vendredi 2 décembre 2011

Non au bétonnage du plateau de Saclay, oui à une agriculture de proximité.

Contre le bétonnage du Plateau de Saclay et pour une agriculture de proximité, Europe Écologie Les Verts (EELV) invite instamment l’Etablissement Public Paris-Saclay (EPPS) à revoir largement sa copie telle qu’il avait prévu de la présenter ce 7 décembre en Conseil d’administration

Soucieux de la préservation des terres agricoles, EELV a recensé les erreurs (parc urbain défini comme agricole à Palaiseau) et les aberrations (extension d’une centaine d’hectares du centre Renault et création de délaissés agricoles au-dessus du site classé de la Bièvre) de la carte proposée en juillet par l’EPPS qui sacrifie allègrement de nombreux hectares cultivés.

Elle a d’ailleurs suscité nombre d’avis défavorables des collectivités concernées qui ne peuvent y voir une garantie de la pérennité de l’activité agricole.

La sanctuarisation d’espaces agricoles est dans la ligne du Grenelle de l’environnement. Il s’agit, à présent, de respecter au moins et non pas au plus les 2 300 hectares de terres consacrées à l’activité agricole. L’EPPS doit avoir une approche de recensement de surface agricole utile et non pas une approche purement cadastrale.

Une agriculture périurbaine devient d’utilité publique, à l’heure d’un pétrole cher et d’une autonomie alimentaire pour l’île de France équivalente à deux jours.

EELV encourage les citoyens à intervenir lors de l’enquête publique qui aura lieu début 2012 pour l’avenir et l’aménagement harmonieux et concerté du Plateau de Saclay.

Ainsi, avec tous les acteurs, élus et usagers du plateau de Saclay (agriculteurs, chercheurs, habitants, salariés, éco-entrepreneurs,...), EELV propose :
  • La reconnaissance de l’agriculture comme activité économique à part entière
  • La garantie de ses conditions d’existence et d’évolution 
  • Une extension supérieure d’une centaine d’hectare au projet actuel notamment au Nord 
  • Le maintien d’une continuité écologique et agricole évitant les délaissés 
  • La conservation et la restauration du réseau hydraulique du Plateau 
  • La préservation des zones naturelles limitrophes pour une trame verte 
  • Le développement harmonieux et concerté de la région 
  • Le respect de la volonté des élus et des populations concernée


dimanche 23 octobre 2011

Menace sur le programme d’aide alimentaire aux plus démunis

Les élus des Ulis en appellent au Gouvernement et aux instances européennes

A l’occasion du Conseil municipal du 20 octobre 2011, les élus des Ulis ont fermement dénoncé, à travers une motion, la suppression annoncée du Programme Européen d’Aide aux Plus Démunis (PEAD).

Suite à l’appel de l’association des Restos du Cœur par son fondateur, Coluche, Jacques Delors, alors Président de la Commission Européenne, avait été convaincu par la nécessité de mettre en œuvre le Programme Européen d’Aide aux Plus Démunis (PEAD).

Ce programme, mis en place en 1987 et jugé légitimement comme une avancée indispensable, permettait l’utilisation des surplus agricoles. En effet, le droit de s’alimenter est un droit fondamental.

Lors du dernier Conseil Européen, six pays (l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la République Tchèque, la Suède, le Danemark et les Pays Bas) se sont dit réfractaires à ce programme, jugeant que le dispositif semble dénaturé à notre époque. Ils évoquent la disparition des excédents agricoles et estiment qu’il revient aux Etats de financer ces mesures et non le budget européen.

Si la position de ces six pays ne venaient pas à être infléchie et ce malgré les interventions des Etats partisans (ils sont 19) mais aussi des ONG, sa suppression ou sa réduction serait une véritable catastrophe alimentaire à l’échelle du continent.

La crise économique et sociale qui sévit depuis 2008, accroît sensiblement les populations fragiles et donc le recours aux aides déployées, notamment par le biais des associations telles que les restos du cœur, les banques alimentaires, la Croix rouge.

Notez qu’une remise en cause du PEAD, concrètement équivaut à un recul net des subventions versées, pour les associations caritatives citées précédemment, elles passeraient de 78 millions à 15,9 millions d’euros. Cela équivaut à 130 millions de repas en moins distribués.

La France s’avère être le troisième pays bénéficiaire avec près de 4 millions de personnes bénéficiant de ces aides. L’arrêt de ce programme aurait donc des incidences désastreuses dans notre pays.

Aux Ulis, nous ne serons pas épargnés puisque nos associations locales telles que Epicerie Sociale, qui compte une augmentation de 30% de demande en un an, puis le Secours Catholique, le Secours Populaire émettent déjà de vives inquiétudes face à ce recul.

C’est pourquoi, la majorité municipale condamne la remise en cause du Programme d’aide alimentaire aux plus démunis et demande au gouvernement français ainsi qu’aux instances européennes de tout faire pour le sauver et le pérenniser.

Nous appelons à nous souvenir que l’Union Européenne doit demeurer l’Union basée sur la solidarité et l’entraide. Le message qu’elle adresserait aux 500 millions d’Européens serait un terrible recul si elle venait à le supprimer.

lundi 10 octobre 2011

Je ne vois aucune raison de rassurer les marchés.

Pas un jour ne passe sans que l'on entende l'injonction selon laquelle « les politiques doivent rassurer les marchés ». Mais que font les marchés pour rassurer les politiques ? En tant que responsable politique, les marchés financiers sont pour moi une source d'inquiétude considérable et le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne font rien pour me rassurer.

Le scandale d'UBS, dans lequel un trader est soupçonné d'avoir fait perdre à son employeur deux milliards de dollars, montre une fois encore que les banques n'ont en rien tiré les leçons de la crise. Le contrôle des risques en interne est toujours aussi laxiste et les produits financiers capables de multiplier la prise de risque, et donc les profits potentiels, toujours aussi populaires auprès des traders. Pas de quoi me rassurer.

Les économistes montrent que la Grèce est un cas à part dans la zone euro. Que les fondamentaux économiques du Portugal, de l'Espagne ou de l'Italie n'ont rien à voir. La dette publique espagnole est de 65% du PIB quand la dette grecque dépasse les 150%. Le déficit de la balance commerciale italienne représente moins de 2% du PIB quand celui de la Grèce est de 12%.

Mais, me répond-on dans les milieux financiers, vu d'une salle de marché de New York ou de Singapour, les pays de l'Europe du Sud forment un même ensemble qui nourrit la contagion. Alors, pourquoi disposer de statistiques économiques pour évaluer au mieux la situation si les traders ne se penchent pas dessus et font régner une terreur injustifiée sur les gouvernements ? Et je ne vois aucun changement d'attitude sur les marchés qui puissent me rassurer.

Depuis la crise de 2008, rien n'a changé

Le lobbying massif de l'industrie financière contre tous les projets de réglementation aux Etats Unis comme en Europe nuit considérablement à la stabilité du système financier. Les banques évoquent toujours leur rôle dans le financement de l'économie mais elles défendent le trading de haute fréquence, ces ordres passés par des machines pour des durées inférieures à la seconde, qui dénature la fonction initiale des marchés de capitaux qui est de financer l'économie.

Les banques critiquent le « système bancaire de l'ombre » mais elles ont défendu les « hedge funds » (fonds spéculatifs) quand l'Europe a voulu encadrer leur activité en 2010 car elles en sont les premiers financeurs via leur activité de « prime brokerage ».

Les banques demandent publiquement aux Etats de réduire leur déficit public mais elles organisent une évasion fiscale massive via les paradis fiscaux et le secret bancaire, dont le coût pour la collectivité est considérable. Rien qu'en France le manque à gagner liée à l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux est évaluée entre 30 et 40 milliards d'euros chaque année. Depuis la crise de 2008, rien n'a changé et les banques ont perdu toute crédibilité à se poser en promoteur de la stabilité financière.

Pour des réformes beaucoup plus ambitieuses

Comme les acteurs financiers n'entreprendront pas de manière volontaire les nécessaires « ajustements structurels » de leur activité, je ne vois, comme responsable politique, aucune raison d'être obligé de les rassurer. Et je vois au contraire de bonnes raisons de soutenir des réformes beaucoup plus ambitieuses que celles menées depuis 2008, telles que :
  • la séparation des banques de dépôts et de financement de marché,
  • l'interdiction de produits financiers complexes et risqués,
  • l'instauration d'une taxe sur les transactions financières et d'un temps minimum pour toute transaction financière,
  • l'obligation de déclarer tout compte d'un résident européen à son administration fiscale respective pour lutter contre l'évasion fiscale,
  • le retour à des emprunts populaires pour que les Etats se financent directement auprès des citoyens et non auprès d'intermédiaires financiers qui ont fait une sorte de coup d'Etat en capturant l'épargne que leur confient les citoyens pour en faire des outils de spéculation contre les Etats.

En démocratie, les politiques ne sont pas là pour rassurer les marchés, mais pour les encadrer.

Par Pascal Canfin | Député européen EELV

mardi 27 septembre 2011

Félicitations à notre Camarade

Jean-Vincent Placé accueille ses nouvelles responsabilités avec "fierté" 

Le groupe Europe-Ecologie des Ulis partage cette fierté
avec son camarade Ulissien.


« Aujourd'hui, les Françaises et les Français, par l'intermédiaire de leurs grands électeurs (...) ont donné la majorité à la gauche et aux écologistes ce soir et c'est beaucoup de responsabilités. C'est beaucoup de responsabilités pour s'opposer à la politique destructrice de Nicolas Sarkozy, c'est aussi beaucoup de responsabilités pour l'année prochaine, pour aller gagner l'élection présidentielle, pour aller gagner l'élection législative ».

Le groupe des Ulis te souhaite, avec les 10 autres sénateurs écologistes, plein de réussites dans l'urgente reconversion écologique de notre société et également plein de satisfactions personnelles dans ces nouvelles fonctions.

Nous t’adressons toutes nos félicitations.

jeudi 8 septembre 2011

Eva Joly : «Un clan a pris le pouvoir dans notre pays »

Eva Joly, candidate à la présidentielle d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), analyse le climat de cette rentrée politique. Et réagit à l’annonce, hier, de la démission de Laurence Vichnievsky de son poste de porte-parole d’Europe Ecologie-les Verts suite à la polémique déclenchée aux journées d’été du mouvement, mi-août, par la publication d’une tribune dans Libération où elle prônait une orthodoxie budgétaire à rebours du programme d’Eva Joly.

La démission de Laurence Vichnievsky est-elle un coup porté à votre campagne ?

Laurence et moi, c’est une amitié de vingt-cinq ans que rien ne peut altérer. Nous avons traversé bien des épreuves ensemble [toutes deux partageaient le même bureau lorsqu’elles étaient juges d’instruction au pôle financier du tribunal de Paris dans l’affaire Elf, ndlr]. Ses positions appartiennent à un courant de pensée. Il n’est pas anormal qu’il soit représenté à Europe Ecologie. Je comprends qu’elle préfère laisser le porte-parolat pour être libre de développer sa vision économique et financière, avec laquelle je suis en désaccord. Pour moi, cela ne change rien, je souhaite qu’elle fasse partie de ma campagne. Je serai d’ailleurs demain avec elle à Marseille.

Après votre campagne de la primaire axée sur «l’écologie de combat» face à Nicolas Hulot, comment comptez-vous rassembler ?

Mon objectif aujourd’hui est de réussir le rendez-vous entre l’écologie et les Français. Le système financier est malade. Tout comme le système d’exploitation sauvage des ressources et des matières premières. Il faut donc changer de paradigme pour les réguler. Ce que je veux, ce n’est pas me recentrer mais prouver que nous portons des solutions plus sages, plus justes et plus durables.

La crise et la menace de récession ne font-ils pas passer l’écologie pour un luxe ?

Au contraire, c’est une nécessité, puisque les crises écologique, financière et sociale sont liées ! Et que nous sommes les seuls à les traiter ensemble. Après la crise de 2008, le mouvement néolibéral, malheureusement majoritaire en Europe, n’a pas réagi. La Grèce a besoin d’un plan Marshall et pas qu’on lui impose des sacrifices tellement lourds qu’ils n’ont aucune chance d’être réalisés. Si nous sommes si lents et si petits joueurs dans notre réponse à la crise, c’est parce que c’est toujours l’oligarchie des grands établissements financiers qui décide. La crise de l’euro ne peut se résoudre que par la mutualisation de la dette et l’émission d’eurobonds [obligations à taux unique garanti par l’UE]. L’Europe, c’est un navire qui n’est pas achevé et affronte la tempête. On va voir si on est capable de le consolider pour qu’il arrive à bon port.

Affaire Bettencourt, écoutes de journalistes par le pouvoir, cette rentrée se déroule dans un drôle de climat…

Ces affaires sont le symptôme du fait que c’est un clan qui a pris le pouvoir dans notre pays. Un clan qui privatise les institutions à son profit et notamment la justice. Je n’ai pas de mots assez forts pour dire combien cela m’indigne qu’on utilise les services du contre-espionnage pour trouver les sources des journalistes ou contre les magistrats pour les dessaisir. Comme si les magistrats et les journalistes étaient les ennemis. Ce n’est pas une question de sécurité intérieure. S’il y a des fuites, cela relève du droit pénal classique : on porte plainte et on laisse un juge enquêter dans le cadre de la loi. S’affranchir des règles, mentir devant la représentation nationale, cela veut dire qu’il n’y a plus de limites. Brice Hortefeux a menti en affirmant que la DCRI [Direction centrale du renseignement intérieur] «n’est pas la Stasi, son rôle n’est pas de tracasser les journalistes». En Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Etats-Unis ou dans les pays nordiques, ce gouvernement n’aurait pas survécu vingt-quatre heures !

Quand François Hollande se donne pour objectif de réduire à 50% l’électricité d’origine nucléaire en 2025, c’est une main tendue aux écologistes ?

C’est un pas. Mais il n’a pas encore complètement intégré Fukushima. Il va falloir, pour s’entendre avec nous, que nous prenions la décision de sortir du nucléaire non pas à 50% mais à 100%. Et sur une durée à déterminer avec les experts, mais de l’ordre de vingt-cinq ans.

Martine Aubry est plus écolo-compatible ?

Je suis candidate pour porter le projet écologiste, pas pour choisir le candidat socialiste. Toutefois, j’observe qu’elle a exprimé plus tôt et plus clairement son ouverture à la sortie du nucléaire.

Avez-vous des réserves, comme elle, sur l’attitude de Dominique Strauss-Kahn envers les femmes ?

Les images de son retour en France, sous les applaudissements, me heurtent. Ce n’est pas le retour d’un héros. J’ai l’impression que cela anéantit des dizaines d’années de lutte contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes.

Par MATTHIEU ECOIFFIER
liberation.fr

dimanche 4 septembre 2011

UMP : après Joly la Norvégienne, Placé, « notre Coréen national »

Alain Marleix (UMP), a raillé le Vert Jean-Vincent Placé, « notre Coréen national ». Des propos que « regrette » Jean-François Copé.
 
Il y a eu l'Auvergnat de Brice Hortefeux et la Norvégienne de François Fillon ; voici le Coréen d'Alain Marleix, le spécialiste du découpage électoral à l'UMP, à propos de l'écologiste Jean-Vincent Placé. Les journées d'été du parti commencent fort.

L'interview recueillie par Public Sénat est anodine, elle porte sur ses pronostics pour les élections sénatoriales à venir : l'ancien secrétaire d'Etat Alain Marleix n'est pas inquiet pour son parti. Mais soudain, il a ces mots :

« Dans l'Essonne, […] notre Coréen national, Jean-Vincent Placé, va avoir chaud aux plumes. »

A priori, aucune raison à cette sortie, au contraire de Fillon qui avait dérapé en répondant aux critiques d'Eva Joly sur le 14 Juillet. Sauf si l'on connaît le visage de Jean-Vincent Placé, et que l'on sait qu'il est né à Séoul et a été adopté.

Jean-Vincent Placé, candidat aux sénatoriales et conseiller politique de Cécile Duflot, réagit auprès de Rue89 :

« C'est un scandale absolu, et je suis rarement scandalisé. Aujourd'hui il s'agit de moi, mais demain il dira de Manuel Valls “notre Espagnol national” ou de Rachida Dati “notre Marocaine nationale”, ou encore de Rama Yade “notre Sénégalaise nationale”.

Je pense à mes parents [adoptifs, ndlr]. Le fait d'être coréen n'est bien sûr pas une infamie. Mais tout simplement, je suis français depuis 34 ans et uniquement français. »

Comme tous les enfants adoptés sous forme plénière, Jean-Vincent Placé est français par filiation. La loi française dit même qu'il est « réputé être né français ». Contrairement aux premiers commentaires suscités par la sortie de Marleix, Placé n'est pas « naturalisé » (comme l'est par exemple Manuel Valls, dont les parents sont espagnols).

Sonné, Placé a tweeté :

« Marleix parle de moi à Marseille “notre Coréen national”. Racisme, xénophobie, connerie, beauferie ? On a tout à la fois. »

Il devait ensuite envoyer un communiqué à l'AFP, dont voici la teneur :

« J'ai été adopté en 1975 par une famille normande, naturalisé deux ans plus tard, fait toute ma scolarité, mes études et toute ma vie professionnelle en France.

J'ai travaillé à l'Assemblée nationale, je suis vice-président du conseil régional d'Ile-de-France et même chevalier de l'Ordre national du mérite. Je suis connu pour l'amour que je porte à ma patrie d'adoption et tout ce que monsieur Marleix trouve à dire pour me qualifier c'est “notre Coréen national”.

Cela démontre une fois de plus la “lepénisation” avancée de l'UMP après les propos condamnés de monsieur Hortefeux sur “l'Auvergnat”, le débat scandaleux sur la binationalité porté par l'extrême droite populaire et les attaques indignes d'un Premier ministre de monsieur Fillon à l'encontre d'Eva Joly.

Pour monsieur Marleix, manifestement, seul le sang donne le droit d'être français. C'est une honte qu'un élu de la République puisse tenir de tels propos. »

Cécile Duflot s'en mêle

Fin connaisseur de la carte électorale, réputé pour sa discrétion, Marleix, ancien journaliste diplômé de l'ESJ de Lille, a rapidement rejoint le quotidien gaulliste La Nation.

C'était un proche de Charles Pasqua, dont il a été le conseiller, en 1986, au ministère de l'Intérieur. Depuis une dizaine d'années, c'est le spécialiste du « charcutage électoral » à l'UMP.

Selon nos informations, Cécile Duflot s'apprêtait à demander à Jean-François Copé, le patron de l'UMP, qu'il présente ses excuses. Elles sont venues dans l'après-midi, sur Twitter et lors d'un point presse donné par le secrétaire général du parti majoritaire, à Marseille, devant des journalistes dont l'envoyée spéciale de Rue89 :

« Les propos d'Alain Marleix sur Jean-Vincent Placé sont maladroits. Je les regrette, je les récuse. »

« Nous ne choisissons pas notre pays d'accueil »

Alain Marleix va devoir s'expliquer auprès des familles adoptives et des adoptés qui ne vont pas aimer, mais pas du tout, ce coup bas.

David Hamon, président de l'association Racines coréennes (Association française des adoptés d'origine coréenne), membre du Conseil supérieur de l'adoption, nous a envoyé de courrier dans la soirée de samedi :

« Je tenais à vous faire savoir que les propos vexants, choquants et outranciers tenus par M.Marleix à l'encontre de M.Place ont profondément choqués l'ensemble des Adoptés, coréens et d'ailleurs.

Ces propos sont navrants et inquiétants sur la légitimité de notre lien de filiation.

En matière d'adoption internationale au cas présent, nous ne choisissons pas notre pays d'accueil. Si celui-ci ne nous considère pas comme un de ses citoyens à part entière, où va-t-on ? »

Jointe par Rue89, Geneviève Miral, présidente de l'association « Enfance et familles d'adoption », soupire :

« Une fois de plus, nos enfants sont renvoyés à leurs apparences extérieures, comme si ce qui les définissait exclusivement, c'était leur origine. Et parmi les enfants adoptés de “couleur”, ceux d'origine asiatique ne sont pas épargnés par le racisme. »

Par Rue89

jeudi 1 septembre 2011

Surveillance des journalistes : le naufrage moral de la droite

Le Monde a révélé aujourd'hui que la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – le contre-espionnage français – a procédé à l'examen des appels téléphoniques passés par l'un de ses journalistes, afin de tenter d'identifier ses sources. Les autorités françaises, et en premier lieu, le Président de la République ont couvert et probablement ordonné des actions illégales mais ont également sciemment menti.

L'affaire Woerth-Bettencourt résume le naufrage moral d'une droite qui se croit toute puissante : collusion avec les ultra-riches, confusion entre intérêt public et intérêts privés, surveillance des médias, obstruction au bon déroulement de la justice,...

Plusieurs ministres ou anciens ministres doivent désormais s'expliquer publiquement. Nous demandons le remplacement rapide de Bernard Squarcini à la direction central du renseignement intérieur dont on peut craindre qu'elle soit aujourd'hui clairement détournée de sa fonction. Toute la lumière doit être faite sur cette sinistre affaire.

Le ministre de l'éducation nationale devrait savoir que plus que les leçons de morale annoncées de manière démagogique, l'exemplarité est très pédagogique. Il serait sans doute utile que ce soit au conseil des ministres qu'il propose d'étudier comme il l'a annoncé : "le vrai/le faux, le respect des règles, le courage, la franchise, le droit a l'intimité."

Des leçons doivent être également tirées : EELV réclame l'indépendance du parquet, une réelle loi sur la prévention des conflits d'intérêts et attend que le renseignement intérieur français fasse respecter la loi au lieu de l'enfreindre.

Cécile Duflot, Secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts