mardi 27 septembre 2011

Félicitations à notre Camarade

Jean-Vincent Placé accueille ses nouvelles responsabilités avec "fierté" 

Le groupe Europe-Ecologie des Ulis partage cette fierté
avec son camarade Ulissien.


« Aujourd'hui, les Françaises et les Français, par l'intermédiaire de leurs grands électeurs (...) ont donné la majorité à la gauche et aux écologistes ce soir et c'est beaucoup de responsabilités. C'est beaucoup de responsabilités pour s'opposer à la politique destructrice de Nicolas Sarkozy, c'est aussi beaucoup de responsabilités pour l'année prochaine, pour aller gagner l'élection présidentielle, pour aller gagner l'élection législative ».

Le groupe des Ulis te souhaite, avec les 10 autres sénateurs écologistes, plein de réussites dans l'urgente reconversion écologique de notre société et également plein de satisfactions personnelles dans ces nouvelles fonctions.

Nous t’adressons toutes nos félicitations.

jeudi 8 septembre 2011

Eva Joly : «Un clan a pris le pouvoir dans notre pays »

Eva Joly, candidate à la présidentielle d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), analyse le climat de cette rentrée politique. Et réagit à l’annonce, hier, de la démission de Laurence Vichnievsky de son poste de porte-parole d’Europe Ecologie-les Verts suite à la polémique déclenchée aux journées d’été du mouvement, mi-août, par la publication d’une tribune dans Libération où elle prônait une orthodoxie budgétaire à rebours du programme d’Eva Joly.

La démission de Laurence Vichnievsky est-elle un coup porté à votre campagne ?

Laurence et moi, c’est une amitié de vingt-cinq ans que rien ne peut altérer. Nous avons traversé bien des épreuves ensemble [toutes deux partageaient le même bureau lorsqu’elles étaient juges d’instruction au pôle financier du tribunal de Paris dans l’affaire Elf, ndlr]. Ses positions appartiennent à un courant de pensée. Il n’est pas anormal qu’il soit représenté à Europe Ecologie. Je comprends qu’elle préfère laisser le porte-parolat pour être libre de développer sa vision économique et financière, avec laquelle je suis en désaccord. Pour moi, cela ne change rien, je souhaite qu’elle fasse partie de ma campagne. Je serai d’ailleurs demain avec elle à Marseille.

Après votre campagne de la primaire axée sur «l’écologie de combat» face à Nicolas Hulot, comment comptez-vous rassembler ?

Mon objectif aujourd’hui est de réussir le rendez-vous entre l’écologie et les Français. Le système financier est malade. Tout comme le système d’exploitation sauvage des ressources et des matières premières. Il faut donc changer de paradigme pour les réguler. Ce que je veux, ce n’est pas me recentrer mais prouver que nous portons des solutions plus sages, plus justes et plus durables.

La crise et la menace de récession ne font-ils pas passer l’écologie pour un luxe ?

Au contraire, c’est une nécessité, puisque les crises écologique, financière et sociale sont liées ! Et que nous sommes les seuls à les traiter ensemble. Après la crise de 2008, le mouvement néolibéral, malheureusement majoritaire en Europe, n’a pas réagi. La Grèce a besoin d’un plan Marshall et pas qu’on lui impose des sacrifices tellement lourds qu’ils n’ont aucune chance d’être réalisés. Si nous sommes si lents et si petits joueurs dans notre réponse à la crise, c’est parce que c’est toujours l’oligarchie des grands établissements financiers qui décide. La crise de l’euro ne peut se résoudre que par la mutualisation de la dette et l’émission d’eurobonds [obligations à taux unique garanti par l’UE]. L’Europe, c’est un navire qui n’est pas achevé et affronte la tempête. On va voir si on est capable de le consolider pour qu’il arrive à bon port.

Affaire Bettencourt, écoutes de journalistes par le pouvoir, cette rentrée se déroule dans un drôle de climat…

Ces affaires sont le symptôme du fait que c’est un clan qui a pris le pouvoir dans notre pays. Un clan qui privatise les institutions à son profit et notamment la justice. Je n’ai pas de mots assez forts pour dire combien cela m’indigne qu’on utilise les services du contre-espionnage pour trouver les sources des journalistes ou contre les magistrats pour les dessaisir. Comme si les magistrats et les journalistes étaient les ennemis. Ce n’est pas une question de sécurité intérieure. S’il y a des fuites, cela relève du droit pénal classique : on porte plainte et on laisse un juge enquêter dans le cadre de la loi. S’affranchir des règles, mentir devant la représentation nationale, cela veut dire qu’il n’y a plus de limites. Brice Hortefeux a menti en affirmant que la DCRI [Direction centrale du renseignement intérieur] «n’est pas la Stasi, son rôle n’est pas de tracasser les journalistes». En Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Etats-Unis ou dans les pays nordiques, ce gouvernement n’aurait pas survécu vingt-quatre heures !

Quand François Hollande se donne pour objectif de réduire à 50% l’électricité d’origine nucléaire en 2025, c’est une main tendue aux écologistes ?

C’est un pas. Mais il n’a pas encore complètement intégré Fukushima. Il va falloir, pour s’entendre avec nous, que nous prenions la décision de sortir du nucléaire non pas à 50% mais à 100%. Et sur une durée à déterminer avec les experts, mais de l’ordre de vingt-cinq ans.

Martine Aubry est plus écolo-compatible ?

Je suis candidate pour porter le projet écologiste, pas pour choisir le candidat socialiste. Toutefois, j’observe qu’elle a exprimé plus tôt et plus clairement son ouverture à la sortie du nucléaire.

Avez-vous des réserves, comme elle, sur l’attitude de Dominique Strauss-Kahn envers les femmes ?

Les images de son retour en France, sous les applaudissements, me heurtent. Ce n’est pas le retour d’un héros. J’ai l’impression que cela anéantit des dizaines d’années de lutte contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes.

Par MATTHIEU ECOIFFIER
liberation.fr

dimanche 4 septembre 2011

UMP : après Joly la Norvégienne, Placé, « notre Coréen national »

Alain Marleix (UMP), a raillé le Vert Jean-Vincent Placé, « notre Coréen national ». Des propos que « regrette » Jean-François Copé.
 
Il y a eu l'Auvergnat de Brice Hortefeux et la Norvégienne de François Fillon ; voici le Coréen d'Alain Marleix, le spécialiste du découpage électoral à l'UMP, à propos de l'écologiste Jean-Vincent Placé. Les journées d'été du parti commencent fort.

L'interview recueillie par Public Sénat est anodine, elle porte sur ses pronostics pour les élections sénatoriales à venir : l'ancien secrétaire d'Etat Alain Marleix n'est pas inquiet pour son parti. Mais soudain, il a ces mots :

« Dans l'Essonne, […] notre Coréen national, Jean-Vincent Placé, va avoir chaud aux plumes. »

A priori, aucune raison à cette sortie, au contraire de Fillon qui avait dérapé en répondant aux critiques d'Eva Joly sur le 14 Juillet. Sauf si l'on connaît le visage de Jean-Vincent Placé, et que l'on sait qu'il est né à Séoul et a été adopté.

Jean-Vincent Placé, candidat aux sénatoriales et conseiller politique de Cécile Duflot, réagit auprès de Rue89 :

« C'est un scandale absolu, et je suis rarement scandalisé. Aujourd'hui il s'agit de moi, mais demain il dira de Manuel Valls “notre Espagnol national” ou de Rachida Dati “notre Marocaine nationale”, ou encore de Rama Yade “notre Sénégalaise nationale”.

Je pense à mes parents [adoptifs, ndlr]. Le fait d'être coréen n'est bien sûr pas une infamie. Mais tout simplement, je suis français depuis 34 ans et uniquement français. »

Comme tous les enfants adoptés sous forme plénière, Jean-Vincent Placé est français par filiation. La loi française dit même qu'il est « réputé être né français ». Contrairement aux premiers commentaires suscités par la sortie de Marleix, Placé n'est pas « naturalisé » (comme l'est par exemple Manuel Valls, dont les parents sont espagnols).

Sonné, Placé a tweeté :

« Marleix parle de moi à Marseille “notre Coréen national”. Racisme, xénophobie, connerie, beauferie ? On a tout à la fois. »

Il devait ensuite envoyer un communiqué à l'AFP, dont voici la teneur :

« J'ai été adopté en 1975 par une famille normande, naturalisé deux ans plus tard, fait toute ma scolarité, mes études et toute ma vie professionnelle en France.

J'ai travaillé à l'Assemblée nationale, je suis vice-président du conseil régional d'Ile-de-France et même chevalier de l'Ordre national du mérite. Je suis connu pour l'amour que je porte à ma patrie d'adoption et tout ce que monsieur Marleix trouve à dire pour me qualifier c'est “notre Coréen national”.

Cela démontre une fois de plus la “lepénisation” avancée de l'UMP après les propos condamnés de monsieur Hortefeux sur “l'Auvergnat”, le débat scandaleux sur la binationalité porté par l'extrême droite populaire et les attaques indignes d'un Premier ministre de monsieur Fillon à l'encontre d'Eva Joly.

Pour monsieur Marleix, manifestement, seul le sang donne le droit d'être français. C'est une honte qu'un élu de la République puisse tenir de tels propos. »

Cécile Duflot s'en mêle

Fin connaisseur de la carte électorale, réputé pour sa discrétion, Marleix, ancien journaliste diplômé de l'ESJ de Lille, a rapidement rejoint le quotidien gaulliste La Nation.

C'était un proche de Charles Pasqua, dont il a été le conseiller, en 1986, au ministère de l'Intérieur. Depuis une dizaine d'années, c'est le spécialiste du « charcutage électoral » à l'UMP.

Selon nos informations, Cécile Duflot s'apprêtait à demander à Jean-François Copé, le patron de l'UMP, qu'il présente ses excuses. Elles sont venues dans l'après-midi, sur Twitter et lors d'un point presse donné par le secrétaire général du parti majoritaire, à Marseille, devant des journalistes dont l'envoyée spéciale de Rue89 :

« Les propos d'Alain Marleix sur Jean-Vincent Placé sont maladroits. Je les regrette, je les récuse. »

« Nous ne choisissons pas notre pays d'accueil »

Alain Marleix va devoir s'expliquer auprès des familles adoptives et des adoptés qui ne vont pas aimer, mais pas du tout, ce coup bas.

David Hamon, président de l'association Racines coréennes (Association française des adoptés d'origine coréenne), membre du Conseil supérieur de l'adoption, nous a envoyé de courrier dans la soirée de samedi :

« Je tenais à vous faire savoir que les propos vexants, choquants et outranciers tenus par M.Marleix à l'encontre de M.Place ont profondément choqués l'ensemble des Adoptés, coréens et d'ailleurs.

Ces propos sont navrants et inquiétants sur la légitimité de notre lien de filiation.

En matière d'adoption internationale au cas présent, nous ne choisissons pas notre pays d'accueil. Si celui-ci ne nous considère pas comme un de ses citoyens à part entière, où va-t-on ? »

Jointe par Rue89, Geneviève Miral, présidente de l'association « Enfance et familles d'adoption », soupire :

« Une fois de plus, nos enfants sont renvoyés à leurs apparences extérieures, comme si ce qui les définissait exclusivement, c'était leur origine. Et parmi les enfants adoptés de “couleur”, ceux d'origine asiatique ne sont pas épargnés par le racisme. »

Par Rue89

jeudi 1 septembre 2011

Surveillance des journalistes : le naufrage moral de la droite

Le Monde a révélé aujourd'hui que la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – le contre-espionnage français – a procédé à l'examen des appels téléphoniques passés par l'un de ses journalistes, afin de tenter d'identifier ses sources. Les autorités françaises, et en premier lieu, le Président de la République ont couvert et probablement ordonné des actions illégales mais ont également sciemment menti.

L'affaire Woerth-Bettencourt résume le naufrage moral d'une droite qui se croit toute puissante : collusion avec les ultra-riches, confusion entre intérêt public et intérêts privés, surveillance des médias, obstruction au bon déroulement de la justice,...

Plusieurs ministres ou anciens ministres doivent désormais s'expliquer publiquement. Nous demandons le remplacement rapide de Bernard Squarcini à la direction central du renseignement intérieur dont on peut craindre qu'elle soit aujourd'hui clairement détournée de sa fonction. Toute la lumière doit être faite sur cette sinistre affaire.

Le ministre de l'éducation nationale devrait savoir que plus que les leçons de morale annoncées de manière démagogique, l'exemplarité est très pédagogique. Il serait sans doute utile que ce soit au conseil des ministres qu'il propose d'étudier comme il l'a annoncé : "le vrai/le faux, le respect des règles, le courage, la franchise, le droit a l'intimité."

Des leçons doivent être également tirées : EELV réclame l'indépendance du parquet, une réelle loi sur la prévention des conflits d'intérêts et attend que le renseignement intérieur français fasse respecter la loi au lieu de l'enfreindre.

Cécile Duflot, Secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts