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mardi 29 mai 2012

Sur le plateau de Saclay, les derniers paysans de Paris

Le vent souffle sur le plateau de Saclay et dessine des vagues qui filent dans les champs d'orge. Nadine Vilain avance sur le chemin agricole bordé de coquelicots, montrant ce qu'il restera bientôt de son exploitation : sur les 40 hectares, seule une parcelle de 13 hectares devrait être épargnée des constructions. Juste à côté passe la N118 - route nationale qui coupe en deux le plateau et rejoint Paris à une quinzaine de kilomètres. Derrière, les bâtiments de Supélec et d'autres grandes écoles ont déjà poussé en lisière des champs, prémices du projet de cluster scientifique et technologique qui doit s'installer sur les terres du plateau francilien, dans le cadre du Grand Paris.



Ce n'est pas pour elle que Nadine Vilain s'inquiète, mais pour sa fille, Élodie. Et c'est par son époux, qui exploitait en fermage des terres du Plateau, que commence son récit : "Il est décédé en 1999 d'un cancer du cœur. Mes deux filles étant mineures, un juge des tutelles m'a conseillé de ne pas laisser tomber l'exploitation, au cas où l'une d'entre elles souhaiterait reprendre l'activité." Ce fut le cas : après son bac et quelques réorientations, la cadette se sent une vocation d'agricultrice, spécialité maraîchage bio et équitation. "Avec le cancer de mon mari, à 45 ans, on s'est posé des questions... Elle ne veut pas toucher aux produits chimiques", dit sa mère.

Un dernier diplôme à remporter et Elodie Vilain sera fin prête pour s'implanter, dès cet été, sur l'exploitation paternelle, avec un projet de ferme pédagogique et de vente directe de fruits et légumes bio sous le bras. Elle a déjà racheté le hangar contenant charrue, herse, semeuse et autres matériels onéreux. Mais voilà, "arrive sur ça le projet du Grand Paris", lâche Nadine Vilain. Et la possible amputation de plus de deux tiers des terres de l'exploitation. "Ça remet complètement en question mon installation", s'inquiète Elodie.

UN AVENIR EN SUSPENS

Une dizaine d'agriculteurs exploitent les terres du plateau de Saclay. Comme Elodie Vilain, cinq exploitations au total doivent être touchées par le projet de cluster, selon l'association Terre et Cité. Deux, selon l’Établissement public Paris-Saclay (EPPS) pilotant ce vaste chantier - qui doit voir sortir de terre un campus universitaire, des écoles et entreprises du secteur scientifique et technologique, des milliers de logements et un métro.

Il y a Emmanuel Laureau et sa ferme de la Martinière, construite au XIXe siècle et exploitée par sa famille depuis plusieurs générations, qui pourrait perdre près d'un tiers de ses 220 hectares - ce qui menacerait, selon l'agriculteur, la viabilité et l'avenir de son exploitation. Il y a Emmanuel Vandame, dont un champ doit être traversé par le futur métro aérien et dont une partie des terres est menacée par le transfert d'un golf. D'après Dorian Spaak, de l'association Terre et Cité, il y a aussi la famille Trubuil, et les terres expérimentales de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique).

Pour Antoine du Souich, directeur développement durable à l'EPPS, tout va rentrer dans l'ordre, notamment en redistribuant les terres des agriculteurs qui partent à la retraite sans repreneurs. "Les voyants sont au vert", assure-t-il. Dans le cas d’Élodie Vilain, en cas d'échec d'un accord à l'amiable, "l'EPPS pourrait acquérir ces terrains par voie d'expropriation", annonce le fonctionnaire. Tout en s'engageant à trouver une solution pour permettre son installation, et plus généralement, "à encourager les échanges entre la ville et l'agriculture".

Mais ce qui pèse le plus sur les agriculteurs franciliens, c'est le manque de visibilité, et donc de confiance, concernant l'avenir de leurs terres, sans cesse menacées par l'avancée de l'urbanisation. "Il y a trois ans, j'ai acheté une moissonneuse-batteuse. Puis j'ai perdu 30 hectares. Ça va donc être plus long de rentabiliser l'engin... Comment investir correctement si on n'a pas de vision claire, à long terme, de notre entreprise ?" interroge Emmanuel Vandamme. "S'ils veulent prendre ces champs, qu'ils les prennent, mais pas à petit feu comme ça !" proteste-t-il.

UN ÎLOT AGRICOLE SANCTUARISÉ

"Chez les agriculteurs du plateau, l'idée plane que la disparition totale des terres est déjà programmée", note Bernard Saugier, ex-président de l'Académie de l'agriculture et membre de Terre et Cité. Selon un rapport de l'EPPS (document PDF), 977 hectares de terres agricoles, soit un quart des surfaces cultivées du plateau, ont été perdues depuis 1982. Une urbanisation en mitage, sans vision d'ensemble, au coup par coup.

Pourtant, les terres du plateau de Saclay sont considérées comme les plus fertiles de France et parmi les plus fertiles d'Europe. Les rendements de blé moyens oscillent entre 85 et 90 quintaux par hectare sur le plateau, pour 74 qx/ha en France et 56 qx/ha en Europe. "On fait pousser de l'orge d'hiver, du blé, parfois du maïs et du colza... Tout cela sans jamais irriguer", assure Nadine Vilain. "Ce sont des terres limoneuses, avec en souterrain une épaisse couche d'argile qui retient l'eau, explique Dorian Spaak. Historiquement, le plateau était un marécage, avant d'être drainé par Louis XIV pour alimenter le jardin du château de Versailles. C'est grâce à ces conditions naturelles et à cette intervention humaine qu'il est devenu un territoire agricole très fertile." Aujourd'hui encore, rigoles et étangs forment le système vasculaire du plateau.

La majeure partie de ces terres agricoles sont toutefois sanctuarisées par la loi relative au Grand Paris de juin 2010 : 2 300 hectares sont inscrits dans une zone de protection "intouchable", pour 340 hectares destinés à être aménagés. "Ce sont des années de mobilisation pour en arriver à cette carte", note Jean-Francis Rimbert, élu local Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et vice-président de la communauté d'agglomération du plateau de Saclay (CAPS). Au-delà de ce compromis, les points de friction portent désormais sur le tracé précis de cette zone - qui sera déterminé par décret, après enquête publique, d'ici à l'automne prochain, selon l'EPPS.

POUR UNE AGRICULTURE PÉRIURBAINE

Derrière la question du nombre d'hectares à conserver, se pose aussi celle du type d'agriculture le mieux adapté à cette situation périurbaine, en pleine région parisienne.

Loin de s'appuyer sur le marché francilien, l'agriculture saclaysienne est encore dominée par de vastes exploitations céréalières dont la production est en partie destinée à l'exportation. Mais les choses bougent. "On a tous fait des efforts pour se repositionner par rapport à la demande", estime Nadine Vilain. Alors que son mari vendait ses fruits et légumes à la sortie de la gare du RER B Lozère, sa fille a aussi prévu de se lancer dans le maraîchage et la vente directe.

Pionnière dans le domaine, la Ferme de Viltain propose de venir cueillir directement ses fruits, légumes et fleurs dans son jardin potager. Charles Monville élève des poulets bio. Une Amap (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), les Jardins de Cérès, s'est installée. Et les Jardins de Cocagne, une association qui fait de la réinsertion sociale et professionnelle par le maraîchage, s'installent cet été dans une ferme anciennement tenue par les bonnes sœurs de l'abbaye de Vauhallan.

Quant à Emmanuel Vandame, il a converti ses 230 hectares à l'agriculture biologique, fabrique et vend son pain. "Je ne lutte pas contre les bulldozers, car on va perdre. Je préfère apprendre à m'adapter, dit l'agriculteur francilien, de guerre lasse. Sur le plateau, on devrait s'associer davantage pour se rendre utiles aux citoyens qui nous entourent. On pourrait inonder le marché local, ambitionne-t-il. Quand il n'y aura plus de pétrole, ils seront bien contents de manger des légumes de Saclay plutôt que ceux importés d'Espagne ou du Chili."

Angela Bolis (lemonde.fr)

Qu'Emmanuel VANDAME se rassure, tout n'est pas perdu, les écologistes se battent de toute leur énergie, Cécile DUFLOT est en charge du Grand Paris ... la guerre contre le bétonnage et la mégalomanie n'est pas encore perdue.

EELV-Les Ulis
 

jeudi 19 avril 2012

Grand meeting d'Eva Joly hier au cirque d'hivers


Très offensive sur le fond, très à l'aise dans la forme, ainsi est apparue Eva Joly mercredi 18 avril, lors de son meeting final au Cirque d'Hiver, à Paris. Les militants avaient à l'évidence répondu présents : la salle était pleine, il fallut en ouvrir une seconde, et quelques dizaines de personnes en furent réduits à regarder de l'extérieur les discours sur un écran géant, douchés par une pluie fine et glacée.

Si certaines figures du mouvement n'avaient pas fait le déplacement, tels l'ancien ministre de l'environnement du gouvernement Jospin, Yves Cochet, et l'ex porte-parole du mouvement Laurence Vichnievsky, Mme Joly a pu compter sur la présence de nombreux poids lourds du parti, qui avaient, au moins ce soir là, choisi de faire taire leurs divergences. Aux premiers rangs de la salle étaient assis côte à côte Jean-Vincent Placé, Daniel Cohn-bendit, Cécile Duflot, patronne du mouvement, Noël Mamère, Dominique Voynet, l'euro-député Yannick Jadot, José Bové et Michèle Rivasi, une proche de la candidate.

Si l'intervention de Daniel Cohn-Bendit fut structurée autour de la nécessité de convaincre la société de la nécessité de la transition écologique grâce au dialogue et aux débats, la candidate avait opté, elle, pour un discours de combat. Mme Joly n'a pas manqué de rappeler la dureté de sa campagne, avec une écologie "constamment sous le boisseau" et sa personne "critiquée sans nuances" : "La bataille fut rude pour nos idées. La campagne fut rude pour ma personne", tout en décrivant sa campagne sous un jour flatteur : "J'ai porté le drapeau vert de l'espoir, c'est à dire le triomphe de la vérité sur le mensonge, la victoire de la volonté sur la lâcheté, et la supériorité de la raison sur les fantasmes." La candidate a dit assumer ses "maladresses" : "Mon accent, mon débit lent, mon incapacité à mentir", et a affirmé se tenir devant les militants "avec modestie" : "Je ne suis pas une oratrice, je m’en excuse. Si je m’adresse davantage au cortex qu’aux tripes, c’est que le monde est complexe.."

Elle s'est posée en championne de la lutte contre la démagogie, expliquant "quelque chose en moi refuse de fonder la politique sur la tyrannie de l'émotion" avant d'assurer qu'elle ne saurait être "la candidate du baratin et du bla-bla mais la candidate de l’écologie, du possible et du nécessaire". Elle n'a pas manqué d'évoquer son "sens éthique". Pour mieux mobiliser son camp, Mme Joly s'est également posée en pire adversaire de Marine Le Pen, "représentante du parti de la haine", expliquant qu'elle avait choisi de ne pas la nommer, "parce qu'elle est innommable". La salle l'a chaleureusement applaudie ; puis, la candidate a confié aux militants les leçons qu'elle avait retirées de ses années dans la magistrature. "J'ai du affronter les forces dominantes pour démêler l'écheveau de mensonge et de corruption qui se présentait devant mes yeux incrédules." Mme Joly a confié à quel point cette expérience l'avait marquée. "C'est un secret terrible. Et une fois que vous avez regardé en face ce secret, votre vie en est bouleversée. Ils n'ont aucune limite. Ceux qui pensent qu'une mallette de billets vaut plus qu'un million de bulletins de vote sont prêts à tout", a-t-elle confié, se plaignant d'être "vouée aux gémonies" parce qu'elle "pose des questions qui dérangent". Enfin, Eva Joly s'est présentée, comme elle aime à le faire, comme "la candidate du refus du mépris de classe", épinglant les élites, sûre de plaire à son public : "Quelques uns pensent tout savoir parce que dans leurs grandes écoles on leur a dit qu'ils sont l'élite, la crème de la crème, la classe supérieure et infaillible."

Mme Joly n'a pas manqué de livrer son bilan du sarkozysme : "Le roman d'un tricheur", "une vaste supercherie, une escroquerie réactionnaire, un abus de pouvoir basé sur une abus de faiblesse". Elle a achevé son intervention par une déclaration d'amour aux militants : "C'est avec vous que je me sens bien, que je me sens capable de résister aux forces de l'argent pour offrir une autre politique aux habitantes et aux habitants de ce pays", les exhortant à voter pour elle afin de "battre la droite bling-bling et réveiller la vieille Gauche".

Anne-Sophie Mercier
http://mobile.lemonde.fr

mercredi 11 avril 2012

Hommage à Raymond AUBRAC


Raymond AUBRAC, Résistant de la première heure à la dernière minute

EELV a appris avec tristesse ce matin la mort de Raymond AUBRAC, résistant de la première heure à la dernière minute. Avec sa femme, Lucie, ils auront été, toute leur vie, des militants infatigables des Droits humains et de la liberté.

Victime de l'antisémitisme, grand résistant, co-fondateur du mouvement Libération, militant contre la guerre du Viet-Nam, sa vie a épousé la majorité des combats de notre siècle. La vie de Raymond AUBRAC n'est pas seulement une leçon mais également un message. Celui de la transmission, de la mémoire et de l'esprit de Résistance, aux générations futures. Le 14 juillet dernier encore, à la Bastille, il lançait un appel à une République libre, égale et fraternelle. Le meilleur hommage que nous pourrons rendre, toutes et tous, à Raymond AUBRAC c'est de porter à notre tour ses valeurs.

Europe Écologie les Verts adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et ses amis et assure vouloir rendre vivant l'héritage qu'il nous a légué.

Cécile DUFLOT
Secrétaire nationale Europe Ecologie les Verts

Photo : Lucie et Raymond Aubrac, dans les années 1940. ©MORRIS RAYMOND-SIPA

dimanche 8 avril 2012

Haïdar EL ALI Ministre de l'Ecologie et de la Protection de la nature du Sénégal

Europe Écologie Les Verts - les Ulis salue la nomination d'Haïdar EL ALI au poste de Ministre de l'Ecologie et de la Protection de la nature du Sénégal

Haïdar EL ALI, qui compte parmi les écologistes les plus influents de la planète, vient d'accepter le poste de Ministre de l'Ecologie et de la Protection de la nature au sein du nouveau gouvernement de la République du Sénégal. Cette nomination intervient dans un pays qui vient d'insuffler un espoir démocratique qui fait événement en Afrique et dans le monde.

Haïdar EL ALI est un écologiste de terrain. Responsable de l'Océanium de Dakar, il a su associer les pêcheurs et les paysans sénégalais dans la lutte pour la préservation et la restauration des écosystèmes, condition du maintien durable de leur activité. De même, il a été parmi les premiers acteurs de la préservation de la mangrove, entraînant la replantation de 30 000 millions d'arbres.

Elu "Homme de l'année 2002" au Sénégal, Haïdar EL ALI est reconnu pour sa détermination, sa sincérité et sa lutte contre toutes les corruptions. Il a d'ailleurs échappé à plusieurs tentatives d'assassinat.

Il y a quelques jours à peine, Haïdar EL ALI accueillait à Dakar, pour la première fois sur le continent africain, le congrès des Verts mondiaux. Cécile DUFLOT, secrétaire nationale d'EELV, Jean-Philippe MAGNEN, délégué à l'international, ont pu échanger avec lui sur les enjeux majeurs du développement économique durable et la création d'emplois verts, le changement climatique et l'énergie.

EELV apporte tout son soutien à Haïdar EL ALI, dans les politiques environnementales à mener d'urgence au Sénégal. Elles permettront d'agir sur le quotidien des Sénégalais et donneront en même temps un signe fort pour l'écologie, avec des répercussions positives à l'échelle internationale : lutte contre le pillage des ressources naturelles et leur gâchis, préservation des ressources halieutiques contre la surpêche… EELV sera présent aux côtés d'Haïdar EL ALI notamment lorsqu'en 2013 l'Europe réformera sa politique commune de la pêche.

À l'heure où la séquence présidentielle française subit la tentation d'escamoter l'urgence écologique, la nomination d'Haïdar EL ALI est une excellente nouvelle pour tous les promoteurs d'un monde durable, pour tous les défenseurs de la démocratie et de l'environnement.

Europe Écologie Les Verts
Groupe des Ulis

dimanche 4 septembre 2011

UMP : après Joly la Norvégienne, Placé, « notre Coréen national »

Alain Marleix (UMP), a raillé le Vert Jean-Vincent Placé, « notre Coréen national ». Des propos que « regrette » Jean-François Copé.
 
Il y a eu l'Auvergnat de Brice Hortefeux et la Norvégienne de François Fillon ; voici le Coréen d'Alain Marleix, le spécialiste du découpage électoral à l'UMP, à propos de l'écologiste Jean-Vincent Placé. Les journées d'été du parti commencent fort.

L'interview recueillie par Public Sénat est anodine, elle porte sur ses pronostics pour les élections sénatoriales à venir : l'ancien secrétaire d'Etat Alain Marleix n'est pas inquiet pour son parti. Mais soudain, il a ces mots :

« Dans l'Essonne, […] notre Coréen national, Jean-Vincent Placé, va avoir chaud aux plumes. »

A priori, aucune raison à cette sortie, au contraire de Fillon qui avait dérapé en répondant aux critiques d'Eva Joly sur le 14 Juillet. Sauf si l'on connaît le visage de Jean-Vincent Placé, et que l'on sait qu'il est né à Séoul et a été adopté.

Jean-Vincent Placé, candidat aux sénatoriales et conseiller politique de Cécile Duflot, réagit auprès de Rue89 :

« C'est un scandale absolu, et je suis rarement scandalisé. Aujourd'hui il s'agit de moi, mais demain il dira de Manuel Valls “notre Espagnol national” ou de Rachida Dati “notre Marocaine nationale”, ou encore de Rama Yade “notre Sénégalaise nationale”.

Je pense à mes parents [adoptifs, ndlr]. Le fait d'être coréen n'est bien sûr pas une infamie. Mais tout simplement, je suis français depuis 34 ans et uniquement français. »

Comme tous les enfants adoptés sous forme plénière, Jean-Vincent Placé est français par filiation. La loi française dit même qu'il est « réputé être né français ». Contrairement aux premiers commentaires suscités par la sortie de Marleix, Placé n'est pas « naturalisé » (comme l'est par exemple Manuel Valls, dont les parents sont espagnols).

Sonné, Placé a tweeté :

« Marleix parle de moi à Marseille “notre Coréen national”. Racisme, xénophobie, connerie, beauferie ? On a tout à la fois. »

Il devait ensuite envoyer un communiqué à l'AFP, dont voici la teneur :

« J'ai été adopté en 1975 par une famille normande, naturalisé deux ans plus tard, fait toute ma scolarité, mes études et toute ma vie professionnelle en France.

J'ai travaillé à l'Assemblée nationale, je suis vice-président du conseil régional d'Ile-de-France et même chevalier de l'Ordre national du mérite. Je suis connu pour l'amour que je porte à ma patrie d'adoption et tout ce que monsieur Marleix trouve à dire pour me qualifier c'est “notre Coréen national”.

Cela démontre une fois de plus la “lepénisation” avancée de l'UMP après les propos condamnés de monsieur Hortefeux sur “l'Auvergnat”, le débat scandaleux sur la binationalité porté par l'extrême droite populaire et les attaques indignes d'un Premier ministre de monsieur Fillon à l'encontre d'Eva Joly.

Pour monsieur Marleix, manifestement, seul le sang donne le droit d'être français. C'est une honte qu'un élu de la République puisse tenir de tels propos. »

Cécile Duflot s'en mêle

Fin connaisseur de la carte électorale, réputé pour sa discrétion, Marleix, ancien journaliste diplômé de l'ESJ de Lille, a rapidement rejoint le quotidien gaulliste La Nation.

C'était un proche de Charles Pasqua, dont il a été le conseiller, en 1986, au ministère de l'Intérieur. Depuis une dizaine d'années, c'est le spécialiste du « charcutage électoral » à l'UMP.

Selon nos informations, Cécile Duflot s'apprêtait à demander à Jean-François Copé, le patron de l'UMP, qu'il présente ses excuses. Elles sont venues dans l'après-midi, sur Twitter et lors d'un point presse donné par le secrétaire général du parti majoritaire, à Marseille, devant des journalistes dont l'envoyée spéciale de Rue89 :

« Les propos d'Alain Marleix sur Jean-Vincent Placé sont maladroits. Je les regrette, je les récuse. »

« Nous ne choisissons pas notre pays d'accueil »

Alain Marleix va devoir s'expliquer auprès des familles adoptives et des adoptés qui ne vont pas aimer, mais pas du tout, ce coup bas.

David Hamon, président de l'association Racines coréennes (Association française des adoptés d'origine coréenne), membre du Conseil supérieur de l'adoption, nous a envoyé de courrier dans la soirée de samedi :

« Je tenais à vous faire savoir que les propos vexants, choquants et outranciers tenus par M.Marleix à l'encontre de M.Place ont profondément choqués l'ensemble des Adoptés, coréens et d'ailleurs.

Ces propos sont navrants et inquiétants sur la légitimité de notre lien de filiation.

En matière d'adoption internationale au cas présent, nous ne choisissons pas notre pays d'accueil. Si celui-ci ne nous considère pas comme un de ses citoyens à part entière, où va-t-on ? »

Jointe par Rue89, Geneviève Miral, présidente de l'association « Enfance et familles d'adoption », soupire :

« Une fois de plus, nos enfants sont renvoyés à leurs apparences extérieures, comme si ce qui les définissait exclusivement, c'était leur origine. Et parmi les enfants adoptés de “couleur”, ceux d'origine asiatique ne sont pas épargnés par le racisme. »

Par Rue89

jeudi 1 septembre 2011

Surveillance des journalistes : le naufrage moral de la droite

Le Monde a révélé aujourd'hui que la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – le contre-espionnage français – a procédé à l'examen des appels téléphoniques passés par l'un de ses journalistes, afin de tenter d'identifier ses sources. Les autorités françaises, et en premier lieu, le Président de la République ont couvert et probablement ordonné des actions illégales mais ont également sciemment menti.

L'affaire Woerth-Bettencourt résume le naufrage moral d'une droite qui se croit toute puissante : collusion avec les ultra-riches, confusion entre intérêt public et intérêts privés, surveillance des médias, obstruction au bon déroulement de la justice,...

Plusieurs ministres ou anciens ministres doivent désormais s'expliquer publiquement. Nous demandons le remplacement rapide de Bernard Squarcini à la direction central du renseignement intérieur dont on peut craindre qu'elle soit aujourd'hui clairement détournée de sa fonction. Toute la lumière doit être faite sur cette sinistre affaire.

Le ministre de l'éducation nationale devrait savoir que plus que les leçons de morale annoncées de manière démagogique, l'exemplarité est très pédagogique. Il serait sans doute utile que ce soit au conseil des ministres qu'il propose d'étudier comme il l'a annoncé : "le vrai/le faux, le respect des règles, le courage, la franchise, le droit a l'intimité."

Des leçons doivent être également tirées : EELV réclame l'indépendance du parquet, une réelle loi sur la prévention des conflits d'intérêts et attend que le renseignement intérieur français fasse respecter la loi au lieu de l'enfreindre.

Cécile Duflot, Secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts

lundi 30 mai 2011

Cécile Duflot restera à la tête d'Europe Ecologie-Les Verts

PARIS (Reuters) - Cécile Duflot sera réélue secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV) la semaine prochaine après avoir obtenu 50,59% des voix des militants sur sa motion, selon un communiqué publié dimanche.

La motion défendue par Daniel Cohn-Bendit n'a recueilli que 26,29% des voix des 6.500 votants, sur 17.930 inscrits, avant la primaire écologiste en vue de l'élection présidentielle de 2012 qui devra départager Eva Joly et Nicolas Hulot le 24 juin prochain ou le 9 juillet en cas de second tour.

Cécile Duflot, qui dirige le mouvement écologiste depuis 2006, sera donc réélue secrétaire nationale d'EE-LV lors du vote des délégués qui aura lieu au Congrès de La Rochelle samedi et dimanche prochain et les écologistes tenteront de se rassembler.

Yves Clarisse

samedi 28 mai 2011

Cécile Duflot : " Les écologistes sont aujourd'hui les héritiers du projet de gauche "

Avant le congrès d'Europe Ecologie-Les Verts, début juin, la secrétaire nationale explique comment le parti doit peser sur la gauche

Six mois après la création d'Europe Écologie - Les Verts, les écologistes tiennent leur premier congrès, qui voit Daniel Cohn-Bendit contester la légitimité et le fonctionnement de la secrétaire nationale, Cécile Duflot. Les militants doivent se retrouver pour élire leur direction les 3 et 4 juin à La Rochelle. Deux jours plus tard, le 6 juin, s'ouvrira la primaire qui doit départager Eva Joly et Nicolas Hulot. Un premier débat doit avoir lieu à Toulouse.

Cécile Duflot défend son bilan, revient sur la situation de la gauche et son souhait de voir les écologistes peser sur un futur contrat de gouvernement avec les socialistes.

Le retrait de Dominique Strauss-Kahn change-t-il la donne pour les écologistes ?

Quoi qu'il arrive, je défends une candidature des écologistes. Elle est nécessaire pour défendre notre projet. L'enjeu, c'est comment l'écologie peut revivifier le projet de transformation sociale du XXIe siècle dans un nouveau tandem entre le PS et les écologistes.
On voit à quel point les ressorts sociaux-démocrates sont fatigués, même si le PS reste le parti dominant à gauche du fait d'un système électoral qui reproduit le paysage politique classique. Sur les caractéristiques des différents candidats socialistes, j'ai essayé d'en dire le moins possible, car ce n'est pas le rôle de la secrétaire nationale d'Europe Ecologie - Les Verts. Mais comme je ne suis pas d'un bloc, j'avais exprimé un sentiment de décalage avec la fonction de DSK.

Vous aviez dit que cela vous " chiffonnait le nez "...

C'était une formule spontanée pour évoquer la situation d'un directeur du Fonds monétaire international " candidat du Parti socialiste ". Il y a une interrogation pour les sociaux-démocrates : jusqu'à quel point leur fascination ou leur complaisance pour les règles libérales qui se sont imposées au monde ont conduit à un affadissement de leur projet et résonnent comme une forme d'échec.

Je pense qu'aujourd'hui les héritiers du projet de gauche, ceux qui portent l'idée de transformation sociale, ce sont les écologistes. Nous sommes ceux qui voulons revivifier la volonté politique, qui refusons de subir en acceptant de se cantonner aux accommodements du système, et qui voulons construire un nouveau modèle.
Cette absence à gauche de volonté politique transformatrice, ce refus d'imaginer un autre partage des richesses expliquent largement l'échec de la gauche européenne. On le voit aujourd'hui en Espagne : le rejet absolu de tous les politiques devrait interroger le PS. Il faut, pour certains, retrouver un lien avec la réalité de la vie de millions de personnes.

Une semaine après les faits, quel regard portez-vous sur l'" affaire DSK " ?

Dès le dimanche soir, j'ai dit qu'il fallait la justice pour la jeune femme et la justice pour l'homme. Qu'il n'y avait ni de précautions supplémentaires à prendre, du fait de la personnalité du mis en cause, ni de généralisation à faire sur les hommes politiques. Depuis on est passé à une affaire politique qui a agi comme un révélateur de la confusion qui règne entre ce qui relève d'une relation entre des adultes consentants et les actes de violence faits aux femmes.

Je ne me place pas sur le terrain de la morale. Je ne fais pas partie des gens qui pensent que la fidélité conjugale est une exigence pour un responsable politique. C'est du domaine privé. Mais on a assisté à une dérive toute française : la tolérance, pour certains, face aux violences sexistes, dont le viol, le harcèlement, les remarques insistantes sur le physique... Cela suscite un gros malaise.

Est-ce une critique envers vos partenaires politiques ?

Ça me pose problème de voir qu'en 2011 ce sont d'abord les femmes qui se mobilisent contre cette tolérance insupportable. J'aurais aimé l'entendre de la bouche d'hommes politiques. L'égalité et le respect ne devraient pas être des questions dont seules les féministes se chargent. Depuis leur naissance, les écologistes ont pris à coeur la question du droit des femmes. Ce ne sont pas les conservateurs qui vont en être porteurs. La gauche a plus de devoirs sur cette question que d'autres, et quand elle ne s'exprime pas, sa parole manque d'avantage.

Le courant a l'air de mieux passer avec Martine Aubry qu'avec d'autres dirigeants socialistes ...

Nous avons une lucidité commune sur l'urgence pour la gauche et les écologistes de faire battre Nicolas Sarkozy. Pour bâtir la confiance, la dimension humaine est importante. C'est vrai que Martine Aubry a compris qu'il ne fallait pas tenir les écologistes en suggestion ou dans le mépris. On a entre nous des discussions de fond, avec la volonté d'entrer dans la réalité de ce qu'on doit faire et comment.
Un exemple : Martine Aubry a dit qu'elle voulait organiser la sortie du nucléaire. Puis Laurence Rossignol, chargée des questions d'environnement, est venue aux Etats généraux du nucléaire samedi 21 mai, en disant : " Il faut qu'on travaille sur de vrais scénarios, pas seulement un accord de formule. " C'est comme ça que nous devons travailler pour faire la démonstration de notre volonté politique de transformation.

Revendiquez-vous une autre forme de partenariat avec les socialistes ?

Si on est juste là pour organiser l'alternance et engendrer, à nouveau, la désespérance, nous n'aurons servi à rien. Il faut qu'on ait une autre ambition que la gauche plurielle. Je suis d'une génération totalement décomplexée à l'égard des socialistes : ni sentiment d'infériorité ni posture de guéguerre. Je veux juste qu'on discute d'égal à égal pour aboutir à un contrat qui dise : " Voilà ce qu'on va faire ensemble durant cinq ans. "
Quand je dis qu'il ne peut pas y avoir d'écologistes dans un gouvernement qui n'organise pas la sortie du nucléaire, c'est un point incontournable, parce qu'il est emblématique d'un changement d'état d'esprit que nous voulons.

Comme au PS, vous organisez un congrès, puis une primaire. N'est-ce pas un double risque de division ?

C'est vrai qu'on assiste déjà, à mon grand regret, à des tensions. Notre congrès, comme la primaire, c'est une sorte de crash-test. Depuis un an, on s'est doté d'un calendrier de travail apparemment délirant : création d'une nouvelle organisation en novembre 2010, premier congrès en mai, et primaire ouverte en juin. Il fallait qu'on sorte de notre ancien fonctionnement et de son ronron. On l'a fait avec la naissance d'Europe Ecologie. Aujourd'hui, si on veut être à la hauteur des enjeux d'une campagne qui va être particulièrement difficile, chacun doit faire preuve de responsabilité, dirigeants comme militants.

Pensez-vous être réélue secrétaire nationale ?

Je ne sais pas. Il y a plusieurs candidatures, et le nombre d'adhérents a doublé depuis 2008. C'est donc difficile d'évaluer le soutien que les adhérents vont m'apporter ou pas. Si mon équipe n'arrive pas en tête du vote des militants, je ne serai pas candidate à ma succession. Je regrette que notre congrès n'ait pas porté sur un débat stratégique, puisque Daniel Cohn-Bendit a défendu l'idée d'un soutien des écologistes à DSK, comme il l'a plusieurs fois répété à l'extérieur. Du coup, la différence entre sa motion et la mienne n'apparaît pas clairement. J'aurais préféré cela à un débat focalisé sur l'organisation du parti.

La primaire entre Eva Joly et Nicolas Hulot va, elle aussi, conduire à des tensions...

Pas forcément. La primaire peut constituer une nouvelle étape du rassemblement. Chacun doit avoir conscience qu'on ne peut pas redescendre au niveau des propos de maternelle qui font perdre de la crédibilité à tout le monde. Les adhérents et ceux qui participeront à la primaire ne viendront pas pour assister à ce genre de jeu.

Après avoir vu les expériences du MoDem et du NPA, mon obsession, c'est que les écologistes construisent dans la durée. Pas seulement pour bouger les lignes, mais pour gagner la majorité et conquérir le pouvoir.

Propos recueillis par Sylvia Zappi
© Le Monde
27/05/11

lundi 14 février 2011

Logement : les écologistes veulent changer le braquet et proposent des solutions radicales et innovantes

Le Groupe Europe Écologie-Les Verts au Conseil régional d'Ile-de-France soutiendra avec détermination les mesures pragmatiques et innovantes portées par Emmanuelle Cosse, vice-présidente au logement, dans le cadre du vote de la nouvelle politique régionale du logement.

Priorité affichée lors de la campagne des régionales, la crise du logement n'est pas une fatalité, elle est le résultat direct de l'absence de volonté politique du Gouvernement. Les écologistes se refusent à cette forme d'évidence et souhaitent mettre en œuvre un ensemble de mesures qui apporteront des améliorations notables face à l'urgence du mal-logement.

Les élus écologistes souhaitent initier en Ile-de-France, les prémices d'une politique plus globale, à l'échelle de la France, pour que leur action régionale soit la première pierre d'une politique de logement nationale ambitieuse. L'Ile-de-France deviendra ainsi un laboratoire d'idées et de mesures dans la lutte contre le mal-logement.
Tout en constatant l'échec de la politique du « tous propriétaires » de Nicolas Sarkozy, qui a encouragé la spéculation immobilière et le sur-endettement de milliers de ménages, les écologistes souhaitent agir sur l'ensemble des leviers possibles.

En décembre dernier, les élus écologistes obtenaient la hausse du budget régional : un milliard pour la mandature. Demain, ils proposeront un bouquet de mesures concrètes dont :

- LA CONSTRUCTIONS MASSIVE DE LOGEMENTS SOCIAUX ET TRÈS SOCIAUX
Seuls 40 000 logements sociaux sont construits chaque année en Ile-de-France alors que 70 000 logements sociaux serait nécessaires. Les écologistes souhaitent rattraper 30 ans d'absence de programme de construction quand 65% des ménages franciliens sont éligibles.

- RENFORCEMENT DE LA LOI SRU
Afin de réduire les inégalités sociales et territoriales, les écologistes souhaitent marquer le coup et sanctionner durement les communes ne respectant pas la loi SRU.

- LA RECONQUÊTE DES ESPACES VIDES ET LA LUTTE CONTRE LE SCANDALE DE LA VACANCE
Les écologistes franciliens feront voter un dispositif inédit de conversion des bureaux vides (5 millions de mètres carrés) en logements, grâce à l'attribution d'une prime supplémentaire de 1 500 euros pour chaque opération de transformation.
De plus, alors que les communes de plus de 200 000 habitants ont la possibilité de soumettre une taxe sur les logements vacants, les écologistes proposeront le doublement de cette pénalité. Ils instaureront également un droit d'expropriation des logements en état de vacances anormalement longue.

- LA LUTTE CONTRE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE
Alors qu'un nombre croissant de ménages est confronté à la hausse de leur facture énergétique, obligeant certains à faire l'impasse sur le chauffage !, les écologistes proposeront et mettront en œuvre un service public de l'énergie. Ce dispositif permettra de réhabiliter 200 000 logements chaque année et d'améliorer les conditions de vie au quotidien grâce à des réponses écologiques pragmatiques et ambitieuses.

Ces premières mesures, incitatives mais aussi contraignantes, doivent être le tremplin vers une politique de logement solidaire et efficace à plus long terme. Ainsi, ils prônent leur plafonnement des loyers et le gel des augmentations face à la cherté grandissante des loyers, devenu un gouffre financier pour de nombreux ménages. Le droit à un logement digne est un besoin fondamental, une condition sine qua non à l'épanouissement personnel et à un projet de société basé sur la justice sociale. Le gouvernement y a renoncé, mais les élus écologistes se mobilisent pour inverser la tendance au fatalisme imposée de fait depuis trop longtemps.

Emmanuelle Cosse, vice-présidente EELV au logement
Cécile Duflot, Présidente du groupe EELV en Ile de France
Augustin Legrand, conseiller régional EELV en Ile-de-France

vendredi 4 février 2011

Grand Paris : la folie des grandeurs de Nicolas Sarkozy ne pourra aller contre la volonté des citoyens

L’annonce de Maurice Leroy aujourd’hui devant le Sénat de la création d’un métro automatique desservant le plateau de Saclay vient conclure, une semaine après l’annonce d’un accord Etat-Région sur le Grand Paris, une mascarade de consultation des élus et des citoyens.

Le Président l’a exigé, Valérie Pécresse l'a quémandé, Maurice Leroy s’exécute ! Ceci, au détriment de l’intérêt général et des conclusions sans appel exprimées par les franciliens lors des débats publics : l’amélioration en priorité des infrastructures existantes. Cette mobilisation doit être notamment garantie par le financement du Plan de mobilisation transport, comme le préconise le rapport du député Carrez.

Les élus écologistes ont toujours affirmé la priorité sur la nécessaire amélioration en urgence des conditions de transports au quotidien et la priorité donnée à la desserte des quartiers enclavés. Le projet du Président Sarkozy n’apporte lui aucune réponse concrète et immédiate, notamment sur l’indispensable maillage du territoire francilien, mais propose une infrastructure de transport lourde, inadaptée et dangereuse pour l’avenir des terres agricoles du Plateau de Saclay.

Les élus écologistes dénoncent l’attitude outrancière de Nicolas Sarkozy qui préfère jongler avec les milliards pour satisfaire sa folie des grandeurs au détriment des attentes et des besoins des habitants de l’Ile-de-France.

EELV organisera la mobilisation face à ce passage en force, notamment sur le Plateau de Saclay. Le Grand Paris ne pourra se faire au détriment des citoyens et d’un aménagement durable de l’Ile-de-France.

Cécile Duflot, Présidente du groupe Europe Ecologie - Les Verts en Ile-de-France
Jean-Vincent Placé, vice-président Europe Ecologie-Les Verts (EELV), chargé des transports et de la mobilité

vendredi 28 janvier 2011

EELV ne jouera pas le rôle de Potiche

La secrétaire générale d'Europe Écologie Les Verts (EELV) et présidente du groupe écologiste à la Région a quitté avec éclat une commission du conseil régional d'Île-de-France. Elle s'estime «trahie» par l'accord État/Région sur le Grand Paris.

Lors de la commission permanente du conseil régional d'Île-de-France jeudi 27 janvier, notre secrétaire générale, Cécile Duflot, présidente du groupe écologiste à la Région, a tapé le poing sur la table pour manifester son grand mécontentement d'avoir été court-circuitée par le président de région,  Jean-Paul Huchon. Prenant la parole en tout début de séance, elle a dit avoir appris l'accord État/Région «par la presse». De ce fait, se sentant «trahie», elle a jugé que la majorité «n'est plus une majorité». S'adressant au président, elle lui reproche d'avoir annoncé «sans le soutien de sa majorité, un accord avec le gouvernement sur le réseau de transport du Grand Paris. Cet accord va à l'encontre de l'avis voté par le conseil régional le 16 décembre 2010 et des engagements de campagne que nous avons chacun pris. Il n'est, en l'état, pas possible pour notre groupe, sans échanges approfondis avec l'ensemble des élus de la majorité, de poursuivre ainsi le travail en commun».

Elle a demandé «une réunion d'urgence» et a affirmé qu'elle ne siégerait pas ce jour. Elle s'est levée et a quitté la séance en compagnie de la dizaine d'élus de son groupe présents à cette réunion. D'autres élus (excepté le Président du groupe Front de gauche, Gabriel Massou qui a souhaité rester dans la salle pour manifester son soutien à Jean-Paul Huchon) de la gauche de la gauche menés par Pascale Le Néouannic, du Parti de Gauche se sont levés à la suite de Cécile Duflot. Pour l'élue du parti de Jean-Luc Mélenchon, «Jean-Paul Huchon, en signant ce protocole, a bafoué l'expression politique de l'Assemblée régionale qui s'était exprimée le 16 décembre sur les conditions d'une concertation». «C'est non seulement un renoncement mais aussi et surtout l'expression d'un mépris donné par le gouvernement, avec l'aval de Jean-Paul Huchon, aux Franciliens et leurs associations quant au respect des règles démocratiques», juge-t-elle, «alors même que les débats publics continuent et qu'une partie importante de la majorité est en désaccord».

Qu'on se le dise, où qu'ils soient les élus et les militants d'Europe Écologie-Les Verts ne joueront pas le rôle de potiches aux cotés de leurs partenaires.

Source : Le figaro.fr

mardi 25 janvier 2011

le diabolique marché de dupe de Valérie Pécresse

Lors de leurs vœux à la recherche et à l'enseignement supérieur, Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse ont comme chaque année fait miroiter des milliards d'euros aux scientifiques. Mais ces carottes toujours plus grosses cachent de plus en plus mal un bâton dont les retours menacent jusqu'aux fondements du monde académique français.

Le plan campus, lancé il y a trois ans déjà, devait "répondre à l'urgence immobilière" des universités françaises. Cinq milliards d'euros étaient promis aux gagnants de cette grande loterie à laquelle étaient conviées les 85 universités françaises. Des 46 projets présentés, 12 furent retenus en grande pompe. Depuis, la communication sur le plan campus n'a pas cessé, mais pas un centime n'a été dépensé ni même engagé. Les universités avaient pour priorité de rénover leurs bâtiments ; on les oblige à en construire de nouveaux, dans le cadre exclusif de partenariats public-privé (PPP) qui imposent de longues annuités de remboursement. Le socle d'une nouvelle politique en matière d'enseignement supérieur et de recherche est, lui, posé : la mise en concurrence systématique de tous contre tous.

Le "Grand emprunt" constitue à cet égard une remarquable escalade. La carotte a grossi : 21,9 milliards, mais de nouveau, seuls les intérêts, modestes, seront disponibles. La sélection s'annonce drastique, car il s'agit de financer l'"excellence" et elle seule. Subitement, les notations de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Aeres), basées sur les activités passées des équipes concernées, sont devenues discriminantes. Leur simplisme (A+, A, B ou C, risible écho aux agences de notation financière) confère une redoutable efficacité au tri effectué entre équipes "excellentes", notées A+, et toutes les autres, y compris les très bonnes (les "A") écartées pour la plupart des projets. Quant aux laboratoires et aux conseils scientifiques des universités, lieux d'échanges et de mutualisation des moyens, ils sont simplement rayés de la carte des décisionnaires.

Las, le marché proposé est un marché de dupes. Quoi qu'en disent le président et la ministre, véritable experte en bonneteau budgétaire, les moyens de l'enseignement supérieur et de la recherche sont restés au mieux constants ces dernières années. Il suffit pour s'en convaincre de lire les statistiques officielles. Ce qui va à quelques-uns, les "excellents", est pris à tous les autres. Pour ceux-ci, la grande majorité, la disette arrive d'ailleurs plus vite que les agapes promises à ceux-là : les subventions d'Etat accordées par le CNRS à ses laboratoires sont en 2011 en diminution de 10 à 15 %.

PRODUCTIVISME SCIENTIFIQUE

Cette déstructuration s'accompagne d'un formidable gâchis d'énergie. Des milliers d'heures de travail sont détournées de leur objet, chercheurs et universitaires n'ayant d'autre choix que de consacrer toujours davantage de temps à répondre à des appels d'offre, à empaqueter leurs travaux sous forme de "projets", à chercher à s'insérer dans tel réseau, telle fondation. Bloquant tout développement des connaissances, cette logique absurde qu'avait imaginée le prix Nobel Léo Szilárd dans sa nouvelle La Fondation Mark Gable, semble s'être réalisée dans les modalités de la "nouvelle gouvernance de la science" à la mode Pécresse !

Cette prétention à l'excellence a un autre effet, insidieux mais dévastateur à long terme. Elle pousse le monde académique à un productivisme scientifique qui écarte la qualité au profit d'indicateurs quantitatifs facilement mesurables. Au mieux, les équipes se replient sur leur laboratoire, au pire, elles se transforment en sous-traitants d'entreprises encouragées à externaliser leur R&D par les milliards, eux bien réels, du crédit d'impôt recherche. Dans les deux cas, les chercheurs se détournent de la Cité. Or, comment préparer "l'indispensable transition vers un nouveau modèle de développement, plus durable" selon les termes mêmes d'Alain Juppé et de Michel Rocard, sans nouveau partenariat entre science et société ?

Dans certaines régions, d'autres conceptions du soutien à la science s'expérimentent, se mettent en place, préférant la coopération à la concurrence, la mise en réseaux à la compétition permanente, encourageant les échanges avec le monde associatif. Les grandes orientations scientifiques et techniques y sont mises en débat. Une autre politique de la recherche et de l'enseignement supérieur est possible au niveau national aussi, qui valoriserait la prise de risques tout en assurant aux acteurs la visibilité - en termes de moyens et de statut - nécessaire à l'exercice efficace de leur métier véritable : produire de nouvelles connaissances et les partager.


Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie - les Verts ;
Laurent Audouin, responsable de la commission enseignement supérieur et recherche ;
Marc Lipinski, ancien vice-président enseignement supérieur, recherche, innovation du Conseil régional d'Ile-de-France ;
Sandrine Rousseau, vice-présidente enseignement supérieur et recherche du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais.

LEMONDE.FR | 24.01.11 |