence issue d'une partie des conséquences de l'insécurité.

La délinquance pourrait être définie par tout acte délictueux commis délibérément par un ou plusieurs individus sur ou à partir de la voie publique.

On exclut ici tous les actes de violences familiales, dont le traitement est très éloigné du fait délictueux décrit ci-dessus.

Insécurité

Nous devons différencier toutes les catégories d'insécurité afin de savoir sur quoi on agit dans notre politique

L'insécurité physique avérée : Ce sont les faits de délinquance, trafics, agressions physiques et verbales, émeutes...

C'est bien sur ce sujet que sont focalisées toute la communication politique et toutes les grandes décisions en matière de sécurité. Mais c'est aussi sur cette insécurité qu'on constate un échec total de la politique sécuritaire de long terme.

Le sentiment d'insécurité qui est du au contexte social et qui quand il grandit amplifie énormément la désagrégation du cadre social. C'est un cercle vicieux qui amplifie ce qui le fait grandir.

L'insécurité médicale: Peut pris en compte, c'est une variable qui augmente énormément en ce moment. Un rapport montre la très grande proportion de personnes ne consultant plus pour raison financière, ni médecin, ni dentiste.

Cela a comme conséquence un affaiblissement important des familles, surtout des adultes (on soigne les enfants avant) et un sentiment d'injustice important.

L'insécurité sociale. Ce sont l'ensemble des événements sociaux, chômage, mal logement, transports, échec scolaire, qui augmentent la pression sur les familles et les tensions entre les gens.

L'insécurité économique qui se traduit par les bas salaires, la non reconnaissance, les plans de restructuration, le chômage, le non emploi, la diminution de la consommation... Cette insécurité ajoute à l'insécurité sociale, mais aussi favorise les économies parallèles, trafics en tout genre, drogues et aussi les vols (Insécurité physique).

L'insécurité regroupe l'ensemble de ces domaines mais les actions à envisager ne jouent pas sur tout et peuvent avoir des conséquences dans tous les domaines ou alors masquer un certains nombre de points. Il convient de déterminer quels leviers sont actionnés et sur quelle catégorie d'insécurité ils jouent.

Alerte

Une alerte représente toute signalisation crédible c'est à dire vérifiée ou venant d'une source sûre (une source sûre étant une source institutionnelle ou civile prédéfinie).

Plainte

Une plainte est une signalisation d'un événement avérée.

II. MULTIPLICITE D'ACTEURS

De par l'ensemble de ses aspects, la prévention de l'insécurité touche donc tous les domaines d'une municipalité, l'ensemble des services d'état, les services sociaux, les services de police, mais aussi doit engager les habitants par le biais des différents conseils, notamment de quartiers, et par le biais des associations.

II.1 Commission Politique de la ville

Le service politique de la ville est chargé de donner cohérence et vie aux actions municipales, à l'ensemble des dotations de l'état et de faire la veille informative de la situation sociale (observatoire social).

A ce titre, ce service joue un rôle essentiel dans l'élaboration de la stratégie. De la veille informative, naît les réponses pertinentes aux différentes notions de prévention. Par exemple, le constat d'augmentation du chômage des - de 24 ans a motivé la création d'actions en faveur de l'emploi des jeunes. Les réponses peuvent être multiples mais elles répondent à une problématique connue.

Autre exemple, l'augmentation du nombre de personnes âgées sur la ville, a déclenché une politique volontariste adressée aux plus âgées.

Cependant la veille informative de ce service est purement théorique et elle n'est donc valable que si nous la recoupons avec la réalité du terrain (services et habitants).

Par exemple, la Cellule de Tranquillité Publique permet de faire un point sur les événements du mois avec un certain nombre d'acteurs. Mais cette cellule n'est qu'une veille et peu d'événements trouvent échos dans une politique globale de prévention.. On est bien là dans un réservoir à informations mais qui ne s'intègre pas dans une vision d'ensemble.

II.2 Commission jeunesse

La commission jeunesse tient un rôle primordial à la fois sur la représentation de la cité par les jeunes, leur appropriation de la ville, le sentiment d'implication et à la fois comme média de la veille informative du terrain. En effet, les animateurs de la ville sont les personnels les plus proches à la fois de l'ambiance générale mais aussi de situations aggravantes de certains quartiers, ou de certaines familles.

Cette commission est aussi une des mieux placées pour lancer des actions envers les jeunes et favoriser ainsi une meilleure relation des jeunes avec leur ville.

II.3 Commission enfance / extra scolaire

Les relations avec les écoles ont gagné en efficacité depuis 2 ans. Cependant, nous ne prenons pas assez conscience de l'importance d'écouter les écoles. Elles sont un miroir de la situation et de l'ambiance dans la ville. Par exemple, les incidents autour des écoles de Courdimanche et des Millepertuis apparaissent sous estimées car sans grosses conséquences. Cependant, elles reflètent une dégradation plus ou moins importante dans une partie de la ville réputée calme.

II.4 Commission culturelle

Les espaces d'expressions, les événements forts, les actions journalières des services, les coopérations culturelles, sont autant de points clés dans le vivre ensemble et le sentiment d'écoute que la population peut ressentir. C'est aussi et surtout, le moyen d'élever les gens, de les emmener vers une autre compréhension de leur vie. La culture est trop considérée, comme un amas d'événements visibles qui vont amuser les gens. Là encore le rôle de la culture, la manière dont on implique les habitants, peut devenir un axe majeur de prévention.

II.5 Commission Développement durable

Cette commission si elle n'est pas concernée dans des actions spécifiques, est partie prenante dans son fondement. En effet, il ne peut exister de développement durable sans amélioration du cadre de vie des habitants.

La mise en place de l'agenda 21 doit amener à refondre la méthodologie de travail de l'ensemble des services en y intégrant méthodologie dynamique et transversale. C'est dans ce cadre de développement durable que doit s'inscrire la politique de prévention.

II.6 Commission urbanisme

Cette commission tient une place importante dans le cadre de vie, dans le budget et donc dans les décisions de la ville. Les projets en cours sont nombreux. Le constat d'aujourd'hui est que, malgré une information poussée et régulière, trop de gens ne suivent pas bien l'avancée. L'appropriation de la ville par les habitants est essentielle pour le vivre ensemble et donc l'avancée des travaux en est une donnée importante.

II.7 Commission Associations

La politique associative est indispensable en matière de prévention. Surtout aux Ulis, où les associations représentent le plus fort acteur de lien social. Or la politique associative des Ulis est assez floue. Elle s'articule autour des actions festives de la ville et autour des projets associatifs. Cela signifie qu'elle est orientée comme support aux associations et non comme initiatrice d'actions. Bien sûr le support aux associations est important mais dans le cadre d'une politique de prévention elle se doit être initiatrice de projets fédérateurs. Et ce pour qu'à l'instar des événements habituels, les associations et donc les habitants se considèrent partie prenante des projets de la ville.

II.8 Commission Démocratie participative

Cette nouvelle politique aux Ulis a une grande ambition, celle de considérer les habitants non plus comme des administrés mais comme des personnalités capables de prendre part aux décisions concernant la ville. Les objectifs de cette commission sont particulièrement efficaces en matière de prévention. Les différentes assemblées sont à la fois outils de veille, mais aussi forces de propositions. Ce sont les oreilles et les bras du terrain. Bien sûr, le terrain n'est pas tout et on ne peut réaliser l'exhaustivité des propositions mais on peut faire de ces assemblées des acteurs essentiels si on les préserve et si on sait les écouter.

II.9 Commission des affaires sociales (CCAS)

La commission des affaires sociales joue un rôle essentiel. Ce rôle est très cadré réglementairement et s'appuie sur plusieurs commissions sociales (logement, aides sociales diverses,...). Elle est garante des relations entre les familles en difficulté, les services sociaux d'état et la municipalité. Il apparaît là aussi un manque de coordination et de procédures d'alertes.

II.10 Commission prévention et sécurité (CLSPD ?)

Cette commission doit être le maître d'ouvrage de la prévention. C'est elle qui doit inventer les outils de coordination et les outils d'actions. Aujourd'hui elle rassemble une part de la veille informative, gère un certain nombre d'actions réglementaires ou pas et surtout se doit de mettre en place le Plan de Prévention.

II.11 Les services de Police

La Police municipale est un outil direct de prévention pour la municipalité. Elle joue un rôle important dans les relations aux habitants tant en présence qu'en intervention. Il paraitrait intéressant de se pencher sur le rôle que peuvent tenir ces agents dans une politique de prévention.

La Police nationale a une action de fond et de longue durée. Elle est cependant soumise à des obligations nationales pas toujours cohérentes avec la réalité locale. La qualité des relations avec la police est particulièrement importante ne serait-ce que pour être informé en cas d'événements graves comme ceux de cet hiver.

II.12 Club de prévention

Le club de prévention est un outil qui a longtemps connu une efficacité, mais qui aujourd'hui semble inapte dans ces objectifs comme dans son fonctionnement à répondre aux enjeux actuels.

Etant donné le travail en cours avec cette association de prévention, nous n'iront pas plus loin dans la description.

II.13 Communication

Une partie de l'insécurité tient aux sentiments que peuvent ressentir les habitants. La nature ayant horreur du vide, tout silence sur telle ou telle situation, toute action invisible déclenchera des explications imaginaires. Il est donc primordial d'allier communication et prévention. A noter, que la communication n'est pas l'information car elle est à double sens. Elle comprend à la fois écoute et diffusion.

Nous faisons le constat que les moyens de communiquer ont énormément évolué et qu'il existe un décalage très important entre la communication institutionnelle et les processus actuels de communication des habitants.

II.14 Les associations

Il existe une multiplicité d'associations aux Ulis. Certaines agissent directement dans des domaines de prévention, les autres agissent dans des domaines socioculturels très variés mais qui font le ciment entre les gens.

Il paraît impensable de concevoir une stratégie politique de prévention sans y impliquer les associations

II.15 La maison du droit et la médiation

Outils indispensables de la prévention, la maison du droit et la médiation ont un impact très fort de prévention. Ces structures permettent de régler un grand nombre de problématiques d'habitants et de ce fait facilitent une meilleure compréhension du système, donnent un sentiment d'aide aux gens et désamorcent des situations parfois très complexes. Ces structures souffrent d’un désengagement de l’état en terme de ressource humaine. Il serait utile d’engager les procédures nécessaires afin d’obliger l’état à respecter les accords pris.

II.16 Les services d'état

Les services d'état ne dépendent pas de la municipalité, cependant ils couvrent de nombreux champs quant à la prévention. Les services sociaux répondent aux besoins spécifiques des familles : allocations, soins, logement.

La mission locale a un rôle spécifique d'insertion professionnelle des jeunes de moins de 25 ans. Il est essentiel de trouver des solutions à cette catégorie d'âge car c'est une des plus touchée par la crise économique et celle qui est la plus fragile quant à la dégradation sociale. Logement dépendant, désoeuvrement, enfants en bas âges...

Le Pôle emploi qui revient dans le centre ville va, nous l'espérons, re-dynamiser l'offre d'emploi pour les ulissiens.

II.17 Les Habitants

Aux Ulis, la diversité culturelle des habitants permet de dégager un certains nombre de personnes jouant un rôle dans telle ou telle communauté, ou bien qui apparaissent comme des personnes référentes (les « grands frères », les anciens, les mères, les représentants des amicales de locataires,...). En cas de graves problèmes, ces personnes s'investissent spontanément pour calmer les choses, ou pour réagir en cas d'accidents, de familles en détresse, etc. Pour être exhaustif dans le choix des acteurs, il serait judicieux de prendre en compte ces personnes.

III. OBJECTIFS DE LA PREVENTION

Toute politique cohérente commence par la définition des objectifs. Quels objectifs pour quelle prévention.

A partir des éléments ci-dessus et de la réflexion menée depuis 2 ans nous dégageons 4 axes classés par ordre logique :

Prévenir, c'est avant tout savoir Prévenir, c'est anticiper Prévenir, c'est traiter les causes Prévenir, c'est communiquer

De ces axes nous distinguons des objectifs :

III.1. Savoir

1. organiser une veille informative coordonnée

2. mettre en place un point unique d'arrivée et de dispatch des informations

3. Créer une hiérarchie d'importance et une classification

III.2. Anticiper

1. Inventer les procédures qui permettent d'agir dès connaissance d'une information

2. créer les schémas d'urgence, les schémas de réponse aux demandes

3. Prendre en compte les données humaines et diffuses

III.3. Traiter les causes

1. Favoriser les projets répondant aux différentes causes définies

2. Déterminer les limites de l'action municipale,

3. Coordonner les différents acteurs afin de fournir la veille, et de créer une efficacité réelle

III.4. Communiquer

1. Revoir les canaux de communication (SMS, mails, Internet, Téléphone...)

2. Communiquer sur les actions menées en faveur du « vivre ensemble »

3. Créer les procédures de diffusion d'alertes, ou de retour d'expérience

Ce que n'est pas la prévention : une solution miracle une excuse politique un moyen d'empêcher tout problème une fin en soi

IV. ORGANISATION - PLANIFICATION

IV.1. Périmètre

Du fait de la multiplicité des acteurs, de la complexité des causes et conséquences, il est important de connaître le périmètre de la stratégie mise en oeuvre.

Le périmètre d'action

Un certain nombre de service ou d'acteurs ne dépendent pas directement de la municipalité et donc, la capacité d'implication, d'initiateur est importante travailler. Aussi, elle dépend de la clarté dans la présentation aux acteurs concernés. Le périmètre décidé met en jeu la responsabilité des acteurs, et on ne peut être efficace en imposant un périmètre et la responsabilité associée qui sera naturellement refusée activement ou pas.

Le périmètre géographique

Une des erreurs habituelles en manière de prévention, est de croire qu'il faut cibler les endroits où il faut faire de la prévention. Erreur de logique, car on soigne des endroits ciblés mais si on prévient, il est préférable d'agir sur l'ensemble de l'entité considérée. Un vaccin va agir sur tout le corps en prévention, mais en cas d'infection, c'est bien la parie ciblée qui doit être ôtée ou soignée.

Il est donc fondamental de concevoir la politique de prévention sur l'ensemble de la ville, sans discerner les différents quartiers. Même si, bien sûr, certaines actions vont cibler tel ou tel public et tel ou tel lieu.

La loi s'applique à tout le monde mais l'action pour l'appliquer est bien souvent ciblée.

IV.2. Veille informative : de l'importance de connaître

« Sun Tzu dit :

Connais ton ennemi et connais-toi toi-même; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.

Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales.

Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. »

L'insécurité apparaît souvent comme une sorte de mal diffus, impossible à enrayer et caractéristique d'une époque sans morale.

Pourtant, les enfants d'aujourd'hui ne sont pas pires que ceux d'hier, et c'est bien l'éducation, la prise en charge, l'accompagnement qui fait d'un enfant un adulte responsable et respectueux.

Et pour garantir un accompagnement efficace, il faut connaître l'enfant, suivre ses activités.

Il en est de même d'une municipalité envers ses habitants. Si l'on ne connaît pas, on ne peut prévenir un risque et on ne connaîtra que la défaite.

Nous devons nous attacher à la veille informative. Et plus précisément à l'organiser.

Entre les services qui obtiennent des informations de par leur fonction, les services qui dans le cadre de leurs activités, rencontrent des dysfonctionnements alentours, les alertes des habitants, les personnels ou élus témoins ou alertés ; on peut penser couvrir une grande majorité de l'information.

La veille informative contient 3 notions : le temps

obtenir l'information au bon moment. C'est à dire, assez tôt pour anticiper ou le cas échéant réagir au plus vite.

la hiérarchisation

hiérarchiser les informations, cela demande d'avoir prévu dans le cadre de la politique, une réactivité dépendant de la classification des informations. En d'autres termes, à partir des objectifs et moyens de la politique, il convient de définir par anticipation des processus de réaction aux événements, dont on déclinera la hiérarchie et la classification des informations.

le traitement

Posséder une information sans la traiter est inutile pour l'action et dangereux pour la compréhension.

Traiter une information c'est vérifier, classifier, hiérarchiser puis orienter

La centralisation de l'information est donc une clé du traitement de l'information. Mais on ne peut centraliser sans comprendre en premier lieu d'où viennent les informations.

IL existe un numéro vert aux Ulis qui permet aux habitants de remonter une information, un désagrément, une plainte. Ce téléphone est géré par la police municipale. Il serait intéressant de chargé la Police municipale de centraliser les informations et de les vérifier. Cela permet aussi de donner à tout acteur un seul point d'entrée. La plage horaire, du fait des astreintes est grande.

De plus cela donnerait un nouveau contenu à ce service, sans créer un nouveau service, ni sans trop d'embauches nouvelles.

IV.3. Anticiper pour maîtriser

Anticiper en matière de prévention est à rapprocher de l'anticipation d'un sportif.

Un joueur de foot ou de tennis, va anticiper un mouvement adverse, se positionner au bon endroit et développer son action tel qu'il le souhaite, y compris en dérogeant si nécessaire à la stricte application des règles d'entraînement. Cependant, ce que nous voyons, quand nous voyons un sportif, c'est le résultat de l'anticipation et non l'anticipation en elle-même.

Pour anticiper le joueur a besoin d'une solide maîtrise technique (que faire et comment dans quelle situation), a besoin de voir le jeu (avoir accès à l'information) de la comprendre (avoir une intelligence d'analyse), puis d'être le premier sur la balle (être prêt à tout moment).

C'est bien de cela qu'il s'agit pour notre sujet, avoir des procédures claires, que n'importe quel acteur sache passer l'information au bon endroit, qu'elle soit traitée à temps et que les actions soient prévues au moins dans leur forme standard.

Créer les procédures d'alerte

Lors de l'incendie Tour Décembre, il est apparu des dysfonctionnements dans la réaction d'urgence. A ce moment, le cabinet a immédiatement commandité la création d'une procédure d'urgence dans des cas de sinistres graves aux familles.

Cette procédure d'urgence et de gestion de crise est simple, claire et efficace. Elle n'est pas assez appliquée, mais elle pourrait servir de modèle à l'ensemble des alertes en matière de sécurité et aussi de prévention, afin de ne pas créer d'usine à gaz mais un socle général.

Les procédures d'alertes pourraient envisager plusieurs cas : Alerte d'un service concernant un ou des habitants Alerte d'un service concernant un autre service (ex.: école) Alerte d'un personnel concernant un ou des habitants ou un service Alerte d'un habitant via un personnel, un élu ou en direct Alerte d'un élu Plainte d'un habitant, d'un personnel ou d'un élu

L'idée étant de donner réponse à chaque alerte ou plainte, même si la réponse n'est pas immédiate.

Créer les procédures d'urgences

De la même manière, en appliquant le même modèle, un certain nombre de cas devraient déclencher une procédure d'urgence. Mise en danger avérée de la vie d'une ou plusieurs personnes Risque avéré de perte de logement Suspicion d'agression grave à une/des personnes Risque avéré de déscolarisation

L'idée étant de donner réponse immédiate à chaque situation d'urgence.

Savoir écouter

Notre sportif doit « voir le jeu ». C'est à dire qu'il doit comprendre le mouvement mais aussi se fier à son intuition sa propre connaissance du jeu et des personnes. En terme d'insécurité, toute une partie de la veille n'est pas factuelle, mais répond à des sentiments, des sensations.

Tout animateur de groupe sait qu'il peut sentir des tendances de groupes sur l'instant mais aussi sur la durée. Cette entrée de l'information ne doit pas être négligée car bien souvent, si elle n'est pas forcément lisible, elle correspond à une réalité.

Là encore quand un risque n'est pas avéré, comment l'éviter sans tomber dans une gestion impossible.

Nous pensons que l'interlocuteur unique de recueil d'informations, s'il a des outils à sa disposition est le mieux placé pour effectuer cette écoute. Il lui appartiendra ensuite d'utiliser tel ou tel canal d'action. Ici, nous confirmons le choix de la police municipale comme élément centralisateur.

IV.4. Traiter les causes

Sur les moyen et long termes, il va de soi que la stratégie mise en place ne peut être résumée à quelques services ou procédures répondant à une demande ponctuelle.

Il est important de construire les outils d'une politique de prévention efficace dans le temps.

Favoriser les projets orientés vers les causes de l'insécurité

Cela signifie que chaque commission municipale doit dans ses projets futurs déterminée les actions à relier à la prévention.

L'implication des acteurs étant une donnée fondamentale, c'est en les faisant réfléchir à leurs propres actions que nous pourrons dégager les priorités en matière de prévention.

Beaucoup de projet se targuent de grandes idées, mais se poser la question de l'inscription de ce projet dans une politique globale est essentiel pour savoir à quelle cause ce projet peut répondre.

Par exemple, favoriser les projets ciblés vers les jeunes est globalement positif en terme de sécurité (on occupe, on intéresse, on motive), mais ce n'est pas pour autant que les dit projets traitent de causes d'insécurité.

On peut citer la semaine de la Santé qui est un exemple concret initiée par le service jeunesse et les services sanitaires qui répond directement à une problématiques d'insécurité sanitaire.

On comprendra aisément que tous les aspects de la gestion municipale sont impliqués, sanitaires, sociaux, économiques, …

Il faut comprendre à ce sujet que l'enjeu ici n'est pas de dire que les projets vont résoudre les problèmes d'insécurité, mais plutôt d'avoir la capacité de couvrir un maximum de périmètre et d'orienter ou faire appel aux services ou aux maîtres d'oeuvre des projets concernés.

Par exemple de pouvoir charger le club de prévention d'une mission particulière qu'il intégrera dans son projet. Encore faut-il que la convention de partenariat le prévoit.

Favoriser les projets des populations

On comprend ici toute demande ou action initiée par les habitants en associations ou isolé.

Il est très important qu'une/des personnes à l'initiative d'un projet puisse trouver une écoute, une aide voire un soutien à son/leur projet. Ce n'est que de cette manière qu'on peut valoriser l'initiative des gens et leur donner le sentiment qu'il est possible de faire, de construire.

Connaître ses limites : maîtriser celles des autres

C'est en définissant à la fois les acteurs, les projets que l'on discernera ce qui dépend directement du choix municipal, ce qui s'inscrit dans un cadre national, ce qui est pris en charge par une/des associations et ce qui n'est pas couvert.

Le cadre ainsi déterminé et mis à jour régulièrement, permettra de mieux répondre aux besoins, mais aussi d'optimiser la veille, puisqu'on saura ce qui est couvert et par qui.

Par exemple, le Secours Populaire gère des problématiques sociales difficiles, il serait contre productif de répondre autrement à un besoin similaire mais on gagnerait en efficacité si cette association était identifié par le centralisateur et les personnes concernées orientées vers elle.

Coordonner pour piloter

On est maintenant au cœur de la problématique de la prévention aux Ulis. Qui coordonne, qui oriente qui remonte les informations, qui agit?

Et les événements récents montrent que le moindre incident peut prendre une ampleur démesurée inintelligente du fait d'une absence de réponse claire, du fait que les gens ne savent pas à qui s'adresser, du fait que l'information de base n'est pas prise au sérieux.

Depuis 35 ans, un grand nombre de projets, d'actions, de services ont été mis en place pour traiter de prévention. Ce qu'il manque comme souvent dans le fonctionnement vertical et peu dynamique des institutions en France, c'est un chef d'orchestre. Et plus précisément pour ce qui nous concerne, il manque un dispatcheur. S'il manque un dispatcheur, alors il faut qu'il y ait une centralisation du recueil d'informations.

Ce raisonnement, s'il est simple, est la pierre angulaire de notre réflexion. Sommairement, tout existe mais personne ne sait que cela existe.

Avoir un organe de coordination permet de garantir une des conditions premières de la politique, ne pas laisser de vide. Si nombre de remontées d'information restent sans réponse, le sentiment qui s'installe est un sentiment d'abandon. Une des pires causes d'insécurité. Il nous paraît donc indispensable de déterminer un organe coordinateur de la prévention qui soit en lien avec les services de politique de la ville et sécurité, mais qui soit dans le fonctionnel.

Ce coordinateur a 4 rôles : centraliser les informations entrantes traiter et hiérarchiser ces informations, notamment en les vérifiant Enclencher les procédures et dispatcher vers les acteurs concernés Devenir la structure pivot entre les différents acteurs, notamment faire le lien avec le cabinet du maire

Ainsi, peut se dessiner un schéma de circulation des informations, bouclées sur les lignes directrices de prévention et donc les conditions d'une véritable politique.

Schéma directeur de la politique de prévention

IV.5. Communiquer

Nous pouvons multiplier les actions, les écoutes, les décisions, si les habitants ne savent pas, ou ne comprennent pas, tous les efforts seront vains.

Communiquer et former

La communication si elle se veut efficace devra se faire comprendre. Et donc, la formation de ceux qui vont servir de relais de communications, la formation des services en matière de prévention, sont des éléments importants du dispositif.

Clarifier ce que l'on communique, à qui et dans quelles perspectives est une obligation préalable.

Et donc former un maximum de personnes à recevoir la communication de prévention est important. Un peu dans l'esprit des formations SST des entreprises. Savoir le rôle de chacun et savoir comment fonctionner en cas de problème ou de suspicion de problème.

Changer notre communication

C'est aussi une des leçons du Conseil des jeunes. Il apparaît que si la sonnerie du 1er mercredi du mois n'a pas de signification pour bon nombre de personnes, le rapport à l'image, la compréhension, l'utilisation de données de communication ont énormément évolué et il reste tout à inventer pour les institutions car la communication institutionnelle traditionnelle n'a plus grand effet.

Un des canaux primordiaux est le terrain. Rien ne remplace le fait d'aller à la rencontre des gens et de leur expliquer. Cette vérité a toujours primée sur toute autre communication, c'est encore vrai aujourd'hui. La question est bien de créer de nouvelles méthodes pour toucher un maximum de personnes.

Communiquer sur l'existant

Communiquer sur les projets existants permet de consolider le sentiment qu'il se passe quelque chose et donc que l'on n'est pas tout seul. Cela sécurise. Mais la limite ici est de ne pas s'engager sur des choses non tenues par la suite car sinon l'effet sera inverse.

Valoriser sur les bourses au permis de conduire sur les aides à l'inscription en supérieur, etc...Pourtant ce ne sont pas des projets sans communication mais encore trop de jeunes ignorent ces possibilités.

Une autre communication efficace, est la remise officielle de telle ou telle aide. Le côté solennel permet d'amplifier le sentiment d'implication des personnes concernées.

Retour d'expérience

Bien sûr il faut un retour d'expérience mais aussi quand une décision est prise en raison de ce retour, communiquer pour expliquer la décision est indispensable.

La communication dans le magazine est de toute façon insuffisante, puisque qu'elle exclut de fait les gens qui ne lisent pas.

IV.6. Planifier

Il sera important de se donner des délais d'organisation et par ce biais intégrer la planification du plan de Prévention.

De plus, posséder son propre planning avec un suivi régulier permet de donner des délais aux différents acteurs et s'assurer ainsi de leur capacité à réagir et la pertinence de nos exigences.

Cela relève plus de la gestion de projet et fera l’objet du 2ème tome.

V. EVALUER

Dans le cadre de l'agenda 21, un gros travail d'évaluation doit être mis en place. Là encore, nous devons mutualiser ce qui existe en terme de méthode, ce qui permet une meilleure lisibilité et une minoration des coûts humains et financiers induits.

V.1. Évaluer pour améliorer

Nous devons sans cesse relire nos politiques aux vues des résultats, est ce que notre action est utile. Dans le cadre de la prévention, cette notion est particulièrement présente car l'inutilité d'une action créée du flou et le flou l'inquiétude. Pour contrebalancer ce système, il faut montrer que l'on s'attache à sans cesse faire évoluer et que chacun peut apporter pierre à l'édifice. Ces 2 notions permettent de se trouver dans une démarche d'amélioration de la qualité. Cela est compatible avec l'agenda 21 et donne une image positive de l'action municipale.

V.2. Évaluer pour comprendre

C'est le retour d'expérience qui permet de discerner ce qui est de l'ordre du fantasme, de la mauvaise information, de dysfonctionnement, de la mauvaise coordination.

Évaluer a comme fonction première de : « donner valeur à ». Le Rex donne donc des informations sur la classification et la hiérarchisation. Il donne aussi des informations sur la capacité et l'efficacité des processus de réactions.

V.3. Évaluer pour décider

Bien sûr une partie de l'évaluation permettra de modifier les lignes directrices et ainsi modifier les attributions de ressources à telle ou telle problématique. L'évaluation est aussi un outil efficace pour les organes de décision qui pourront arbitrer entre les différents axes proposés.

V.4. Évaluer pour faire connaître

L'évaluation comporte une synthèse. La synthèse peut être construite avec ou sans les acteurs de la prévention, selon l'implication qu'on cherche à leur donner.

De même cette synthèse peut être présentée et discuter avec les acteurs de la veille et/ou les acteurs de l'action de prévention.

Enfin cette synthèse d'évaluation doit être diffusé à tous les acteurs sans distinctions, disponible pour tous les habitants et sans doute faire l'objet de présentations où les remarques pourront nourrir le retour d'expérience.

Il vaut mieux employer notre esprit à supporter les infortunes qui nous arrivent qu'à prévoir celles qui nous peuvent arriver.

François de La Rochefoucauld

VI. SYNTHÈSE ET CONCLUSION

VI.1. Synthèse du processus proposé de construction d'une politique de prévention

VI.2. Synthèse de l'application des processus de politique de prévention

VI.3. Conclusion

Ce document propose une méthodologie de mise en place d'une politique de prévention. Il s'attache à prendre en compte l'ensemble des variables de la prévention et surtout à ne pas se focaliser sur un acteur ou un autre.

Cette démarche se veut simple et pragmatique dans son approche en s'appuyant sur les structures existantes. Le souci de minimiser les coûts engendrés et de donner confiance aux personnels mais aussi aux acteurs existants ont accompagné notre réflexion.

La stratégie une fois définie permet de se décliner et notamment de déterminer avec les acteurs de prévention, les missions, les cibles et l'évaluation de leurs projets.

Notamment, ce travail a pour vocation d'affiner nos ambitions pour la structure de médiation de nuit à venir.

mardi 25 janvier 2011

Slimane Bellouar : Le juge a annulé l'APRF

18h44 - SMS :

"Le juge a annulé l'APRF de Slimane !"

Europe Écologie - les Verts des Ulis
se réjoui avec Slimane Bellouar et sa famille
de cette digne décision de justice.

Merci à toutes celles et tous ceux qui l'ont soutenu.

Il reste maintenant à obtenir sa régularisation...

le diabolique marché de dupe de Valérie Pécresse

Lors de leurs vœux à la recherche et à l'enseignement supérieur, Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse ont comme chaque année fait miroiter des milliards d'euros aux scientifiques. Mais ces carottes toujours plus grosses cachent de plus en plus mal un bâton dont les retours menacent jusqu'aux fondements du monde académique français.

Le plan campus, lancé il y a trois ans déjà, devait "répondre à l'urgence immobilière" des universités françaises. Cinq milliards d'euros étaient promis aux gagnants de cette grande loterie à laquelle étaient conviées les 85 universités françaises. Des 46 projets présentés, 12 furent retenus en grande pompe. Depuis, la communication sur le plan campus n'a pas cessé, mais pas un centime n'a été dépensé ni même engagé. Les universités avaient pour priorité de rénover leurs bâtiments ; on les oblige à en construire de nouveaux, dans le cadre exclusif de partenariats public-privé (PPP) qui imposent de longues annuités de remboursement. Le socle d'une nouvelle politique en matière d'enseignement supérieur et de recherche est, lui, posé : la mise en concurrence systématique de tous contre tous.

Le "Grand emprunt" constitue à cet égard une remarquable escalade. La carotte a grossi : 21,9 milliards, mais de nouveau, seuls les intérêts, modestes, seront disponibles. La sélection s'annonce drastique, car il s'agit de financer l'"excellence" et elle seule. Subitement, les notations de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Aeres), basées sur les activités passées des équipes concernées, sont devenues discriminantes. Leur simplisme (A+, A, B ou C, risible écho aux agences de notation financière) confère une redoutable efficacité au tri effectué entre équipes "excellentes", notées A+, et toutes les autres, y compris les très bonnes (les "A") écartées pour la plupart des projets. Quant aux laboratoires et aux conseils scientifiques des universités, lieux d'échanges et de mutualisation des moyens, ils sont simplement rayés de la carte des décisionnaires.

Las, le marché proposé est un marché de dupes. Quoi qu'en disent le président et la ministre, véritable experte en bonneteau budgétaire, les moyens de l'enseignement supérieur et de la recherche sont restés au mieux constants ces dernières années. Il suffit pour s'en convaincre de lire les statistiques officielles. Ce qui va à quelques-uns, les "excellents", est pris à tous les autres. Pour ceux-ci, la grande majorité, la disette arrive d'ailleurs plus vite que les agapes promises à ceux-là : les subventions d'Etat accordées par le CNRS à ses laboratoires sont en 2011 en diminution de 10 à 15 %.

PRODUCTIVISME SCIENTIFIQUE

Cette déstructuration s'accompagne d'un formidable gâchis d'énergie. Des milliers d'heures de travail sont détournées de leur objet, chercheurs et universitaires n'ayant d'autre choix que de consacrer toujours davantage de temps à répondre à des appels d'offre, à empaqueter leurs travaux sous forme de "projets", à chercher à s'insérer dans tel réseau, telle fondation. Bloquant tout développement des connaissances, cette logique absurde qu'avait imaginée le prix Nobel Léo Szilárd dans sa nouvelle La Fondation Mark Gable, semble s'être réalisée dans les modalités de la "nouvelle gouvernance de la science" à la mode Pécresse !

Cette prétention à l'excellence a un autre effet, insidieux mais dévastateur à long terme. Elle pousse le monde académique à un productivisme scientifique qui écarte la qualité au profit d'indicateurs quantitatifs facilement mesurables. Au mieux, les équipes se replient sur leur laboratoire, au pire, elles se transforment en sous-traitants d'entreprises encouragées à externaliser leur R&D par les milliards, eux bien réels, du crédit d'impôt recherche. Dans les deux cas, les chercheurs se détournent de la Cité. Or, comment préparer "l'indispensable transition vers un nouveau modèle de développement, plus durable" selon les termes mêmes d'Alain Juppé et de Michel Rocard, sans nouveau partenariat entre science et société ?

Dans certaines régions, d'autres conceptions du soutien à la science s'expérimentent, se mettent en place, préférant la coopération à la concurrence, la mise en réseaux à la compétition permanente, encourageant les échanges avec le monde associatif. Les grandes orientations scientifiques et techniques y sont mises en débat. Une autre politique de la recherche et de l'enseignement supérieur est possible au niveau national aussi, qui valoriserait la prise de risques tout en assurant aux acteurs la visibilité - en termes de moyens et de statut - nécessaire à l'exercice efficace de leur métier véritable : produire de nouvelles connaissances et les partager.


Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie - les Verts ;
Laurent Audouin, responsable de la commission enseignement supérieur et recherche ;
Marc Lipinski, ancien vice-président enseignement supérieur, recherche, innovation du Conseil régional d'Ile-de-France ;
Sandrine Rousseau, vice-présidente enseignement supérieur et recherche du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais.

LEMONDE.FR | 24.01.11 |

dimanche 23 janvier 2011

Slimane Bellouar : La mobilisation continue.


Slimane Bellouar est passé devant le Juge des Libertés et de la Détention,
le 22 janvier au matin,
au Tribunal de Grande Instance d'Évry.

Il a été libéré et assigné à résidence.

Il comparaîtra au Tribunal Administratif de Versailles

lundi 24 janvier à 14h30.

La mobilisation continue.

Europe Ecologie les verts des Ulis 
demande sa régularisation immédiate !

Nous exigeons de la préfecture de l’Essonne
la régularisation immédiate de Slimane

vendredi 21 janvier 2011

Pour la libération de Slimane Bellouar (les Ulis)

Mercredi 19 janvier 2011, en début d'après midi, la gendarmerie a arrêté en Essonne monsieur Bellouar Slimane lors d'un contrôle routier ; jeudi 20 janvier, après sa garde à vue, Slimane a été transféré au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Palaiseau.

Algérien, Slimane est arrivé en France en 2003. Une forte insertion professionnelle, une promesse d'embauche, le paiement de ses impôts, n'ont pourtant pas permis à Slimane d'obtenir sa régularisation par le travail, les personnes de nationalité algérienne étant exclues de cette disposition législative !

En 2004, Slimane a été rejoint par sa femme Nadia et sa fille Selma. La famille s'est très bien insérée aux Ulis (91940) : Imène, leur deuxième fille est née en 2006 à Orsay ; les deux enfants sont scolarisés aux Ulis, à l'école des Millepertuis (Selma, 7 ans, en CE2 ; Imène, 5 ans, en maternelle moyenne section) ; Nadia, la maman, a une autorisation provisoire de séjour. Par ailleurs, depuis le 10 avril 2010, monsieur Bellouar Slimane participe au Conseil des résidents étrangers non issus de la communauté européenne de la ville des Ulis. En outre, Slimane a des attaches familiale en France : 2 de ses frères et 1 sœur y sont en situation régulière, avec leurs familles, et l'un de ses frères a acquis la nationalité française.

L'expulsion séparerait monsieur Bellouar Slimane de sa famille, au mépris de la Convention internationale des droits de l'Enfant et de la Convention européenne des droits de l'Homme ; au mépris aussi de ses autres attaches familiales et de son implication citoyenne volontaire pour le « vivre ensemble ».

Le bon sens et l'humanité commandent que monsieur Bellouar Slimane sorte du CRA de Palaiseau et qu'il obtienne un titre de séjour sans être expulsé, ce qui permettra d'éviter un éclatement de la cellule familiale.

Monsieur le Préfet de l'Essonne, c'est ce que nous vous demandons par la présente pétition.

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Signez la pétition sur :

http://www.educationsansfrontieres.org/article33926.html

jeudi 20 janvier 2011

Du biogaz pour les Ulis

Le développement de la valorisation de la biomasse semble constituer l’une des voies importantes choisies par l’Union Européenne et la France afin de participer à la maîtrise des consommations des énergies fossiles non renouvelables et lutter contre le changement climatique. Aujourd'hui de nouveaux secteurs d’activités font appel à l’utilisation de la biomasse et notamment le secteur de l’énergie par la production d’énergie grâce au biogaz. Mais qu’es-ce que le biogaz au juste ?

Le biogaz est un mélange composé essentiellement de méthane produit par la fermentation (appelée aussi méthanisation), de matières organiques animales ou végétales en l'absence d'oxygène. Cette fermentation se produit naturellement dans les marais, par exemple, ou spontanément dans les décharges qui contiennent des déchets organiques. En France, la récupération du biogaz de décharge est obligatoire depuis des années et sa valorisation énergétique devrait être une obligation, mais aujourd'hui ce gaz est détruit en torchère. Un scandale ! C'est ainsi plusieurs milliers de m³/h de méthane qui pourraient être récupérés et utilisés sur les grandes décharges (1 m³ méthane = 1 litre d'essence !). Cependant il est possible de provoquer artificiellement, plutôt que de subir, une méthanisation grâce à des digesteurs industriels qui peuvent traiter les boues d'épuration, les déchets organiques industriels, citadins ou agricoles, les effluents d'élevages ou bien encore les ordures ménagères des villes.

Le biogaz, ainsi produit, peut être injecté sur le réseau de gaz naturel. C'est la solution qui offre le meilleur rendement énergétique, si le réseau est assez proche du point de production. Mais cette solution se heurte souvent, on s’en doute, aux réticences des groupes gaziers. C’est pourtant cette alternative que le groupe Europe-Écologie - Les Verts des Ulis préconise, pour sa ville, lors du prochain renouvellement de la Délégation de Service Public (DSP) du Chauffage Urbain, afin de nous émanciper du gaz naturel qui, à force d’augmentations, rendra le chauffage et l’eau chaude sanitaire inaccessible, à terme, à bon nombres de nos compatriotes.

Le biogaz est un biocarburant maitrisé dans de nombreuses villes en France, petites ou grandes, comme en témoigne l’usine de méthanisation de Varennes-Jarcy (dans l'Essonne) ou bien encore l’écosite de Vert-le-Grand (toujours dans l’Essonne), qui a pour objectif, d’ici à 2014, d’alimenter entièrement le réseau de chauffage urbain d’Evry. La ville de Calais ou bien encore celle de Montpellier sont déjà dans l’utilisation quotidienne de leur usine de biogaz. A l’étranger les exemples sont légions (Etats-Unis, Indes, Pays bas …). Le marché du biogaz, produit par la digestion anaérobie dans des usines de valorisation des déchets organiques, a un potentiel très élevé, et la croissance des marchés peut être exponentielle sur certains marchés comme l'Italie, la République tchèque, le Brésil, les Etats-Unis, le Canada, l'Inde ou l'Australie. Selon l'ADEME, l'objectif est d'installer 1000 usines de valorisation des déchets par digestion anaérobie sur site d'ici 2013, et si possible 2000 d'ici 2015. Le potentiel du marché français est similaire à celui de l'Allemagne.

Le biogaz apparait donc comme une alternative crédible aux énergies fossiles et un élément important dans la nécessaire diversification des sources d'énergie à développer car, en faisant un rapide survole des zones géographiques qui nous fournissent, aujourd'hui, nos combustibles, pétrole des pays arabes, gaz de Russie ou uranium du Niger, il nous est permît de mesurer combien notre soi-disant indépendance énergétique n’est qu’une illusion propagée par des politiques inconséquents et révèle notre vulnérabilité face aux crises internationales. Au final il apparait donc que la seule indépendance énergétique possible pour la France est la voie des énergies renouvelables.

Bruno BOMBLED

dimanche 16 janvier 2011

Pourquoi s'engager avec Europe-Ecologie - Les Verts ?

En préambule précisons que ce texte n'est pas un brûlot contre les autres partis de gauche qui, s'il était besoin de le rappeler, ont tous des militants sincères et vraiment ancrés dans cette Gauche révolutionnaire et insoumise que j'aime. Des militants que l'on retrouve dans la rue, derrière les actions de solidarité avec les sans papiers, avec les SDF, avec les plus précaires et dans les luttes sociales. Remarquons l'absence, dans tous ces mouvements humanistes, des militants de l'UMP ou bien du MODEM qui préfèrent, sans doute, la blancheur moins salissante des plages estivales, aux pavés humides et froids des luttes sociales où l'on risque de croiser des ouvriers. Les seuls que l'on trouve, dans ces dignes combats, sont bel et bien des militants du PS, du PCF, des Verts, du PG, du NPA ou de LO. Qu'on se le dise, je n'ai pas d'adversaires à gauche, mon seul combat est vis-à-vis de la droite, du libéralisme, du capitalisme et pour la protection de l'environnement. Je n'ai pas d'adversaires à Gauche, je n'ai pas de temps à perdre à me battre au sein de mon propre camp.

Mais cependant je dis que les partis classiques ne se sont emparés de l'écologie uniquement pour l'utiliser comme outil de "com", de pub ou pour se refaire une virginité. Vous en conviendrez, être contre la protection de la planète, pour la pollution et contre les ours polaires serait politiquement incorrect, personne ne se fourvoierait là-dedans. Mais les partis classiques ne se sont emparés, sans compétence et sans conviction, du Développement Durable, que pour repeindre en vert leurs programmes.

Et tout cela n'est, au final, que du Greenwashing car aucun n'a vraiment pris la réelle mesure des défis environnementaux et climatiques au point de mettre l'environnement comme la priorité égale au social.

  • Aucun n'a vraiment le courage de mettre le virage vers une société durable comme axe de toute les priorités.
  • Aucun ne propose de réfléchir à l'après pétrole.
  • Aucun ne propose de réorienter l'économie vers de vrais choix qui feront baisser nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
  • Aucun n'a le courage de parler du facteur 4 qui entraînera des efforts pour tous.
  • Aucun n'a le courage, à l'instar d'un président américain, de dire qu'il y aura de la souffrance et des larmes si rien n'est anticipé.
  • Aucun ne nous dit que nous n'avons pas le choix.

Seul les écolos disent tout cela à ceux qui veulent bien l'entendre.

L'urgence ne nous laisse aucun choix. Nous ne pouvons nous contenter de mesurettes et autres demi-mesures qui ne font que maintenir en place un système qui est la cause de la dégradation climatique. Nous n'avons pas cherché à créer des problèmes. C'est bel et bien l'observation de la Terre qui nous a fait voir qu'il se passait des choses. Nous n'avons pas le choix et rappelons nous que les partis classiques, au pouvoir depuis l'après-guerre, ont fait la preuve de leur inefficacité et de leur incompétence.

  • Inefficacité en matière sociale : Ils nous ont toujours dis qu'il fallait d'abord voter Maastricht puis le traité européen et que l'Europe sociale viendrait ensuite. Nous attendons toujours et les capitalistes font toujours régner leur dictat.
  • Incompétence en matière environnementale : les émissions mondiales de GES continuent d'augmenter, la biodiversité se dégrade, les plus pauvres d'entre nous subissent les affres d'environnements pollués, des peuples deviennent des réfugiés climatiques, les fruits et légumes sont plein de phytosanitaire 
  • Le communisme, made in pays de l'Est, et le capitalisme, made in mondialisation, ont montré leurs limites en matière de social et d'environnement.

Alors je dis que la seule voie sage est de réfléchir à comment maintenir une vie humaine saine et digne sur la seule planète que nous ayons ? Mais pour cela il est bien tard, mais peut-être n'est-il pas trop tard.

C'est ainsi que "les seuls à proposer cette réflexion sont les associatifs, les milliers d'anonymes et des scientifiques, relayés par les écologistes politiques. Les seuls à proposer, sous le vocable de conversion écologique, cette évolution progressive mais volontaire vers une Europe puis un monde humainement et écologiquement durable, sont les citoyennes et les citoyens, les élu-e-s et les responsables associatifs rassemblés au sein du groupe Europe Ecologie - les Verts."

En conclusion je me permettrai de paraphraser Tonton en disant que l'on devient écologiste lorsqu'on prend conscience de l'injustice sociale et environnementale, on adhère à Europe Ecologie - les Verts lorsqu'on décide de changer l'ordre des choses, c'est-a-dire l'oppression et le désordre imposés par le capitalisme et les atteintes à l’environnement causées par le productivisme et le consumérisme et qui touchent la survie de tant de terriens.

Bruno BOMBLED